L'influence de la participation des émigrés à l'élection présidentielle, sur les nationaux, est établie depuis fort longtemps. De tout temps, les consultations populaires sont, aux yeux des émigrés, une occasion d'apporter leur contribution au développement du pays et à son essor. Même au temps du terrorisme, nos compatriotes vivant à l'étranger avaient répondu favorablement à l'appel du pays en investissant dès le premier jour les bureaux de vote. En 1995, année qui a vu Zeroual remporter l'élection présidentielle, le fameux slogan du GIA, groupe armé semant alors la terreur dans notre pays, «mine essendouk ila essendouk» (de l'urne au cercueil) a failli dissuader les Algériens à se présenter aux urnes, n'était le fort taux de participation enregistré chez notre communauté émigrée donnant ainsi du tonus aux électeurs locaux qui ont, à leur tour, envahi les bureaux de vote sauvant ainsi l'Algérie d'un véritable chaos. Au moment où le pays allait sombrer dans l'anarchie, cette communauté a joué un rôle prépondérant, voire déterminant, et a contribué à sauver les meubles dans une conjoncture caractérisée par un climat de terreur qui s'est emparé, en cette époque, de notre société. La promptitude des émigrés à répondre aux impératifs politiques et sociaux du pays, ne date pas d'aujourd'hui du moment que cette communauté a, depuis la Guerre de libération nationale, répondu favorablement à l'appel de la patrie. Encore une fois, cette communauté donne l'exemple en se rendant, hier, massivement aux bureaux de vote ouverts pour la circonstance. Elle a donné le coup de starter et montré que l'Algérie passe avant toute autre considération. La volonté d'appartenir à notre société se traduit souvent par cet acharnement des émigrés à apporter au pays aide et assistance au moment où il a le plus besoin d'eux. C'est la raison pour laquelle des efforts considérables ont été entrepris par les responsables de campagne des candidats à la prochaine élection présidentielle, envers nos compatriotes vivant à l'étranger, afin de les exhorter à voter massivement le jour du scrutin. Leur participation ne donnera que plus de crédibilité à ce scrutin. La couverture médiatique des élections en Europe et le battage qui l'entoure, montrent, si besoin est, l'immense intérêt accordé à cette frange de citoyens algériens dont le patriotisme «fouette» la fibre sensible des locaux qui suivent l'exemple et, à leur tour, accomplissent leur devoir de citoyenneté. Mais est-ce par nostalgie ou par devoir de citoyenneté que les Algériens d'outre-Méditerranée concourent à cette élection? Les précédentes élections ont démontré que les Algériens résidant en Europe ou ailleurs, sont prompts à répondre présents lorsqu'il s'agit des intérêts supérieurs de la nation, même au temps du scepticisme le plus sombre. A ne pas en douter, une participation massive des émigrés à ce rendez-vous électoral incitera le reste des électeurs à mettre leur bulletin dans l'urne, le 8 avril prochain. Une consultation sur laquelle reposent tous les espoirs des Algériens de voir enfin leur pays aller de l'avant et sortir de la crise qui le secoue depuis le début des années 90.