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Courir pour ne pas mourir
CANNES: PROJECTION DE RUN DANS UN «CERTAIN REGARD»
Publié dans L'Expression le 18 - 05 - 2014


scène du film Run
La sélection de cette année promet d'être palpitante prônant des films qui parlent au coeur sur le parcours des gens ordinaires loin du clinquant et faste des films de la sélection officielle...
Décidément, en Afrique on court beaucoup! Après Timbuktu, le chagrin des oiseaux de Abderrhamane Sissako, voici un autre film africain signé cette fois par l'Ivoirien Philippe la Côte. Il a été projeté hier matin dans le cadre de la sélection Un certain regard. Dans Run la course prend tout son sens. «Je m'appelle Run, et si je m'enfuis, c'est pour défendre ma liberté.» Ça change en tout cas de la posture debout dont certains veulent nous cantonner...Le synopsis du film? Run s'enfuit.. Il vient de tuer le Premier ministre de son pays. Pour cela, il a dû prendre le visage et les vêtements d'un fou errant à travers la ville. Sa vie lui revient par flashs, son enfance avec maître Tourou quand il rêvait de devenir faiseur de pluie, ses aventures avec Gladys, la mangeuse professionnelle et son passé de milicien en tant que jeune patriote, au coeur du conflit politique et militaire en Côte d'Ivoire. Toutes ses vies, Run ne les a pas choisies. A chaque fois, il est tombé dedans en s'enfuyant d'une ancienne vie. Ce film fait suite au documentaire Chroniques de guerre en Côte d'Ivoire que le réalisateur a mis cinq ans pour faire. Run s'inspire des témoignages d'un jeune homme qui lui confia un jour avoir eu «trois vies». Run n'a pas eu la vie facile ni trop de choix dans son parcours personnel. A travers l'histoire de ce jeune homme qui va nous dérouler le récit de sa vie, nous pénétrons petit à petit dans le quotidien et culture de cette population africaine via le prisme de cette jeunesse qui tente toujours d'ouvrir une nouvelle page à défaut d'enterrer son existence déjà décimée. Avec une approche plutôt fictionnelle cette fois-ci, le réalisateur tente de sonder sa société pour comprendre ses fêlures. Run fait partie de ce «gang» de patriotes qui était convaincu de son rôle, celui de défendre leur président, quitte à se comporter mal. Mais le jeune homme a d'autres ambitions. Il veut s'affranchir des humiliations que lui fait subir son chef en soutirant de l'argent aux sociétés étatiques pour survivre. Le business le rattrape. Il est appelé à tuer ce même homme appelé «amiral» quand il est promu Premier ministre. Traversé de mysticisme, ce long métrage donne le sentiment de déroute car on ne sait pas par moment si Run rêve ou s'il est éveillé. Une sorte de cauchemar éveillé que le réalisateur restitue à force de travellings et images vaporeuses quelque peu sublimés. Filmer l'Afrique contemporaine ici n'est pas sans faire référence à des éléments propres à la culture ivoirienne qui se base parfois sur les croyances tribales et les rituels sacrés. Il y a cette scène terrible où l'on tranche la tête d'un homme pour faire tomber la pluie, qui relève du mystère. Comme dans Timbuktu encore une fois, pour pouvoir se rapprocher de sa victime, Run porte en lui l'apparat du fou pour échapper au regard vigilant des hommes de sécurité. Cette scène qui ouvre le film est d'emblée bien caricaturale presque théâtrale. D'ailleurs, l'on pense à une pièce théâtrale avant de basculer dans l'amère réalité de la Côte d'Ivoire de nos jours. Run est un garçon malgré tout sensible. Abandonné tôt, il est accueilli par un homme qui le traite comme son fils et l'entraîne dans cette lutte, il est aussi amoureux d'une fille patriote comme lui. Mais le récit oscille entre passé et présent sans trop brouiller les pistes narratives.
Film intéressant qui ne tombe jamais dans le cliché. Il est sensoriel et fantasmagorique. Un film dont le jury sera amené à départager entre 18 autres films en compétition. Ce jury dont le président est l'Argentin Pablo Trapero, est composé de Géraldine Pailhas, Peter Baker, Maria Bonnevie et Moussa Touré. Il est bon à noter aussi que le beau blondinet comédien, Ryan Gosling, sera bel et bien là pour présenter son tout premier film Lost River dans cette même sélection. Cela sera assurément une des belles attractions des plus originales du festival car loin de déplaire à ses fans et ses demoiselles en furie. Dans un autre registre, complètement différent, est le film qui a ouvert cette sélection qui d'emblée paraît des plus captivantes vu la bande annonce qui a été présentée le jour de la cérémonie d'ouverture. C'est le film Party Girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis qui a eu cet insigne honneur. Un premier film des plus réussis. Sensible et attachant. Il s'agit du «portrait d'une femme libre, qui a choisi une vie en marge de la bonne société, le film plonge au coeur d'une France méconnue dans un réalisme assumé: le personnage principal est interprété par la véritable Angélique». Angélique, en effet 60 ans, ne peut s'éloigner de la vie de la nuit et de son cabaret et ses copines. Un jour, elle est demandée en mariage et est acculée à se lancer dans une nouvelle vie.
Va-t-elle abandonner aussi facilement son passé. Si le but du film n'est pas la finalité, cette histoire aura permis à Angélique de reconstituer sa famille et retrouver sa fille, mise dans une famille d'accueil. Un film d'amour avant tout, Party girl semble être filmé avec une caméra au poing pour être plus proche des corps et des regards de ces gens qui nous introduisent dans les à-côtés les plus méconnus de ce lieu réputé pour être glauque et malfamé. Le film, bien au contraire, laisse voir avec sincérité la pudeur et la droiture de ces gens que l'on considère faussement comme introvertis et provocateurs. Des gens, somme toute comme nous autres avec nos hasardeuses petites vies de famille, nos déboires casse-gueule au quotidien.


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