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La bataille de Tamesguida
19 MAI JOURNEE DE L'ETUDIANT EN MEMOIRE DU SOUVENIR DE LA MORT DE 27 ETUDIANTS DONT UNE ETUDIANTE ET SI ZOUBIR SOULIMANE TAYEB
Publié dans L'Expression le 19 - 05 - 2004

Pendant toute la durée de ma participation au combat libérateur contre l'armée française, dans les maquis algériens, je portais toujours sur moi un carnet. J'y écrivais des noms, des dates, des lieux, j'y racontais des événements, les récits de mes combats durant la révolution du 1er novembre 1954. Maintenant, je veux écrire les lettres que je n'ai pas écrites pendant ces moments très difficiles. Ces lettres que je voulais adresser à des frères, à des parents de mes compagnons, à des amis, à tous ceux que j'ai rencontrés dans les dachras, dans les douars, dans les villages, dans les villes et qui m'ont secouru, nourri et aimé. Je voudrais que le nom de certains de mes compagnons de lutte ne soit jamais oublié, je voudrais que leurs familles, leurs douars, leurs villages sachent combien ils ont été courageux, braves, bons, valeureux, généreux, héroïques, pleins d'une foi inébranlable en une Algérie libre, débarrassée du joug colonialiste français et de l'injustice. Beaucoup sont morts, ils sont morts en véritables héros. Beaucoup ont donc fait le sacrifice suprême avec la conscience de ne faire que leur devoir, se voulant anonymes. Je voudrais que leurs noms ne disparaissent pas des mémoires de ceux qui les ont connus, je voudrais, en racontant les récits des combats, des batailles, des embuscades, des attentats et des accrochages auxquels j'ai participé contre le colonialisme français et son armée, je voudrais que la mémoire de nos valeureux martyrs soit honorée, que leurs familles sachent combien ils ont été superbes.
Ainsi, je participe d'une façon ou d'une autre, à travers eux, à retrouver mes sentiments qui ont animé la génération du 1er Novembre 1954 : l'amour de l'Algérie, l'abnégation et le sens du sacrifice.
Nous, le commando Si Zoubir sommes arrivés vers deux (02) heures du matin au douar Tiberguent dans les montagnes de Chréa wilaya de Blida, où se trouvait un groupe de Fidayine de la Mitidja. Si Moussa Kellouaz, notre chef du commando d'Aïn Defla alla discuter avec eux, quelques minutes après, il fait un rassemblement, nous avions remarqué que Si Moussa avait les yeux tout rouges et embués de larmes. Il nous a dit : «Mes frères, il faut avoir du courage, j'ai à vous annoncer une douloureuse et mauvaise nouvelle, Si Zoubir est mort, tombé au champ d'honneur, Allah yarhamou». Nous ne pouvions le croire, en disant «ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible ! Si Zoubir n'est pas mort» hélas! Ce fut vrai, la nouvelle nous a foudroyés, tous ont pleuré le Chahid, Si Moussa a repris la parole en nous disant : «Allons, mes frères, ayez du courage et de la foi, pour nous Si Zoubir n'est pas mort, il est toujours vivant dans nos coeurs». Quelques instants après, nous ont rejoints les Fidayines avec parmi eux: Mouaz M'hamed dit Si Billel de Koléa, et Si Zoubir Zouragui de Blida. Ils nous ont fait le récit du combat contre l'aviation française et comment Si Zoubir et les 27 valeureux étudiants, dont une étudiante sont morts au douar de Sbaghnia, wilaya de Blida.
Le 22 février 1957, le matin très tôt, le Commandement de la Wilaya IV a chargé Si Zoubir d'aller au douar Sbaghnia où se trouvaient plus de 400 étudiants qui ont fui les villes après la grève générale de 8 jours. Il a commencé à sélectionner parmi eux, ceux qu'il pouvait garder au maquis comme commissaires politiques, d'envoyer les autres vers l'extérieur afin de terminer leurs études et d'autres pour l'acheminement d'armes de Tunis ou du Maroc dont on avait beaucoup besoin à l'intérieur du maquis et pour qu'ils reviennent combattre à côté de nous.
Si Zoubir comme un «lion»
Le nombre important d'étudiants dans ce douar qui sont restés longtemps à attendre la décision de l'A.L.N., un traître de la région les a dénoncés aux soldats français. Vers trois (03) heures de l'après-midi, ils étaient encerclés par une quinzaine d'hélicoptères Sikorsky. Si Zoubir a donné l'ordre aux étudiants courageux sans armes de sortir des refuges, de se replier en remontant l'oued, lui seul a commencé l'accrochage en mitraillant les hélicoptères pour les empêcher de se poser. Si Zoubir comme un «lion» riposte à leur tir tout en criant aux étudiants : «Mes frères montez vite, montez vite !». Le combat inégal a duré quelques minutes lorsqu'une balle d'une mitrailleuse 12/17 l'avait atteint au cou, il est mort sur place et 27 étudiants aussi ont trouvé la mort, le reste a pu s'en sortir de cette opération héliportée grâce au courage et au sacrifice du valeureux Si Zoubir, mort héroïquement pour sa «glorieuse patrie». Si Moussa a remis après le récit de ce violent combat à Sbaghnia, deux (2) mitraillettes MAT 49 à Si Billel - Mouaz M'Hamed - et à Si Zoubir Zouraghi pour faire des attentats dans la Mitidja. Les deux valeureux Fidayines bien plus tard sont tombés au champ d'honneur dans le Sahel à Mahelma, La séparation entre nous était difficile avec le groupe de fidayines, mais plus douloureuse entre les deux (02) meilleurs joueurs de l'équipe de l'USMB de Blida Si Brakni Braham et Si Zoubir Zouraghi. Allah yarham El Chouhada. Nous avons pris le départ vers Médea pour préparer une embuscade à côté du douar de Tadinarte, lorsque des avions Piper-Cub mouchards, survolaient la région en jetant des tracts, juste au-dessus de nos têtes. Il y était écrit : «Les forces armées françaises ont abattu la bande de fellagas de Si Zoubir et leur trente-six (36) armes ont été récupérées», encore un mensonge de l'armée française et de son service psychologique (S.A.S), parce que la bande de fellagas en question, c'était nous, le Commando, on était là, vivants, prêts à venger Si Zoubir notre chef et les 27 étudiants qui sont morts héroïquement au douar Sbaghnia. L'Algérie indépendante ne doit jamais oublier leur sacrifice, gloire à nos martyrs ! Le 21 mars 1957, on se trouvait du côté de Lodi-Damiette (Haouach El Yassourette) près de Médea, il était midi lorsqu'un agent de liaison nous informa que les soldats français sont au douar Mechmèche. Nous avions pris une décision rapide pour aller les combattre, il fallait faire une marche de six à sept (6 à 7) heures pour arriver sur les lieux, à cinq (05) heures de l'après-midi nous étions près du douar Mechmèche, nous avons été informés par les habitants que les soldats français sont partis. Cette nouvelle nous a causé l'effet d'une grande déception par le fait que nous soyions arrivés en retard pour déclencher une attaque contre l'ennemi. Le lendemain matin, très tôt du 22 mars 1957, des appels des civils «les soldats, les soldats» ! Nous étions étonnés de voir la population s'enfuir, sans avoir entendu le ronflement des moteurs des camions, d'avion ou de char. «D'où sont venus les soldats français?» La population, prise de terreur fuyait, Si Moussa a fait un rassemblement, nous donna des instructions de stratégie qu'il fallait respecter : garder un intervalle de cent (100) mètres d'un groupe à l'autre ; prendre la direction opposée d'où fuyaient les civils ; le rendez-vous est fixé sur la crête de la montagne de Tamesguida près du douar El Kahahla, il nous a dit : «Le premier groupe qui repère l'ennemi l'attaquera». Si Rezki de Tablat, chef de groupe demanda à Si Moussa : «Et s'ils sont nombreux?» Il lui a répondu : «Même s'ils sont une division, il faut les attaquer, et maintenant, courage ! Avancez mes frères, ayez la foi en Dieu et qu'Allah soit avec nous!».
Des appels et des cris
Nous étions à la recherche des soldats ennemis qu'on n'a pas encore vus, et on se demandait comment se trouvaient-ils en pleine montagne à côté de nous. Le ler et le 2e groupes avec si Moussa, sommes arrivés au rendez-vous sur la crête de Tamesguida; le 3e groupe n'était pas encore arrivé, Si Moussa du haut, cherchait à repérer les soldats avec ses jumelles, il les a aperçus dans une clairière en train de circuler par petits groupes de 5 à 6, habillés en djellabas ; il nous a dit : «Ils sont là, les salauds de parachutistes». Avec ses jumelles, encore, il cherche notre 3e groupe ; il l'a repéré en train de se préparer à attaquer des paras. Si Moussa nous donna des ordres qui consistaient à faire attention, de descendre en vitesse pour prendre l'ennemi en tirs croisés, le 3e groupe, commandé par si Ahmed Khelassi d'Aïn Defla, adjoint de Si Moussa, attaqua les paras au moment où nous sortions de l'oued pour les surprendre. Tout à coup, nous avons entendu des appels et des cris de nos civils, «les soldats, les soldats», nous étions surpris par ces appels, il y a eu une hésitation de notre part, croyant que l'ennemi était derrière nous, j'étais l'avant-dernier en sortant de l'oued j'ai freiné mon élan, Si Moussa, derrière moi, me poussa de ses deux mains dans le dos en me disant «dedans, dedans, ne recule pas». Le 3e groupe qui a ouvert le feu le premier sur les paras et qui était sur le point de faire l'assaut «el houdjoum fi sabil Allah», a reculé en entendant les appels de notre peuple, cette hésitation de notre part était salutaire pour les paras qui fuyaient en laissant leurs morts et en ramassant leurs blessés mais malheureusement pour nous, les paras se sont réfugiés dans une kouba du Ouali (marabout) Sidi El Madani, notre groupe était sur un versant de l'oued, tandis que l'autre groupe était sur le versant opposé, l'embuscade n'ayant pas réussi, l'accrochage a commencé, l'ennemi avait une meilleure position de tir que la nôtre, il était en contrebas, il fallait faire attention de ne pas s'exposer lors de nos tirs. Juste à mes côtés, le moudjahid si Abdelkader Chamouni a été touché par une balle qui lui a écorché le cou lors de ses tirs sur les paras; pour tromper les soldats français, si Maâmar de Ouadjer, tireur de la mitrailleuse FM Bar, tirait par intermittence en sautant d'un côté de l'oued à l'autre pour faire croire à l'ennemi que nous disposions de deux fusils mitrailleurs 24/29. Le 3e groupe de Si Ahmed Khellassi qui avait une mitrailleuse 24/29, s'était replié lorsqu'il avait entendu les appels des civils qui criaient : «Les soldats, les soldats». Par la suite, nous avons constaté qu'il ne s'agissait pas de soldats français mais des moudjahidine du commando du bataillon de la Wilaya IV qui revenaient avec des armes lourdes récupérées dans l'embuscade de Damous (Duplexe) Cherchell, le 28 février 1957. Si Ahmed Kellassi et son groupe sont revenus pour participer à la bataille qui faisait rage ; trois moudjahidine et moi avons voulu entrer dans l'oued pour attaquer les paras de face ; ils nous ont vus et ont commencé à tirer sur nous aux lances V.B. Notre tentative étant trop risquée, nous avons repris nos places de combat, l'accrochage était terrible, les paras qui disposaient d'un poste émetteur de transmission ont fait appel à l'aviation ; l'arrivée des avions était inutile car ils ne pouvaient tirer sur nous, nous étions proches de leurs soldats et il y avait du brouillard. Si Moussa voulait en finir avec les paras avant la tombée de la nuit, pour éviter le corps à corps; il nous a ordonné de faire un tir barrage, de lancer nos grenades et faire l'assaut sur l'ennemi «Allah akbar, 0uel houdjoum fi sabil Allah». Dans la kouba du Ouali, nous avons trouvé plusieurs corps de paras dont un lieutenant, deux (02) traîtres étaient pendus par les paras et leurs têtes étaient accrochées sur des branches d'arbres, ils se sont vengés eux avant d'être abattus par nous. Après ce long combat qui a duré du matin au soir, nous avons fait un prisonnier, sergent-chef. Il avait une carabine US avec 120 balles et 12 grenades. Il tremblait de peur ; nous avons commencé à l'interroger, Il nous donna quelques informations et renseignements militaires importants. Si Moussa s'adressa à moi en me disant «Si Cherif prépare-toi, tu sais ce que tu dois faire». J'ai retiré une feuille de mon bloc-note où j'ai écrit : «Si Zoubir n'est pas mort il est toujours vivant»; ensuite si Moussa ordonna à un moudjahid de charger son fusil de chasse de chevrotine et de tirer sur le para. Ceci fait, j'ai glissé ma feuille de papier entre les dents du soldat, il mérite la sentence de mort prononcée par notre tribunal, parce que c'était un grand criminel de guerre.
Victoire sur les paras
Ce commando noir de parachutistes était dirigé par le lieutenant Guillaume. Le 21 mars, après leurs opérations au douar Mechmèche, la veille, le colonel Bigeard avait demandé des volontaires courageux pour passer la nuit au maquis en contrepartie d'une promotion dans le grade et d'une prime très importante. Il y a eu parmi eux 58 volontaires ; cette opération était pour démontrer à une délégation de sénateurs américains et français, de passage dans la région de Blida, qu'il n'y avait pas de combattants algériens à part quelques bandes de rebelles communistes et que l'Algérie était pacifiée ; le colonialisme français et son armée ont voulu prouver également qu'ils étaient les maîtres des maquis, des villes, et des villages.
Le commando noir des parachutistes était composé d'éléments d'élites, ils avaient fait la guerre d'Indochine, sortaient des écoles de guerre très expérimentées dans la guérilla et certains des anciens condamnés à mort de droit commun volontaires avec la promesse d'une grâce, ils étaient bien camouflés, c'est la raison pour laquelle les habitants de Mechmèche n'ont pas remarqué leur présence. Ces paras ont eu l'audace de passer la nuit au maquis pas loin du douar et presque à côté de nous, ils ont pu tromper la vigilance des moussebilines et des habitants qui ont cru que les paras sont repartis vers leurs casernes à Blida, Mouzaïa, Chiffa après le ratissage de la veille, hélas!
Après notre victoire sur les paras, toute la population de la région de Tamesguida, Kahahla, Mouzaïa, était joyeuse, leurs visages étaient rayonnants, nous leur avons prouvé qu'on n'avait pas peur des soldats français, du matin au soir, ils nous ont encouragé, les hommes avec leurs appels : «Allah yansarkoum ya el moudjahidine». Les femmes avec leurs youyous, les enfants chantaient «MIN DJIBALINA», tous pleuraient de joie d'avoir vu de leurs yeux la défaite des paras et de les avoir vengés pour le mal qu'ils avaient subi. Quant à la population française de Blida des villages environnants, les colons, les militaires étaient en deuil et pleuraient le commando noir de paras qui n'est pas revenu. Nous les Moudjahidine étions très satisfaits d'avoir vengé notre valeureux chahid Si Zoubir et nos 27 étudiants dont une jeune fille tués sans défense au douar Sbaghnia, ainsi que les civils blessés par le commando noir de paras qui a fait la terreur dans la région de Médea, Blida, Mouzaïa, Chiffa, El Affroun. Notre population était encore plus heureuse de savoir que nous avons abattu les deux (02) traîtres algériens qui avaient massacré beaucoup de civils musulmans. Nous, les combattants de l'A.L.N, nous avons prouvé à la délégation de sénateurs américains et français, que nous existons, que nous défendons notre patrie avec acharnement, avec notre courage, notre foi et que nous nous sacrifierons jusqu'à l'indépendance de notre pays l'Algérie. Plusieurs officiers et sous-officiers ont été abattus, dont le lieutenant Guillaume, fils du général Guillaume résident français au Maroc, nous avons récupéré un poste émetteur de transmission radio 303, des caisses de munitions, des grenades, ainsi que plusieurs armes automatiques et des carabines US.
De notre côté, nous avons eu un mort, c'est un jeune de 17 ans, qui avait accompli plusieurs attentats dans la Mitidja, Bouras Mohamed d'El Affroun et trois blessés : Takarli Si Slimane, Si Mahfoud de Khemis El Khechna et Chamouni Si Abdelkader d'Aïn Defla, Allah yarham el chouhada. Après avoir enterré notre chahid Si Bouras et évacué nos blessés vers l'infirmerie régionale, Si Moussa nous demanda de prendre le départ vers Marengo, Cherchell-Zaccar où d'autres combats nous attendaient pour libérer notre chère patrie l'Algérie. C'est grâce à notre courage, à notre foi en Dieu, à notre sacrifice et au soutien de notre vaillant peuple dont nous sommes issus, que nous avons gagné la grande bataille de Tamesguida le 22 mars 1957 contre le redoutable commando noir de parachutistes français.
Gloire à nos martyrs !


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