Il faut quelquefois lever la tête pour voir ce qui se passe plus loin que nos pieds. Et que voyons-nous, là-bas, sur la scène politique internationale? On y voit clairement que l'Algérie tient une place qui aurait été impensable à la fin des années 1990. On se souvient qu'à l'époque, notre isolement sur la scène internationale était total. Pas de pays amis qui tiennent. Ni Arabes, ni musulmans. Nous étions les pestiférés de la planète. A ne pas fréquenter. D'ailleurs, aucun avion étranger n'atterrissait à Alger. Depuis, les choses ont bien changé. Nos aéroports connaissent un véritable ballet des aéronefs aux sigles les plus divers. Ce n'est pas venu tout seul. Il a fallu du travail, des efforts. Et devinez par qui? On vous le donne en mille. C'est grâce à l'oeuvre d'un homme. Du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Difficile de faire autrement que de l'avouer. Ce n'est pas tout. Il y a beaucoup mieux. On est tellement occupé à jouer en vase clos, à manifester sur Facebook puis sur la rue Michelet (on ne dit pas Didouche Mourad) comme au bon vieux temps des manifestations de «l'Algérie de papa», qu'on ne se rend pas compte de tout. Le même lieu de la Grande-Poste a été choisi par celui qui veut briguer la Présidence algérienne après avoir tenté d'être élu président des Français, pour venir y brandir son passeport algérien. «Toute une symbolique» comme il le dit lui-même. Et il a bien raison car à la place des Martyrs, c'eut été différent. Pendant ce temps-là, disions-nous, les capitales étrangères nous font des signes. «L'Algérie est un pays qui se dirige librement et le président Bouteflika, que nous connaissons très bien, a souhaité être candidat, il sera candidat», ces propos sont ceux du ministre des Affaires étrangères de la France, Laurent Fabius. C'était le 5 mars dernier sur la chaîne française BFM TV. Ce n'est pas fini, car il ajoute: «Le seul commentaire que je me permettrai de faire: nos relations avec l'Algérie sont excellentes!». Voyons voir du côté des Américains. On découvre qu'ils ont été les premiers à exprimer la même position que les Français. Interrogée, lors de sa visite à Alger, en juin dernier, sur ce même sujet, la sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires politiques, Wendy Sherman, a été très claire. «Nous n'avons aucun rôle à jouer dans le choix du futur président, qui, je le répète, revient au peuple algérien» a-t-elle répondu. Elle aussi ne s'arrête pas là. Elle ajoute que son pays «soutiendra toute institution qui sera élue par le peuple dans le cadre d'un processus démocratique». Des propos que viendra conforter, après elle, l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger, Henry S. Ensher qui a rappelé que son pays «ne s'ingère pas dans la vie politique algérienne». Ces positions sont à ajouter à celles de tous les pays, ou ensembles régionaux, qui ont prévu d'envoyer leurs observateurs pour suivre l'élection présidentielle du 17 avril prochain. Notre ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déjà cité la Ligue arabe, l'Union africaine, l'Organisation de la coopération islamique, l'Union européenne et les Nations unies. Excusez du peu. Toute cette considération et ce respect des capitales étrangères donne un tout autre regard sur ceux qui, chez nous, nagent à contre-courant des lois et règlements du pays. Comme la coalition de partis qui compte manifester, vendredi prochain, à Riadh El Feth. Ou d'autres groupes qui comptent faire la même chose le lendemain. Disons qu'ils donnent ainsi la preuve que la démocratie se porte bien dans notre pays. D'ailleurs, le changement de stratégie des policiers lors de ces manifestations est éloquent. Ils font leur travail avec «le cigare» comme dit la vox populi. Chantons! Dansons! Crions! Et que le meilleur gagne le 17 avril. C'est le chanteur Mazouni qui le dit: «S'il y a mieux, tant mieux!».