Les tribunaux regorgent de délits divers. Cette fois, même si le flic a dégainé, ce n'était que pour épater! Deux frères se battent avec un policier. L'un d'eux est...policier. Il dégaine et tire en l'air. Il jure que la cartouche était chargée à blanc. Oui, mais...Cette histoire de jeunes A.O.P. qui dégainent pour un oui et pour un non commence réellement à agacer. Les magistrats s'en f...depuis longtemps qu'un agent de police soit poursuivi pour coups et blessures volontaires, menaces par arme à feu et trouble à l'ordre public. Mais cette fois, la victime est absente. Naïma Dahmani, la juge va se contenter de lire quelques passages du PV de l'enquête préliminaire, mais sans conviction...convaincante. Fateh et Kamel A. sont à la barre. Le premier est policier. Il lui est reproché d'avoir pris à partie un policier qui avait eu maille avec Kamel. Ce dernier a expliqué au tribunal que ce pseudo-policier était debout en pleine chaussée en train de rigoler avec un civil. «Lorsque je lui ai demandé poliment de céder le passage, il m'a envoyé balader pour ne pas dire autre chose», se défend le second inculpé. Ce à quoi, le juge rétorquera que cela a suffi pour que Kamel se rappelle qu'il avait un frangin flic venu à la rescousse du pauvre frère victime de dépassements. Fateh, le flic, jusque-là muet comme une carpe dans l'eau, se défend d'avoir tiré à munitions réelles. «Lorsqu'il a sauté au cou de mon frère, j'ai eu peur que cela aille au drame, j'ai dégainé et tiré en l'air une cartouche chargée à blanc» dit le policier inculpé de coups et blessures. Sarah Takharoubt, la représentante du ministère public demande une peine de prison de un an avec sursis sans dire un mot sur le dépassement commis par le policier-inculpé. Ce qui est inhabituel pour cette procureure souvent debout et prolixe en onomatopées...Or, elle a bien suivi les débats et décidé de ne s'en tenir qu'aux faits en ne faisant pas attention aux ouï-dires colportés par les ignares, ceux qui ne savent pas discerner un délit d'un crime ou même d'une infraction. Dahmani, elle, en juge du siège correcte, compétente et surtout tolérante va juger réellement en son âme et conscience, faisant fi, elle aussi à ce que l'on pourrait marmonner, car de toute façon, il y a l'appel créé pour corriger les bévues du tribunal, si bévues il y avait... Avant, elle prie l'avocate de plaider... Il faut dire justement que le défenseur avait préparé le terrain pour une issue heureuse pour tout le monde. Elle avait posé de bonnes questions de détente et même de manière à dédramatiser les faits. Elle n'avait aucunement envie que le tribunal s'emballe surtout qu'il n'y a rien: ni blessures, ni certificat médical, rien. Il n'y avait que les poursuites sans grande conviction. Maître Nassima Aïd reprend les faits en mettant l'accent sur - en plaisantant - la provocation du policier pseudo-victime: «C'est Kamel la victime l'autre n'avait pas à occuper la chaussée, rigoler et créer une fâcheuse situation. Quant à Fateh, oui, il s'est oublié et s'est servi de son arme. La douille a été remise au commissariat», martèle l'avocate qui répètera que ce coup de feu à blanc l'a été en guise de sommation «pas pour blesser ou tuer» a souligné l'avocate blonde qui n'a pas voulu trop s'étendre sur le sujet à dédramatiser... La présidente ne se casse pas les clochettes, ménage ses méninges et rend son verdict en toute sérénité. Elle inflige une peine exemplaire, juste de quoi rappeler au flic que son arme lui a été remise pour protéger la société pas pour menacer les gus, ou adversaires d'un moment de son frangin. Les deux prévenus ont été condamnés au sursis, heureusement.