Le conseil de paix et de sécurité est un moyen efficace pour le règlement des conflits armés. L'Union africaine s'est dotée d'une nouvelle structure, le Conseil de paix et de sécurité (Cps), dont l'objectif est de promouvoir la paix et la sécurité sur le continent noir. L'installation officielle de cet organe a été annoncée hier à Addis-Abeba où sont réunis, à cet effet, les chefs d'Etat de l'Union africaine. A l'instar de l'Osce, chargée de la sécurité dans les pays de l'Union européenne, le conseil de paix et de sécurité africain, fort des larges prérogatives que lui confèrent les textes, est perçu par les responsables africains comme étant un moyen efficace pour le règlement des conflits armés et des crises qui continuent à ce jour à secouer de nombreux pays, notamment le Soudan (Dafour), le nord de l'Ouganda, les Grands Lacs, etc. Il est habilité, à juste propos, à intervenir dans les situations de génocide et de crimes de guerre. Dans la mouture régissant les missions du Cps, il est clairement mentionné, qu'outre son caractère interventionniste, le Conseil a pour charge également d'oeuvrer dans le règlement pacifique de différends à travers le recours à «la diplomatie préventive» que les responsables de l'UA entendent conduire dans le cadre de cette vaste entreprise. Contexte international oblige, les chefs d'Etat engagés dans la lutte mondiale contre le terrorisme conduite sous la houlette des Etats-Unis, ont inscrit ce point précis en gros caractères, dans l'agenda des priorités de leurs préaccupations sécuritaires. Côté politique, les responsables de l'UA évoquent notamment la mise en avant des pratiques démocratiques et la bonne gouvernance et l'Etat de droit dans l'exercice du pouvoir de chaque pays. Ainsi résumé, l'idéal sécuritaire africain, intervient dans une période marquée par la recrudescence des foyers de guerre dans plusieurs régions d'où la création de ce conseil. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dont le pays occupe actuellement un siège au Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas manqué de réaffirmer la détermination de l'Algérie à renforcer cette nouvelle instance en recourant également à la coopération internationale. «Nous sommes en droit d'attendre des Nations unies un surcroît de compréhension et de soutien d'autant plus que notre action en faveur de la paix participe aux efforts de la communauté internationale», a-t-il souligné pour rassurer du respect de la légalité internationale à laquelle Bouteflika dit inscrire l'action africaine. Bien que sa création réponde, à la lumière des conflits armés qui essaiment actuellement l'Afrique, aux attentes de l'UA, le Conseil de la paix et de la sécurité est-il pour autant capable de mener à bien ses missions, sachant que le fossé entre de nombreux pays ne cesse de s'élargir au grand dam de la paix? Attendons pour voir...