Le secteur de l'Education nationale n'arrive toujours pas à se défaire de la tension qui le mine depuis quelques mois. Après la longue grève des enseignants, c'est au tour des lycéens et plus particulièrement des élèves de terminale de s'inviter à cette crise qui perdure, faisant du secteur un terrain de lutte tous azimuts. C'était le cas hier à Béjaïa. En effet, de nombreux lycéens venus des quatre coins de la wilaya se sont donné rendez-vous devant le lycée Polyvalent pour une marche de protestation placée sous le slogan «Jusqu'à quand l'élève restera la victime des grèves?» Un slogan inscrit en grosses lettres sur une banderole brandie pour la circonstance. Que veulent les lycéens? A quoi aspirent-ils? Les réponses sont claires, «le droit aux vacances, le non-report des dates d'examens de fin d'année, la mise en place d'un seuil dans les programmes pour les sujets d'examens, l'arrêt des cours 21 jours avant la date de l'examen du Bac», voilà l'essentiel des doléances soulevées. Des doléances qui trouvent leur raison d'être dans la grève assez longue de leurs enseignants qui s'est traduite par un cumul de retards dans l'application des programmes officiels. Quand bien même le ministre de tutelle ait donné des assurances par rapport au report des examens, les craintes sont toujours là ravivant la colère qui va crescendo depuis, notamment l'arrêt de la grève des enseignants Les lycéens sont unanimes pour dire que «ce n'est pas à nous, les élèves, de subir les conséquences d'un conflit qui a duré plus de trois semaines, entre les syndicats des enseignants et leur tutelle». «Les enseignants ne doivent pas exercer sur nous un forcing pour terminer le programme coûte que coûte», réclame un élève de terminale du lycée Boudiaf de Tazmalt, qui souhaite «un enseignement normal, selon l'éthique pédagogique et selon notre rythme, pour bien assimiler les cours dispensés». Décrypté! Le message des lycéens n'a de sens que celui de la limitation des cours à la base de laquelle les épreuves des examens seront établies et du maintien du calendrier des vacances tel qu'il a été fait au début de l'année. Il va de soi pour la journée de samedi qui ne doit en aucun cas être touchée. Si de tradition les élèves de terminale réitèrent cette revendication, il reste que cette année elle est des plus légitimes, soutient-on avec insistance. Grèves par-ci, marches par-là, les lycéens ne comptent pas baisser les bras jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Ils l'ont affirmé hier, sans ambages, menaçant de revenir à la charge à chaque fois que la situation l'exige. Le secteur de l'éducation sera, par voie de conséquence, toujours sous tension, à moins qu'une décision vienne répondre positivement aux revendications.