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Le défi démocratique algérien
Publié dans L'Expression le 21 - 04 - 2004

Le 8 avril 2004 fera date dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Non pas en raison du choix des électeurs ou du nom du candidat sorti vainqueur des urnes, mais pour la qualité de la campagne électorale qui a précédé l'heure de vérité et qui a signé l'acte fondateur d'une démocratie dans laquelle l'ultime décideur n'aura été que le peuple. Les politologues et les observateurs, qu'ils soient nationaux ou étrangers, qui avaient tant épilogué, instruits sans doute par les précédentes consultations, sur «cette élection gagnée d'avance», ont été amenés à revoir leur copie.
Déjà sur l'autre rive de la Méditerranée, des voix de plus en plus nombreuses, jusqu'ici con-nues pour leur scepticisme chronique pour tout ce qui touche à l'Algérie, commencent à se faire entendre pour souligner le saut démocratique électoral enfiévré et sans concession comme nulle part ailleurs dans le monde arabe.
Mais à part le caractère calomnieux de certains adversaires du président-candidat Abdelaziz Bouteflika, la campagne et le déroulement de l'élection, et comme cela a été confirmé, ont été d'un standard international, c'est-à-dire non seulement un scrutin transparent de compétition farouche, mais aussi et surtout une consultation où l'électeur est décideur et dans laquelle la volonté populaire est facteur et source de légitimité et de pouvoir. Dans ce processus novateur, il apparaît clairement que :
1- Le pari sur la crédulité de l'électeur algérien et l'absence de tout sens critique a été une cécité politique totale.
2- Le raisonnement auquel ont été habitués les porteurs de cette logique qui consiste à dire que la mutation démocratique en Algérie n'est fondée que sur les aspects «consommatoires» ou de consommation politique épousant les intérêts du système est une analyse non seulement fausse, en rupture totale avec les réalités profondes de l'Algérie, de son peuple et de son évolution, mais surtout une analyse nihiliste facteur de toutes les régressions. Il s'agit, on l'aura compris, d'une posture systématique où l'esprit de critique se substitue à l'esprit critique. Nous savons dans quel abîme cette posture, voire cette imposture idéologique, a plongé le pays. Les électeurs n'ont pas en tout cas succombé au chant de sirènes de Cassandre qui n'ont cessé de sévir dans le microcosme qui s'est, ici, nourri de ses propres fantasmes.
Le verdict sans appel des urnes, le soir du 8 avril, a en tout cas sonné le glas de cette déferlante nihiliste qui a tant perverti le débat démocratique et donné l'illusion que le pays vit au bord d'une guerre civile permanente. En analysant de près la réaction saine, mûre et salvatrice de l'Algérie profonde qui a su, tout au long de cette campagne inédite toute raison garder, et qui a, par son vote libre et responsable, cautionné, comme tous les sondages crédibles l'avait laissé prévoir, un bilan et un programme plutôt que l'aventurisme idéologique et le saut dans l'inconnu, il est permis de l'espérer. A travers ce réflexe, la société civile algérienne a non seulement balayé le plus démocratiquement du monde ce courant de pensée coupé des réalités du pays, mais, elle aura surtout montré une capacité de discernement insoupçonnée jusque-là par un certain microcosme politique et médiatique qui croyait trop à son pouvoir d'influer sur le cours de l'histoire.
Le choix, je dirais même le sursaut, dont cette Algérie profonde a fait preuve, cette Algérie profonde que certains «maîtres à penser autoproclamés» croyaient pouvoir manipuler à leur guise et en toute impunité, s'explique en fait par plusieurs facteurs.
Les Algériens, qui ont eu pour la première fois de leur histoire à exercer pleinement leur droit de choisir en toute liberté leur candidat et de prendre leur destin en main, l'ont fait en toute connaissance de cause ; jamais campagne électorale n'aura été aussi ouverte et les électeurs aussi bien informés sur les raisons de leur bon choix. L'institution militaire républicaine a affiché une neutralité totale.
L'administration n'a donné aucune consigne de vote. Elle a veillé à faire respecter dans la transparence et l'équité les règles du jeu démocratique sous l'oeil vigilant de tous les compétiteurs. Pour la première fois, des observateurs internationaux ont scruté la moindre infraction au bon déroulement des opérations et ont accordé un satisfecit de la transparence à cette élection.
3- Dans tous les pays arabes, l'élection d'un président en exercice est une simple formalité. Pour la première fois dans l'histoire de son évolution démocratique, l'Algérie fait preuve d'exception. Cela est un témoignage objectif qui reste à l'actif du président-candidat Abdelaziz Bouteflika qui n'a à aucun moment de la campagne estimé que les dés sont jetés et qui, en sillonnant les régions à l'instar des autres candidats, n'a écarté l'hypothèse d'une défaite. Il a clairement sollicité le soutien des électeurs qui détiennent entre leurs mains leur destin et les ambitions qu'ils nourrissent pour leur avenir. Il leur a proposé clairement le choix : «Si vous voulez l'aventure et l'aventurisme, je vous demande de ne pas voter pour moi, et si votre désir est la continuité et la recherche de la stabilité, je pense qu'un bout de chemin pourra nous réunir.»
Quant aux enseignements à tirer de cette élection présidentielle qui a réuni tous les critères d'une élection de standard international, il faut d'abord préciser que : la première leçon est l'émergence d'une société civile et politique en rupture totale avec le béhaviorisme politique traditionnel. Une société réceptrice et émettrice de messages forts avec laquelle il faut compter à tout instant. Une société mature en rupture avec les symphonies habituelles qui ordonnent à la précision près les scénarios et les mises en place des régimes, des groupes et des hommes en fonction des seules exigences systémiques du moment.
La deuxième très forte leçon, c'est la sérénité avec laquelle l'Algérie profonde ou l'Algérie réelle a affronté l'épreuve électorale. Il faut dire pour l'histoire que l'Algérie, par cet exercice, a été non seulement très digne mais elle a été l'initiatrice d'un modèle juxtaposant les aspects fondamentaux d'une insertion internationale, la fierté nationale, l'exigence démocratique universelle et les capacités d'un savoir-faire compétitif et efficient au plan du management de la démocratie, des droits de l'homme, de la liberté d'expression.
La troisième leçon nous renseigne sur une foudroyante rupture avec «une certaine élite» ou «un certain microcosme» et que j'appelle l'Algérie réelle, c'est-à-dire l'Algérie de tous les jours qui, sans fantasme ni a priori, affronte la vie quotidienne. Elle est faite d'un tissu social, de ramifications denses porteuses de sens. Elle est faite d'un maillage social où l'élite, les notabilités, le mouvement social et associatif, les zaouïas, tribus, syndicats, patronat, de droite, de gauche, de démocrates, de conservateurs, de modernistes, de tradition et de modernité, d'islamisme, de salafisme, de centres d'intérêts divers, contradictoires ou complémentaires, d'arabophones, de francophones sont capables de s'affronter et, ou de converger sur les grandes stratégies et questions relatives au destin de la nation.
L'Algérie réelle s'est mobilisée. Elle a écouté, elle a choisi : ce choix met aujourd'hui l'Algérie entière devant l'urgence de mise à niveau totale et générale sur les plans technique, technologique, d'infrastructures de base et de services et également au plan intellectuel, scientifique et culturel où tous les Algériens sont interpellés pour y contribuer, au-delà de toutes les différences et pour le seul bien de notre pays que nous aimons par-dessus tout.


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