Un tribunal turc a décidé d'inculper cinq personnes accusées de négligence dans le cadre de la catastrophe de la mine de Soma dans l'ouest de la Turquie, qui a fait 301 morts selon un bilan officiel définitif. Selon l'Agence de presse Anadolu, il s'agit du directeur de la compagnie exploitant la mine, de deux de ses ingénieurs, d'un responsable sécurité et d'un responsable du personnel. Ils ont été arrêtés dimanche parmi 25 autres personnes dans le cadre d'une enquête visant à déterminer les responsabilités dans le drame de Soma. "Soma Komur Isletmeleri", la société privée qui exploite la mine de charbon de Soma, a rejeté les accusations de "négligence" en matière de sécurité portées à son encontre, précisant que l'explosion de poussière de charbon pourrait être à l'origine de la déflagration qui a provoqué le drame. Ses dirigeants démentent ainsi les informations selon lesquelles un court-circuit sur un panneau de transformateur électrique dans le puits aurait été la cause de l'incendie fatal dans la mine, mais reconnaissent certaines négligences en admettant que la mine ne disposait pas de chambre de sécurité pour accueillir les mineurs en cas de dégagement de gaz toxique, à l'exception d'une issue de secours proche de la surface. Un rapport d'expertise préliminaire sur l'accident, relayé par la presse, a pointé du doigt plusieurs graves manquements aux mesures de sécurité, dont un manque de détecteurs de monoxyde de carbone. La Turquie a connu mardi dernier la pire catastrophe minière de son histoire, au cours de laquelle 301 mineurs ont perdu la vie. Cette tragédie a déclenché des manifestations à travers le pays, notamment dans les villes d'Istanbul, Ankara, Izmir et Antalya. Les explosions dans les mines sont fréquentes en Turquie, en particulier dans celles du secteur privé où, souvent, les consignes de sécurité ne sont pas respectées. L'accident le plus grave est survenu en 1992 quand 263 mineurs ont été tués dans une explosion de gaz dans la mine de Zonguldak (nord).