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Les Etats-Unis en échec en Irak
LA GUERRE UN AN APRES
Publié dans L'Expression le 20 - 03 - 2004

La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, les ADM demeurent introuvables et la communauté internationale doute maintenant des motivations américaines qui ont mené à la guerre.
Une série d'attentats a secoué plusieurs villes irakiennes, dont Bagdad et Bassorah, lors de ce week-end marquant le premier anniversaire de la guerre imposée par Washington aux Irakiens. Une vingtaine de morts et plusieurs blessés ont été relevés dans les attentats kamikazes de la capitale irakienne et de la grande métropole sudiste. Ces deux attentats, ce qui n'est pas coutume, ont été promptement revendiqués par un communiqué au nom d'Al Qaîda.
Il semble ainsi que depuis les attentats meurtriers de Madrid et ceux de Turquie, contre la loge maçonnique, la semaine dernière, Al Qaîda ait changé de méthode en revendiquant directement les attentats commis ici et là. De fait, dans un communiqué reçu jeudi, par le quotidien arabe londonien Al Sharq Al Awsat, et revendiquant l'attentat contre l'hôtel Jebel Loubnan à Bagdad notamment, Al Qaîda indique: «Malheur aux Américains et à leurs alliés face à ce qui les attend en Irak» précisant «Les Lions d'Al Qaîda (...) qui se trouvent en Irak pour retrouver l'ennemi, ont planifié et mené cette opération.» Cette revendication, même si elle n'a pas encore été authentifiée, n'en montre pas moins la précarité dans laquelle s'est enlisée l'occupation américano-britannique de l'Irak.
De fait, entre le 20 mars 2003 et le 20 mars 2004 - soit un an après - la principale motivation avancée par Washington pour justifier cette guerre, la détention par l'Irak, ou l'existence en Irak, d'armes de destruction massive (ADM) n'est toujours pas démontrée par les Etats-Unis et les ADM irakiennes demeurent introuvables. Cette absence d'ADM fit dire, de manière quelque peu abrupte, au président polonais Aleksander Kwasniewski - fidèle parmi les fidèles au président américain, George W.Bush -, «Moi aussi je suis mal à l'aise qu'on nous ait par exemple leurrés avec les ADM. C'est vrai! On nous a menés en bateau.»
En fait, le moral des troupes est bien bas, et beaucoup des alliés qui ont consenti à donner un coup de main aux Etats-Unis, se demandent aujourd'hui pourquoi ils sont en Irak, dans quelle galère ils se sont engagés et quelle est la finalité de cette guerre? La mainmise sur les ADM irakiennes et leur destruction? Il apparaît bien aujourd'hui, selon tous les experts en désarmement nucléaire, (y compris américains - comme David Kay - internationaux - comme Hans Blix -), que ces armes n'existent pas, si jamais elles avaient existé, mettant à bas le prétexte le plus sérieux de Washington et Londres.
De fait, très critique, l'expert suédois, Hans Blix affirme : «Il y a clairement eu un manque de pensée critique des dirigeants des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne qui les a conduits à croire des informations (sur l'existence des ADM) en dépit des inspecteurs (de l'ONU)» soulignant par ailleurs que les inspections sont «le seul moyen légal et fort pour empêcher à l'avenir des menaces sur l'humanité» insistant sur le fait que «désarmer un pays par la guerre et apporter la démocratie par l'occupation est un exercice très difficile qui se conclut en utopie». La lutte contre le terrorisme?
Une autre affirmation - qui dans le cas de l'Irak n'a été qu'une diversion - qui n‘a convaincu personne, d'autant plus que si effectivement le régime irakien de Saddam Hussein a été un régime dictatorial - dont souffrait le peuple irakien en premier - il n'a pas pour autant été un régime terroriste et de ce fait ne répondait pas aux critères édictés de fait arbitrairement par les Etats-Unis qui se sont placés pour ce faire au-dessus des Nations unies et du droit international.
Maintenant que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne occupent l'Irak depuis un an, quelles ont été les avancées réalisées dans ce pays en matière de sécurité, de démocratie, de droits de l'homme, de situation sociale qui auraient pu, un tant soit peu, justifier, à la limite certes, une présence que le peuple irakien rejette, que le peuple américain condamne de plus en plus face aux morts récurrentes de ses enfants. De fait, de larges manifestations sont prévues dans 200 villes américaines, à l'occasion de ce premier anniversaire de la guerre en Irak, pour exiger la fin de l'occupation de ce pays.
L'un des organisateurs de ces manifestations indique : «Il va y avoir des rassemblements à Anchorage en Alaska à St-Petersburg en Floride, en passant par Crawford (Texas, où se trouve le ranch privé du président Bush) et de grandes manifestations seront organisées à New York, Chicago, Los Angeles et San Francisco.» Un an après la guerre, des civils irakiens continuent d'être tués, Amnesty international indique avoir recensé 10.000 civils irakiens tués depuis le 20 mars 2003. Qu'a gagné l'Irak sous occupation américano-britannique? Une amélioration de sa situation sociale ? Une amélioration des droits de l'Homme? Des conditions sécuritaires acceptables? Rien de tout cela alors que la situation d'ensemble se dégrade de jour en jour qui fait dire à d'aucuns qu'elle est aujourd'hui pire que ce qu'elle était sous Saddam Hussein.
Sous le dictateur irakien le terrorisme n'existait pas, les bombes ne tuaient pas les innocents. Ce qui n'empêche guère les Américains de faire l'amalgame entre la situation existant en Irak, imposée par la guerre commanditée par Washington et Londres et le terrorisme international qui est un autre problème qui exige la concertation internationale sous l'égide, non pas d'un ou même plusieurs Etats, plus ou moins intéressés, mais celle des Nations unies seules aptes à prendre en charge un tel dossier. Aussi, tout ramener aux intérêts directs américains et le terrorisme qui puisse leur être directement lié ressort de la mauvaise foi, comme dans le cas de l'Espagne, dont le nouveau gouvernement socialiste de M. Zapatero a décidé de retirer le contingent espagnol d'Irak.
Ainsi, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a indirectement mis en garde hier, à Koweït, l'Espagne contre un retrait en indiquant : «On ne peut permettre que des actions terroristes comme nous avons vus en Espagne déterminent la politique qu'un pays va adopter. On ne peut pas accepter de devenir des otages de ce type de crime, sinon où va-t-on?» Certes!
Or, le nouveau chef du gouvernement espagnol a fait du retrait du contingent espagnol d'Irak - lors de la campagne électorale des législatives espagnoles - un de ses objectifs prioritaires et cela bien avant les attentats de jeudi. Aussi, soit M.Powell est de mauvaise foi, et veut imposer au monde sa conception de la lutte antiterroriste, soit il est mal informé des intentions des dirigeants espagnols qui avaient d'autres opinions sur la question que José Maria Aznar qui soutint l'intervention américaine en Irak, envers et contre l'opposition du peuple espagnol qui l'a démontré dans des manifestations monstres les 17 et 18 mars 2003, la veille de la guerre en Irak. En fait, empêtrés dans le bourbier irakien, les Etats-Unis veulent maintenant que la communauté internationale paye pour eux et répare les dégâts qu'ils n'ont cessé de commettre depuis un an lorsque, sous le couvert de démantèlement de l'arsenal d'armes de destruction massive irakien et de lutte anti-terroriste, Washington a mis out les Nations unies et imposé au monde la guerre en Irak en prise directe avec sa nouvelle conception du nouvel ordre international qui n'est en fait autre que l'ordre américain.


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