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L'état anormal des choses
PRESIDENTIELLE DU 17 AVRIL
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2014

L'Algérie est aujourd'hui devant une intersection sur son parcours
Jamais depuis son indépendance, l'Algérie n'a eu à vivre des élections comme celle qu'elle se prépare à connaître en ce printemps 2014.
Beaucoup de facteurs contribuent, en effet, à donner un caractère tout à fait particulier à la présidentielle d'avril dont le début de campagne n'est plus qu'à quelques jours.
Le premier élément dans la liste est, sans doute, la maladie du président en exercice. Après son ennui de santé, Bouteflika est-il capable de continuer à gérer le pays? Oui, répondent les uns. Non, lancent les autres. Et dans un brouhaha qui n'a rien d'un débat et qui, dès le départ, ressemble plutôt à une discussion de sourds, certains précisent que l'on ne gère pas le pays avec les pieds mais avec la tête et que «le cerveau de Bouteflika fonctionne mieux que tous les nôtres réunis», d'autres insistent sur le fait que la fonction exige des forces physiques et mentales et que l'état de santé du locataire actuel d'El Mouradia ne lui facilite pas la tâche. Le second élément est l'arrivée de la génération de la révolution en fin de parcours. Ils sont tous trop vieux aujourd'hui et ceux qui avaient 15 ans en 1954 ont aujourd'hui plus de 75 ans. A cet âge, ce n'est plus l'aube de la vie, mais plutôt le crépuscule. A cet âge, certes on a probablement plus d'expérience et de sagesse, mais on n'a plus les réflexes, ni la vigueur d'antan.
Epuisé, notre passé
Le troisième élément, pendant au précédent, est l'absence d'une relève sérieuse pour le pays. Cela fait plus de cinquante années que l'on est indépendant mais l'on n'a jamais pensé préparer une relève. Des hommes à la stature d'hommes d'Etat, cela ne court pas les rues de notre République. Cette insuffisance contraint, chaque fois, les Algériens à se rabattre sur les tiroirs du passé. A la mort de Boumediene, ils avaient fait appel à Chadli de sa région d'Oran, après lui, ils avaient rappelé Boudiaf du Maroc, puis Zeroual de sa retraite à Batna et enfin Bouteflika de son exil. Mais cela n'était possible que parce qu'il existait encore quelqu'un, un nom, une figure, une image que l'on pouvait récupérer de l'oubli et mettre - ou remettre - au goût du jour!
Aujourd'hui, nous avons épuisé notre passé. Il n'y a plus personne à ramener de là-bas. Aujourd'hui, les choses ont changé. Il n'y a plus personne à convoquer de la nuit du passé et notre pays se trouve en crise d'hommes capables de le diriger. ce qu'on appelle ailleurs une crise de succession. Certaines lectures voient la probable candidature de Hamrouche dans ce cadre, c'est-à-dire une autre personnalité que l'on va chercher au fond du passé certes, mais une personnalité qui, à 74 ans, part déjà avec le sérieux handicap de l'âge.
Les pays qui nous entourent font appel à la jeunesse. S'ils peuvent se le permettre c'est parce que la relève y est trop prise au sérieux, et la compétence y est considérée comme le pilier essentiel de toute présentation de candidature et autour duquel tournent tous les avis et toutes les idéologies. Mais notre jeunesse à nous a toujours servi à farder les discours, pas plus. Elle remplit les barques qui tentent de traverser la mer. Elle se regarde vieillir sans jamais oser un brin d'espoir. Et elle se sent heureuse dès qu'elle agrippe un poste ou s'accroche à un logement ou, pour d'autres, à une simple baguette. Voilà ce qu'on a fait de notre jeunesse. Lorsqu'elle ne part pas, elle se meurt! Incapables d'interpeller l'avenir, ceux qui ont gouverné l'Algérie, ont passé leur vie à miser sur le passé et ont toujours placé le pays sous le signe du passé. Incapables d'avancer, ils nous ont fait reculer par rapport aux autres et par rapport à notre passé lui-même! Chez nous, au coup de sifflet de départ de la période de retrait des formulaires pour la collecte des signatures, on a vu se ruer des n'importe qui, des groupes de non concernés, des gens dont la plupart ont certes la qualité de citoyen mais sans rien de plus. Est-ce la fonction de président chez nous qui serait tombée si bas pour qu'y accourt n'importe qui et n'importe comment? Est-ce la politique chez nous qui serait devenue le champ de prédilection des gardiens de parking et des épiciers? Peut-être! Mais c'est aussi dû au manque de relève et à l'absence de candidats dignes de ce nom.
La part de l'opposition
Cet état anormal des choses, cette malheureuse situation du pays, n'a été possible, cependant, que grâce à la faiblesse et à l'inertie d'une opposition qui a usurpé son nom! Une opposition qui préfère passer ses nuits plutôt dans les étables que lui offre le pouvoir que dans le lit que lui tresse la démocratie, a certainement une part de responsabilité dans tout ce qui se trame dans le pays. Certains vont même jusqu'à se faire porte-parole du pouvoir en place au lieu de porter la voix de leurs électeurs. D'autres ne jurent que par le pouvoir en place au lieu de jurer par leur capacité à apporter le changement au peuple. Parfois, lorsqu'on voit des partis politiques qui sont fiers d'être incapables et dont les chefs dansent, en tapant des mains, au rythme de leur incapacité à comprendre ce qu'opposition veut dire, alors, dans l'Algérie profonde qui nous sert de refuge, la nausée nous prend et nous donne envie de...
L'opposition a incontestablement prouvé, à plus d'une occasion, sa faiblesse, son inconscience, son attirance pour le pouvoir en place. Formée autour de zaïms d'un type nouveau qui, à l'image de ce qui se passe au pouvoir, végètent eux aussi, et laissent passer des siècles sans bouger des organisations qu'ils se considèrent seuls à être aptes à diriger. Devrait-on être crédule à ce point pour croire que ceux qui se font élire et réélire pour passer dix ans, quinze ans, voire plus,à la tête de leurs formations puissent être capables, un jour, de lutter pour l'alternance réelle au pouvoir? Notre mal à nous a toujours quelque chose à voir avec notre conception du pouvoir. Même dans les partis dits d'opposition, l'amour du pouvoir est érigé en principe de fonctionnement. Dès lors, si l'opposition a, jusque-là, été incapable de produire des hommes compétents pour prendre la relève ou, du moins, pour y prétendre, cela n'est que trop normal. Elle continuera à faire preuve de stérilité chronique jusqu'au jour où elle changera ses méthodes et... ses hommes.
A la fin de parcours de la génération de la révolution et vu l'inconsistance de l'opposition qui n'a sérieusement pas de candidat pour la relève, d'où pouvons-nous avoir des candidats? Ils nous viennent de l'étranger. De France, de Suisse et qui sait d'ici demain peut-être, d'Italie, de Mongolie ou même du Niger, pourquoi pas? Ils nous viennent des parkings, des salles d'accouchement, des épiceries du coin, de la zaouïa, de la dechra et le niveau de la plupart d'entre eux ne dépasse pas «sait lire et écrire».
L'Algérie est aujourd'hui, encore une fois, devant une intersection sur son parcours. Elle attend de voir par où tenter de poursuivre son chemin. Et, encore une fois, son opposition ne lui servira à rien. Les islamistes ont préféré boycotter. Lorsqu'on n'a pas la possibilité d'apporter sa contribution, c'est vrai que l'on s'abstient et que l'on prend place sur sa faiblesse gémissante. tant pis pour ceux d'entre eux qui ont rêvé plus d'une fois au fauteuil d'El Mouradia, tant pis pour ceux d'entre eux qui n'ont pas su former une relève sérieuse qui ne proposerait pas aux Algériens un faux paradis, au nom d'une fausse religiosité, mais un véritable développement du pays dans le respect de la religion.
Ceux qui se disent démocrates et qui débattaient, il fut un temps, de la forme d'agir ensemble, ont fini par se donner le dos et chacun y va avec sa propre cuillère. Le reste, les autres, eh bien ils dansent au nom d'un certain nationalisme qui donne à rire, d'une idéologie importée de quelques pavillons poussiéreux d'un autre âge et qui donne à pleurer ou d'intérêts si mesquins et si vils. Ce n'est pas avec cela que l'on propose à l'Algérie une sortie de sa crise. Ce n'est pas ainsi que l'on propose des solutions au pays.


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