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Redéfinir la valeur de la fonction éducative
POUR UNE ETHIQUE EDUCATIVE AU SERVICE DES ELÈVES D'AHMED TESSA
Publié dans L'Expression le 25 - 09 - 2013

la politique des pouvoirs n'est qu'un enchaînement de conséquences qui n'ont jamais été de bons enseignants au service des élèves.
Le petit opuscule Pour une éthique éducative au service des élèves (*) d'Ahmed Tessa, vient-il peut-être tirer de leur engourdissement certains professionnels de l'art d'éduquer et instruire? Que d'étapes prometteuses, l'Ecole algérienne a pourtant parcourues! Mais certes, il reste dans un tel domaine si difficile, si vaste, si sensible, encore beaucoup à faire et à innover spécialement dans le choix des programmes et surtout aussi dans la stricte et indispensable formation des éducateurs de nos enfants. Sans doute est-il vrai qu'un édifice éducatif national, tel que le nôtre, sorti d'une guerre affreuse contre le colonialisme, ne se bâtit pas à la hâte ni en une seule génération. Toutefois, ce chantier, éminemment vital pour une société qui prétend, à raison, se ressembler à elle-même en consolidant son identité et, de plus, par les questions qu'il aborde, doit être en évolution constante, - il doit donc être en changements fréquents.
Ce changement précisé par la vie sociale et les ambitions économiques, scientifiques et culturelles - et politiques - commande d'aller à l'essentiel: celui de l'immédiat et celui de l'avenir. Il y a plus que jamais à développer les grands principes universels, tout en s'inspirant de ceux acquis dans le passé et, en conséquence, devrait-on même se rappeler cette pédagogie du naturel puisée dans «Lettre au Disciple, Ayyouhâ 'l-Walad» de l'immense philosophe El Ghazâlî (1058-1111): «L'éducation ressemble au travail du laboureur qui déracine les épines, sarcle le blé afin qu'il pousse mieux et donne une abondante moisson. [...] Mon fils! Connaissance sans pratique est folie! Pratique sans connaissance, inutilité!»
Faire aimer l'école
La réflexion générale contenue dans Pour une éthique éducative au service des élèves d'Ahmed Tessa - auteur également d'un précédent ouvrage «Le bouquet numérique de la scolarité, une innovation pour l'école du XXIe siècle» - est parmi les façons de voir qui, aujourd'hui, retiennent l'attention pour une meilleure efficacité pédagogique. Toutefois, cette «objectivation» appelle une remarque qui n'est pas gracieuse, car elle émane pareillement de tout le corps enseignant national, appuyé lui-même par les anciens, les anciens instituteurs qui avaient si humblement et si bellement accompli leur métier difficile. Ils avaient - en dépit de tous les aléas des actualités politiques et des intentions idéologiques - formé une génération qui ambitionne d'oeuvrer pour une Algérie moderne, ouverte au progrès. Ces Aînés avaient - ils l'auraient encore, n'était leur âge avancé - ce que l'on appelle «le feu sacré», fondamentalement dans ce métier où la culture et la morale préservent la profession à travers une pensée éducative et instructive pure de toutes scories générées par un formalisme intellectuel intérieur rétrograde aggravé par une civilisation importée, dénaturée, appauvrie, s'il en est. Or, l'avenir de notre pays est dans notre Ecole. Ahmed Tessa propose alors «un guide de pédagogie éducative» en guise d'essai de réponse à la question «Que faire?», tout en se limitant «aux devoirs de ceux qui assurent l'essentiel de la prise en charge éducative de l'enfant à savoir ses enseignants, ses parents et les personnes de l'administration scolaire».
On doit se reprendre sans rougir et s'engager à faire aimer l'Ecole de la République algérienne, c'est-à-dire donner la volonté de s'instruire à ceux dont on s'est juré d'élever à la condition humaine de pensée et de dignité. Les qualités et les devoirs de l'enseignant sont aisément déclinés. On les connaît: ce sont des valeurs visibles ou non dans tout travail humain. L'éthique, ou si l'on veut la déontologie, réglemente les activités accomplies dans le cadre d'une profession. L'enseignant ne doit pas ignorer ou être ignorant de l'éthique qui s'applique à sa noble tâche. Ahmed Tessa, faisant en quelque sorte l'état des lieux de notre Ecole, insiste sur ce point et le développe à l'aide d'exemples dans plusieurs chapitres de son ouvrage dont, au reste, le sujet central est «pour une éthique éducative». En somme, le sacerdoce de l'enseignant est d'éduquer et instruire, son élève. Et d'abord, il lui apprend à communiquer avec ses semblables en l'aidant inlassablement à développer à la fois sa personnalité et ses connaissances. Mais ce n'est pas là vraiment la fin recherchée; l'éducation est éveil de la jeune intelligence à se préparer à la vie adulte. Nos enfants ont besoin, si j'ose dire, tout simplement de «l'instituteur» ou de «l'institutrice» pour apprendre et comprendre - dans l'immédiat -, non du «maître» auquel ils s'adresseront librement plus tard. À ce maître, avec un M, ils auront recours lorsque les connaissances premières acquises, l'ambition formée et aiguisée et la volonté construite, ils s'adonneront coeur et raison à la recherche de leur propre personnalité dans la société à laquelle ils appartiennent et qu'ils feront, à leur tour, évoluer et eux avec elle...
Nous sommes à la fois loin et près de ce futur, ce futur magique qui, au début de chaque année scolaire, est comme un voeu pieux, statique plein d'espérance multiple, remis à un autre futur, chaque fois encore plus loin... Or est-il qu'en attendant, et au cours de l'année scolaire, parce que mal formé, parce que découragé par l'ampleur et les difficultés de la tâche, parce que trop souvent à tort ou à raison subissant la pression de ses supérieurs et des parents d'élèves, parce que très humainement attaché à ses besoins d'exister juste dans la société et de ses envies sociales normales, un enseignant normal, bridé, discipliné, continue d'imiter le style de l'amuseur amusé en classe. Un inspecteur, parce que démuni de pouvoir scientifique et de savoir psychopédagogique, continue d'être le gendarme que l'on craint et parfois qui contrôle sans vertu. On constate généralement que l'Ecole, du fait des inintelligibles interactions entre les enseignants, les inspecteurs, les programmes officiels, les manuels scolaires inscrits au programme et ceux que, sous la pression de quelque auteur privilégié (sic), on s'oblige de pousser ses élèves à aller acheter en librairie, l'administration scolaire, les parents d'élèves, le manque ou les absences d'enseignants au début et en cours d'année scolaire, s'édifie lentement, maladroitement, sans certitude de progrès et avec peu de réussite. On parle ici de l'Ecole, de ce qui n'a pas été édifié superbement, c'est-à-dire de l'Ecole oubliée, de l'Ecole en soi, là où l'on entre enfant, là où l'on élève son adolescence, là où l'on développe son esprit, là où est le temple de l'Ecole républicaine algérienne, le centre de formation de la maîtrise de l'existence, car enfin là aussi est exclusivement le trésor de vie des générations algériennes prochaines. On n'avance pas par expérience, on avance par ce que l'on a appris et que l'on sait développer et enrichir. Cet héritage, notre héritage, l'originel éducatif d'hier à aujourd'hui, s'il n'est pas parfaitement protégé, enrichi et affranchi des tutelles administratives obsolètes, comment peut-il faire face, en ce temps de la mondialisation effrénée, à des menaces de toutes sortes dont les dommages causés à notre Ecole pourraient être irréversibles.
Ce que le devoir de l'enseignant veut dire
Nous proposant quelques bonnes phrases à l'emporte-pièce, Ahmed Tessa, passionné de pédagogie et fier de son expérience d'éducateur nous révèle sous une émotion poétique l'image de l'instituteur: «Telle une bougie, / tu as consumé ta vie jusqu'à l'extinction. / Pourquoi? / Eclairer le chemin des jeunes pousses qui t'ont été confiées. [...] Eveiller des consciences à la vie, / Stimuler des aptitudes en jachère. / Pourquoi? / Nourri dans leur coeur le goût de l'effort, l'amour des études.» Sa pensée honnête donne de la netteté à la puissance de sa longue observation; il écrit dans un court préambule: «À la différence des instituteurs, il y a malheureusement, les ´´insti-tueurs´´ qui déshumanisent et étouffent chez l'enfant l'éclosion du génie créateur du peuple.» Il ajoute en toute gratitude: «À tous nos instituteurs d'Algérie d'avant et d'après l'indépendance du pays, nous disons merci du fond du coeur. Vos anciens élèves vous sont reconnaissants pour l'éternité.» À son tour, il livre ses réflexions, ses conseils, ses recommandations et d'autres traits si caractéristiques et si utiles aux enseignants, aux parents d'élèves, aux pouvoirs publics, pour que nos enfants grandissent dans le bonheur de réussir dans la vie. L'ouvrage comprend deux parties: 1 - L'enseignant (1 - La morale professionnelle, la vocation, les devoirs de l'enseignant. 2 - La culture professionnelle, le perfectionnement.) 2- Les parents d'élèves (Les devoirs des parents). L'administration. Les élèves (Leurs droits dont le droit à une citoyenneté scolaire). L'opuscule est clos par un long et très suggestif «Plaidoyer pour une charte de l'Ethique et de la déontologie de la communauté éducative». On en retiendra cette vive espérance: «La charte aidera à prémunir l'école des luttes partisanes et de leurs influences; à consolider le principe universel que l'école est un bien public au service de la société tout entière. Une fois le projet débattu et accepté par l'ensemble de la communauté éducative, la charte deviendra une source d'inspiration pour les règlements intérieurs des établissements scolaires.»
Je termine cette lecture utile aux enseignants de l'Ecole algérienne par ceci: l'éthique est chose splendide, indispensable à l'art du pédagogue comme à l'art de l'ingénieur. La culture, le savoir, même l'intelligence, ne suffisent à rien de ce que le devoir de l'enseignant veut dire: l'éthique professionnelle, qui n'est pas le masque inesthétique de circonstance, mise en pratique à l'école, est la seule qualité dont dépendent la réussite de nos enfants et, à l'évidence, l'avenir des générations suivantes,... à l'infini.
(*) POUR UNE ETHIQUE EDUCATIVE
AU SERVICE DES ELÈVES d'Ahmed Tessa. Imprimerie Gherbi, Alger, 2013, 111 pages.


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