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Ce qui fait courir Saâdani
POURQUOI SES ATTAQUES CONTRE SELLAL
Publié dans L'Expression le 06 - 11 - 2013

L'affaire serait un malentendu entre les deux hommes
Désormais, les choses ne vont plus bien entre Sellal et Saâdani.
De latent, le malentendu entre les deux hommes est passé cette semaine au stade supérieur, celui de l'apparence puisqu'il est déversé sur la voie publique sans ménagement par le responsable du FLN qui n'a pas hésité à dire du «Premier ministre qu'il ne s'y connaît pas en politique». Qu'est-ce que cela signifie? Une tentative d'invalidation de celui qui a été, jusque-là, mis au-devant de la scène? Plusieurs lectures sont possibles à propos de ce dernier revirement des choses.
La première lecture qu'on pourrait avoir c'est qu'il s'agirait d'une sensation de gêne mutuelle éprouvée par les deux hommes depuis que Saâdani a été intronisé comme secrétaire général du FLN. En effet, pour qui observe, depuis la venue de Saâdani, ce dernier n'a pas raté l'occasion d'intervenir à la place de Sellal et même de le faire au nom des institutions dont, en principe, il n'a ni vocation ni compétence de parler. C'est ainsi qu'il avait, par exemple, annoncé la réunion du Conseil des ministres en lieu et place de Sellal obligeant ce dernier à démentir à demi-mot et c'est ainsi aussi qu'il a, dans les interviews qu'il avait accordées aux organes de presse étrangers, expliqué les intentions de Bouteflika derrière les dernières décisions touchant à certaines institutions de l'Etat. Des déclarations qu'il n'a pas pour mission de faire en tout cas car relevant d'autres parties.
Un problème de postes?
Ce sont ces deux intrusions de Saâdani qui ont poussé Sellal (et même Bensalah) à réagir pour signifier au SG du FLN qu'il n'a pas à parler au nom d'institutions, une manière diplomatique de lui rappeler qu'il y a des sphères de compétence à respecter pour les uns et les autres. Ceci n'a apparemment pas plu au concerné qui persiste dans ses déclarations qu'il dit assumer entièrement. Ainsi vue, l'affaire serait un malentendu entre les deux hommes quant à la délimitation des champs d'intervention, chacun ayant un sujet de prédilection et une fonction à remplir qui diffère de celle de l'autre. Mais accepter cette lecture c'est accepter de dire que Saâdani ne connaît pas sa sphère de compétences, ce qui n'est pas du tout sûr vu l'expérience de l'homme en haut lieu de la politique. Est-ce que alors Sellal ne connaît pas la sienne? Pas du tout. Lui non plus n'est pas novice en politique et, pour avoir gravi lentement les échelons de l'administration, il est le mieux à même de bien connaître les limites de sa fonction. Si tous deux savent à quoi s'en tenir, la cause qui est derrière cette perturbation des relations là-haut est donc forcément ailleurs.
Si, en plus, Sellal et Saâdani sont, tous deux, des hommes de Bouteflika, comme le pense et comme le dit la presse, alors qui est en train de pousser Saâdani à mettre les pieds dans les plats d'autrui? Et pour quelles raisons?
La seconde lecture c'est qu'il y a, dans l'immédiat, le poste de Premier ministre qui pourrait intéresser le SG du FLN qui voudrait faire valoir le droit du responsable du parti de la majorité à briguer un poste qui «lui revient de droit». Mais lorsqu'on est SG du FLN depuis quelques jours et qu'on est à seulement quelques mois du scrutin d'avril 2014, cette hypothèse ne tient pas la route car quand on part pour un poste de Premier ministre, on le fait pour un bon moment et non pour quatre mois sachant qu'après l'élection rien n'est assuré. Ceci d'une part. D'autre part, un remaniement ministériel vient d'avoir lieu, quelles sont les chances qu'il y en ait un autre dont le but serait uniquement de changer la tête du gouver-nement? Pratiquement aucune!
C'est pour cette raison que la visée doit être un peu plus lointaine. C'est-à-dire l'après-élection et, dans ce cas, Saâdani pourrait chercher non pas le poste de Premier ministre mais aussi celui de vice-président. Au fond, il doit se demander ce qui l'en empêcherait car, en toute logique, lorsqu'il a eu la possibilité d'être là où il est, plus rien ne devrait pouvoir l'empêcher d'aller un peu plus haut. De faire un pas de plus, une marche de plus.
Mais est-ce vraiment le rêve de Saâdani que de devenir le vice-président du pays? Est-ce un rêve qu'il peut faire tout seul ou qu'on lui aurait soufflé? Tout le monde connaît la réalité des choses en Algérie. Ni les postes qu'ils occupent ni les responsabilités qu'ils aiment tant afficher ne renvoient, chez nous, aux compétences réelles des hommes et lorsqu'ils réfèrent à quelque chose, c'est généralement au poids de ceux qui les y ont propulsés. Le clientélisme qui a détruit le pays n'a épargné aucun niveau et aucune sphère. Aussi, lorsqu'il arrive à certains de glisser vers le haut, ce n'est pas toujours grâce à leurs mérites.
Il est tout à fait normal qu'après s'être vu offrir le poste de SG du FLN, après avoir été totalement écarté de la scène, que Saâdani nourrisse des idées, mais il faudrait savoir raison garder mais ceci ne l'autorise en aucun cas à s'inviter dans les affaires de l'Exécutif comme annoncer la tenue du Conseil des ministres et encore moins à parler de choses trop sérieuses comme la restructuration des services du MDN ou de jouer au «dévoileur» des intentions du Président. Ceci ne l'autorise pas, non plus, à tirer sur un Premier ministre du moment que les deux sphères n'ont rien en commun sinon, en cette période précise, le désir des deux hommes de le servir. Dire d'un Premier ministre qu'il ne se connaît pas en politique est une maladresse diplomatique, c'est un manque aux règles de communication à un certain niveau et ce quel que soit le poids de celui qui parle ou qui le fait parler parce que tout cela ressemble à une insulte du pays et du gouvernement qui sont gérés par ce Premier ministre.
Le dérapage de Saâdani
Par ailleurs, Saâdani sait que le poste de Premier ministre est laissé à la discrétion du président de la République qui peut, selon son bon vouloir, ne pas y nommer le représentant du parti de la majorité. Pour celui de vice-président encore plus. Cela ne rime donc absolument à rien de faire tout un tapage pour rien et c'est pour cela que ce qui oppose les deux hommes n'est ni le poste de Premier ministre ni celui de vice-président. Faire partie du cercle du président et créer des divergences de cette manière, dans ce même cercle, n'est pas un comportement normal, il faut le reconnaître. Pour se montrer si agressif et l'assumer de cette manière, Saâdani doit avoir été poussé à le faire. Cela ne fait aucun doute! Reste à savoir par qui? Et pourquoi?
Il ne fait aucun doute que ceux qui sont derrière les déclarations de Saâdani en veulent au DRS. Peu importe les raisons car nous ne les saurons jamais avec précision, mais disons simplement que ceux qui ont poussé Saâdani à parler ou, c'est comme on veut, ceux qui s'expriment par la bouche de Saâdani sont ceux-là mêmes qui lui ont indiqué les organes de presse appropriés et qui l'ont autorisé à parler de cette manière. Ce sont eux qui lui indiqueront d'autres organes pour qu'il y tienne les mêmes propos. Veulent-ils marquer le point simplement avant d'aller plus loin ou bien veulent-ils prendre une revanche? Ces deux impressions se dégagent clairement des propos du SG du FLN.
Lorsqu'il déclare par exemple que «le temps des faiseurs de rois est terminé»,on sent un tentative de revanche ou une danse en hommage au vainqueur en quelque sorte. Lorsqu'il laisse tomber que «le DRS n'est qu'un département au sein du MDN», on perçoit comme quelqu'un qui prend du plaisir à déguster une victoire ou quelqu'un qui tire sur l'ambulance! En temps normal, et s'il n'était pas soutenu pour le faire, Saâdani n'aurait jamais osé dire cela. Quel que soit le dérapage de Saâdani, cela ne lui coûtera absolument rien car il est chargé d'un message dont le sens et la portée pourraient peut-être lui échapper mais il sait par contre, et cela ne lui échappe pas, que la réapparition d'un Belayat qui monte les militants contre lui et qui appelle au boycott de la prochaine réunion du CC n'est pas un hasard et que cela a même une relation avec ses dernières déclarations.
Quant à ce qui l'oppose à Sellal c'est juste un malentendu passager dû au fait que, bien qu'il soit le dernier à débarquer sur la scène, Saâdani dispose de certaines informations que Sellal n'a pas et, de ce point de vue, Sellal découvre à ses dépens qu'il n'est pas dans tous les secrets.
Homme d'administration, Sellal a la seule charge de l'Exécutif alors que Saâdani s'est vu confier d'autres tâches que même s'il le voulait, Sellal ne saurait les mener à bien. Mais parions qu'on verra bientôt les deux hommes côte à côte, affichant de larges sourires pour tenter de montrer que ce sont là des frictions sans importance et que le cercle du président est homogène. Qu'il ne souffre, en fin de compte, d'aucun malentendu.


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