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Un concert aux relents politiques
GNAWA DIFFUSION À LA SALLE IBN ZEYDOUN
Publié dans L'Expression le 16 - 05 - 2004

C'est un monde fou qui s'est déplacé jeudi soir à Riadh El Feth pour rencontrer son idole, Amazigh Kateb...
Les Gnawas d'esprit et de coeur se sont tous donné le mot jeudi soir dernier à Riadh El Feth. Organisé dans le cadre du Mois culturel européen, le concert-événement de Gnawa Diffusion qui devait se faire à l'Agora de Riadh El Feth est finalement transféré à la salle Ibn Zeydoun.
La pluie qui s'est abattue ces derniers jours aurait pu avoir raison du déroulement du concert en plein air. Mais qu'à cela ne tienne, à défaut de satisfaire tout le monde, le concert se tiendra bel et bien sous haute surveillance et dans une ambiance remarquablement chaleureuse.
Tous les fans de Gnawa se sont amassés dans la salle, une marée humaine extraordinaire, plus que la salle ne pouvait en contenir.
Le concert commence à 19 heures. On ferme les portes, mais les jeunes attendent encore dehors, patiemment. Ils sont venus voir leur idole, Amazigh.
La gratuité du concert aidant, il y a foule dehors, les agents de sécurité ont du mal à calmer l'effervescence d'une jeunesse venue en force et bien décidée à passer de bons moments en compagnie de Gnawa Diffusion.
Un espoir ou un souhait qui tourne court. Ils resteront dehors. Seul bémol, en effet à ce concert, le tohu-bohu général créé à l'extérieur de la salle et ces dépassements qui par moments menèrent les gens de l'ordre à frapper dans le tas. Un journaliste en fera en effet les frais... Des centaines de jeunes n'en démordent pas pour autant, et restent collés derrière la porte vitrée en espérant que...
A l'intérieur de la salle Ibn Zeydoun, la fête est à son comble. L'ambiance est au déchaînement et au déhanchement. «Apparemment, la météo est avec le pouvoir», déclare Amazigh, fidèle à sa langue caustique. Il est loin ce concert animé dans un grand hôtel de la capitale au prix de 1200 DA la place! Le rêve d'Amazigh de chanter gratuitement est en train de se réaliser.
Ce soir, c'est l'occasion pour Gnawa Diffusion de présenter à Alger son 3e album Souk System. Un disque musicalement plus sombre, aux textes plus virulents que jamais, passant au vitriol le système de Bouteflika, la corruption en Algérie, l'impérialisme américain et la «busherie», la répression en Palestine, la discrimination et la hogra.
Contestataire et désobéissant par engagement et fidélité à son père qui lui disait: «Il faut toujours être contre le pouvoir car on ne se trompe jamais».
Amazigh qui revendique sa part d'africanité dans son algériannité n'a cessé de dénoncer haut et fort le mal être des Algériens et l'hypocrisie dans le monde, le tout dans une mouture 100% festive, joyeuse et chaleureuse. Douga Douga, Barakat, Métropole, Match Betikh, Charla-Town qui figurent sur son dernier album, mais aussi la belle Sabrina et la provocante Ombre-elle sans oublier la mélancolique et rebelle Ouvrez les stores et la déjantée Bab El Oued Kingston qu'il revisitera pour notre grand bonheur, sont autant de titres qu'il interprétera fougueusement, soutenu par sa nouvelle bande de musiciens. Ragga, reggae, chaâbi, dub, raï, heddi, gnawi, sont aussi des rythmes qui respirent le métissage musical des Gnawa Diffusion, dont l'universalité épouse parfaitement les courbes ancestrales des aèdes gnawis.
Une musique entraînante qui, appuyée du son du karkabou vous emmène jusqu'au bout de la transe, pour qu'enfin les corps exultent et les esprits s'éveillent... Les instruments traditionnels, tels l'incontournable gumbri, la derbouka, se mêlent à l'électricité et l'énergie diffusée de Gnawa. Textes corrosifs, incisifs, dommage qu'on y danse plus qu'on écoute...
«Basta! Marre du silence, assez des larmes de nos enfants, de la jeunesse désemparée, assez de ruines, de têtes tranchées, assez d'affronts, vous ne nous aurez pas! Assez des barrages et des flics, la coupe est pleine...» crie Amazigh dans la chanson Barakat.
Amazigh fait sa révolution et le public ne peut que le suivre les yeux fermés. D'ailleurs, quelques jeunes gens n'ont pu s'empêcher de monter sur scène et de prendre à bout de bras Amazigh en scandant «Amazigh président!».
Sans commentaire. Ce dernier ne manquera pas aussi de faire un clin d'oeil sarcastique aux 85%, actualité oblige... Malgré les deux heures de concert passées debout à chanter et à taper des mains, le public en redemandait plus. Mais tout a une fin. Avec Gnawa Diffusion, c'est toujours ce même sentiment de goût d'inachevé.
Quelque chose de mystérieux disparaît quand ils partent. C'est comme un vent de rébellion et de liberté, d'amour et de paix, très fort pour que cela soit vrai qui souffle... C'est notre âme africaine, très chère à Amazigh qui s'en va avec lui. On voudrait bien qu'elle revienne!
A noter que son album Souk System est disponible chez Belda-Diffusion.


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