Le groupe Mena du programme Edward R. Murrow 2013, en visite chez la police de Seattle «Les voyages forment la jeunesse.» Ce dicton n'a jamais été aussi vrai que lors de cette aventure qui nous a menés dans quatre des grands Etats des Etats-Unis d'Amérique: Washington DC, la Caroline du Nord, Washington (Seattle) et enfin New York. Un périple plein de surprises et de rebondissements d'un jeune de 25 ans chez son Oncle Sam. Allons ensemble à la découverte du Nouveau Monde... Dans ce troisième épisode, nous allons vous faire découvrir Seattle terre de science avec Bill Gates et Boeing, mais aussi terre de rock and roll, Jimi Hendrix et Nirvana, terre de cafés starbucks, et plus récemment celle de la marijuana... Pour cette troisième étape de note périple, nous traversons les Etats-Unis d'Est à son extrême Ouest, pour rejoindre Seattle. Un long voyage qui se fait par avion, avec une escale dans la ville natale de Superman, Minneapolis. Ce qui nous marque dans ce voyage, qui équivaut à la traversée d'un continent à un autre, est la qualité exécrable du service sur les lignes intérieures américaines. Des hôtesses loin d'être accueillantes, des appareils qui ne font pas du confort des passagers leur priorité. Bref, après ce long calvaire de près de 10 heures on est content de voir qu'il existait pire que notre compagnie nationale, et c'est même de grandes compagnies américaines. Une sorte de consolation...Déboussolés par le décalage horaire de plus de trois heures, on retrouve vite la tête grâce à la vue panoramique que nous propose notre hôtel, le Warwik, sur Seattle et ses innombrables buildings. Grâce à ses larges vitres on voit enfin les gratte-ciel, faisant la renommée de l'Oncle Sam, que paradoxalement nous n'avons pas encore rencontrés après plus de 10 jours (Washington DC et Chapel Hill, n'en disposent pas)! Cette vue nous fait donc oublier la fatigue, et on ne peut s'empêcher de sortir faire un tour. Ah, mais il ne fallait pas oublier son parapluie, car Rainy City, la ville de la pluie tient bien son surnom. Certes, ce sont des pluies intermittentes, mais il pleut tout le temps à Seattle! L'autre surnom de la ville, la cité émeraude, qui vient de la couleur verte des forêts qui l'entourent, se confirme aussi dès la première balade. Le mélange avec l'océan Pacifique qui fait face, est magnifique et en même temps très apaisant! On en prend plein la vue. A couper le souffle, un vrai moment d'évasion... Nirvana et Jimi Hendrix sont passés par là! Lors de cette première soirée à Seattle, on découvre aussi une ville qui vibre au rythme du rock and roll. A chaque coin de rue, on entend le bruit des guitares électriques jaillir d'un café ou un pub, quand ce n'est pas des jeunes qui prennent d'assaut avec leurs «grattes» (guitares) les rues, ruelles et places publiques pour improviser des concerts en plein air. «Ne pas assister à un concert de rock de petits groupes amateurs dans l'un des pubs de la ville, c'est comme si vous n'étiez pas venus à Seattle», fait savoir Christopher, un jeune cadre dans un laboratoire médical, qui a insisté pour qu'on l'accompagne à l'un de ses concerts. «Des groupes montent sur scène tous les jours dans les différents pubs et restaurants de la ville», souligne-t-il. On l'accompagne donc à ce concert. Et même si on n'est pas forcément fan de rock, il faut dire que c'est un vrai plaisir pour les oreilles. L'ambiance, c'est de la folie! Mais quand Christopher nous fait un cours d'histoire sur la ville, on comprend mieux, la «love story» de cette métropole avec le rock. «Seattle est la ville natale de Jimi Hendrix. Elle est aussi connue pour être le berceau de la musique grunge et de ses groupes mythiques comme Nirvana, qui ont débuté dans un petit garage», raconte-t-il avant de nous conseiller d'aller voir la maison de Kurt Cobain, un lieu, selon lui très prisé par les touristes. Notre ami, grand amateur de musique, nous a conseillés également de faire un tour au Hard Rock Café de la ville, qui selon lui est un musée à ciel ouvert. Il recommande aussi une visite à l'Experience Music Project, complexe-musée consacré à la musique, en général, et au rock, en particulier, «un grand hommage est consacré à Jimi Hendrix».. La première journée à Queen City s'achève donc sur une belle note musicale. Chez Bill Gates et Boeing Néanmoins, nous n'avons pas fait des milliers de kilomè-tres pour écouter de la musique. Des rendez-vous importants nous attendent pour le reste du séjour. Les choses sérieuses débutent dès le lendemain où l'on doit se rendre à la ville de Washington, capitale de l'Etat dont dépend Seattle. Nous prenons l'autoroute, et sur le chemin on va «planer» un peu en tombant nez à nez avec l'usine Boeing. «C'est d'ici que sortent tous les avions du géant américain qui vous transportent dans vos fréquents voyages», réplique tout sourire notre guide qui nous informe qu'un musée qui retrace toute l'histoire de la firme américaine avec des répliques de ses modèles, même le R Force One, est ouvert toutes les matinées. Toutefois, les longs bouchons qui caractérisent cette autoroute nous permettent d'admirer la face de l'usine où l'on peut apercevoir quelques appareils que nos zooms immortalisent. Cette halte devant le n° 1 mondial de l'aéronotique est une occasion pour nos accompagnateurs de nous rappeler que Seattle est une terre de science et technologie. «Bill Gates est aussi de Seattle. Il a lancé Microsoft dans le petit garage de la maison familiale qui se trouve en ville. Par la suite, Bill a conservé le siège de son entreprise à Seattle», racontent-ils. «Microsoft, Boeing,... le dynamisme de Seattle est souvent associé aux entreprises mondiales qui s'y sont développées», ajoute-t-il pour nous faire comprendre la grandeur de cette métropole. Le citoyen fait la loi... Nous continuons donc notre voyage jusqu'à Olympia (capitale de l'Etat de Washington) où l'on doit voir le fonctionnement du système fédéral américain. Arrivé à la ville d'Olympia, on prend la direction du Parlement local. C'est un mini-Capitole. Une version locale de celui qui se trouve à DC. Comme dans l'Etat fédéral, des députés siègent dans ce Parlement. La seule différence est que ces députés ne sont élus que par les habitants de l'Etat de Washington et leur travail se limite dans cet Etat. «Il faut comprendre qu'aux USA, chaque Etat a sa capitale, son drapeau, ses députés, son président, son Congrès, sa Constitution, ses lois, sa police. Chaque Etat est un pays indépendant, sans armée et la monnaie est la même pour tout le pays, le dollars US», tient à nous réexpliquer un député qui nous reçoit sur place. Il nous fait une visite guidée de ce Parlement avant de nous informer que la présidente du Parlement déjeunera avec nous, et sera disposée à répondre à toutes nos questions. A douze heures tapantes, et après quelques photos à la place des parlementaires de Washington, arrive l'heure du déjeuner. Surprise! tous les députés vont à la cantine et tout le monde paye de sa poche, que ce soit la présidente du Parlement ou nous-mêmes. L'explication est simple et très logique: «On ne gaspille pas l'argent du contribuable», souligne madame la présidente. En fait, c'est simple au pays de l'Oncle Sam, les élus sont convaincus de leur rôle de représentant du peuple. Ils travaillent pour lui, et pour sauvegarder ses intérêts, cela commence par ne pas gaspiller son argent. Rien à voir donc avec la vision qu'ont nos députés de leur rôle.... «Tout est calculé, du consommable de bureau jusqu'aux frais des députés. Le budget doit être limité au maximum, et je travaille pour ça!», soutient-elle avant d'aborder l'autofinancement de son Etat. «Ils s'appuient principalement sur les taxes. Vous allez remarquer que n'importe quel produit que vous achèteriez, ou service que vous souscririez sera taxé. Vous payerez, en plus du prix initial, une taxe dont le taux diffère d'Etat en Etat. C'est cela l'autofinancement», fait-elle savoir. Elle nous parle également du rôle des parlementaires qui proposent des lois qu'elle soumet au vote des autres parlementaires après étude. «Il se peut qu'un député propose une dizaine de projets de loi, et qu'aucun ne passe», révèle-t-elle. Pourquoi la marijuana a été légalisée? Mais d'où viennent ces projets de lois? «De réflexions personnelles des députés, mais surtout de réclamations des citoyens qui viennent nous voir ou nous envoient des courriers ou mail pour faire des propositions à même d'améliorer leur quotidien», explique-t-elle avant de nous parler d'une loi qui a fait parler d'elle au-delà de l'Etat, au-delà du pays même et qui a été proposée par des collectifs de citoyens, à savoir celle relative à la légalisation de la marijuana. En effet, depuis une année déjà Washington a suivi les pas du Colorado en légalisant la consommation et la vente de cannabis. Les «coffee shops» de ces deux Etats peuvent en vendre désormais légalement jusqu'à 28 grammes à chaque visite d'un client, à condition qu'il soit âgé de 21 ans. En se prévalant de sa souveraineté en la matière face à la législation fédérale, il va bien plus loin que la vingtaine d'autres Etats américains où la consommation de cannabis n'est plus considérée comme un délit: ils ont mis en place un système de culture, de distribution et de marketing de l'herbe sous supervision des autorités locales. Des licences ont été accordées à «coffee des shops» et les touristes de l'herbe sont attendus en nombre. Il est vrai que l'on a remarqué des vendeurs de cannabis dans les rues de Seattle. Pour l'anecdote, un handicapé sillonne la ville en fauteuil roulant, arborant une carte où est inscrit: «Je vends de la bonne.» On comprend maintenant de quoi il parlait. Cette nouvelle politique mise en oeuvre dans cet Etat veut ôter tout intérêt économique au trafic de drogue, en lui coupant l'herbe sous le pied... Plus de primes de risque à verser aux passeurs et trafiquants ni de superprofits - permettant de mettre des quartiers entiers en coupe réglée, d'y cannibaliser toute activité économique et de corrompre policiers, juges et politiques. Au-delà de l'aspect anecdotique de cette légalisation du cannabis, ce qu'il faut surtout retenir c'est le rôle de la société civile dans la prise de décision. C'est elle qui décide, et impose la loi qu'elle voit plus adaptée à la réalité qu'elle vit. C'est cela le vrai sens du pouvoir au peuple... Montre-moi Seattle Après cette journée «parlementaire», retour à Seattle où l'on profite pour faire du tourisme. Car c'est une ville qui propose divers attraits. Bien sûr, le plus connu est son centre d'attractions. Le «Seattle Center» se situe sur une colline au centre même de la ville; c'est un endroit constitué d'attractions un peu plus au nord du centre commercial et financier de Seattle. Le site le plus remarquable et considéré comme monument touristique est l'aiguille de l'espace appelé le «Seattle Space Needle» à quelque 605 pieds de haut et tout autour se trouvent un parc et un centre de divertissement. Pour $9, on prend l'ascenseur pour atteindre l'étage panoramique où l'on voit la métropole, son enclave maritime appelée le «Puget Sound», ainsi que le lac Union et le lac Washington, sans oublier les montagnes majestueuses de part et d'autre. Au sommet, le restaurant giratoire Sky City offre un panorama à 360°. Le Seattle Center comprend également une sorte de Palais de la Science appelé le Pacific Science Center, un musée pour enfants, le théatre de Seattle, l'Opera de Seattle, le théâtre Intiman, le ballet du Pacific Northwest, le théâtre des enfants de Seattle, le musée de la musique Experience Music Project et les arènes du stade Key. Il y a aussi un centre de jeux, avec manèges, arcade de jeux vidéo, plusieurs boutiques, restaurants normaux et rapides. Il y a de quoi s'amuser dans cet endroit. Le marché de «Pike Place» Mais un des endroits qui représentent le mieux la ville est incontestablement le marché de «Pike Place». Situé dans le coeur du «downtown», centre commercial et financier de Seattle, au-dessus du bord de mer, ce marché est le plus vieux marché de fermiers et artisans toujours en opération aux USA. Il comprend des stands de fruits, légumes et fleurs plus des authentiques fruits de mer où des saumons énormes sont balancés d'un bout à l'autre par-dessus les têtes des spectateurs. Il s' y trouve aussi des boutiques artisanales, restaurants, et des divertissements de rue. On y trouve des trucs insolites. A la fois rustique, et original, le «Pike Place» attire aussi bien les touristes que les gens vivant aux alentours de Seattle qui viennent faire du shopping ou manger ou se divertir. En contrebas du marché de «Pike Place» se trouve l'enclave maritime du «Puget Sound» et son bord de mer longé de restaurants, boutiques et attractions touristiques. L'aquarium de Seattle se trouve sur le pont d'embarcation pour le système de navette ferry de l'état de Washington entre Seattle et l'île de Bainbridge. C'est aussi le point d'embarcation pour les excursions sur les eaux locales, les excursions du village Tillicum qui comprend une expérience exclusive de la vie et de la nourriture indienne. La partie Nord des quartiers du «downtown» est longée par le lac Union avec les quartiers indépendants de la «république de Fremont» localisée sur et au nord du lac. Ce voisinage assez folklorique avec ses magasins typiques, ses galeries et bistros a son propre style avec une statue de Lénine et un troll géant sous un pont. Le vieux village de Ballard n'est pas loin, il s'y trouve les «Hiram M. Chittenden Locks» oû l'on aperçoit les bateaux de pêche qui naviguent le long des berges et qui ramènent des stocks de saumons vivants qui sautent de part et d'autre. La place Pioneer et Chinatown La place Pioneer, la place des pionniers, située à quelques quartiers au sud du centre de la ville, est quant à elle, le coeur de la vieille ville. Sa place centrale édifie le totem renommé de Seattle et la statue du chef indien «Chief Sealth», le fondateur du nom de cette ville. Les bâtiments historiques comprennent des bistros, des galeries d'art et des clubs très populaires. Le quartier international avec Chinatown se situe juste en haut d'une petite colline qui touche la place Pioneer. Il est formé d'une vaste population de Japonais, Chinois, Philippins, d'Asiatiques du sud-est du Pacifique, de Coréens et d'habitants des îles Pacifiques. Ce quartier unique et si oriental est constitué de nombreux magasins, restaurants et d'attractions multiculturelles et fait partie d'un des endroits les plus intéressants de Seattle. De l'autre côté du lac Washington, dans la partie appelée «Est» se trouvent les communautés de Bellevue, Kirkland et Redmond. C'est ici que sont les sièges de Microsoft et autres compagnies dans l'industrie de la haute technologie appelée high-tech. Ce sont des villes huppées avec des maisons immenses, villas superbes et appartements modernes à côté de shopping malls et d'immeubles financiers. C'est donc dans un esprit «touristique» que notre virée dans la ville du rock et de la technologie tire à sa fin. Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas la fin de l'aventure, il nous reste encore New York à découvrir ensemble. Restez avec nous, dans le prochain et dernier épisode, nous vous ferons découvrir la ville qui ne dort pas, un spectacle à Broadway, les coulisses du New York Times, et quelques petits endroits sympas que l'on voit dans les séries new yorkaise... «The first Starbucks», là où tout a commencé... Seatlle, la ville aux mille et un...cafés. A chaque coin de rue, on y trouve un café. A Seatlle, entre un café et un café, il y a un café. Ses habitants ont la réputation de boire beaucoup de café, car de nombreuses compagnies comme Starbuck et Tully's Coffee y ont été fondées. Le premier Starbucks, ouvert en 1971, est un endroit très touristique. En face de Pike Place Market, le premier starbuck vaut un petit coup d'oeil, de préférence très tôt le matin pour éviter le flot de touristes qui viennent consommer et se faire photographier devant la vitrine. Grand choix de café et de produits dérivés où c'est écrit «first Starbucks». C'est en effet dans ce petit café que tout a commencé pour cette chaîne de café qui a depuis, envahi le monde. Alors, comme on dit: ça vaut la peine d'y aller pour pouvoir dire que l'on a pris un café «historique». Il faut toutefois s'armer de patience pour pouvoir y entrer à cause du flux important de touristes. Toutefois, l'endroit est sympa avec des groupes de musiciens à proximité. Prendre le bateau pour aller dîner sur une île Comme en Caroline du Nord, un dîner avec une famille américaine nous attendait à Seattle. Surprise: la famille qui doit nous accueillir habite sur une île, Bainbridge, qui se trouve à 10 km au large de Seattle. Pour s'y rendre on doit prendre le ferry. Une traversée de toute beauté qui nous permet de voir en bateau la vue unique et majestueuse de Seattle. Néanmoins, ce qui impressionne également dans cette traversée est le fait de voir les habitants de Bainbridge prendre le ferry quotidiennement pour aller travailler à Seattle. Certains prennent également avec eux leur vélo ou voiture. Malgré cela, le ferry n'a pas une minute de retard. Il met seulement 10 minutes pour se vider de ses passagers et des voitures dans un calme de cathédrale! Une administration plus proche grâce aux réseaux sociaux Lors de la visite effectuée au niveau de Washington, on a fait une rencontre très spéciale. On a eu a discuter avec la chargée des réseaux sociaux du gouverneur de l'Etat. Une jeune femme qui a fait partie du comité de campagne de Barack Obama lors de sa réélection. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car, le poste occupé actuellement par cette jeune femme est une révolution. Il ne s'agit pas d'être à l'écoute des réseaux sociaux et d'y faire de la communication. Mais, elle, cette jeune femme a mis en place une cellule qui répond directement à toutes les questions des citoyens et de leurs sollicitations. Une proximité avec les administrés qui, dit-elle, a donné des résultats probants. En parlant de proximité, la police de Seattle, dont nous avons eu le plaisir de visiter l'un de ses sièges, a également mis en place une cellule d'écoute pour recevoir directement les doléances des citoyens, et faire une sorte de police participative...
