Les compagnies aériennes, à l'instar d'Air Algérie, misent de plus en plus sur la mise en place de moyens techniques de sensibilisation des utilisateurs. La sécurité fait partie de ses grandes priorités. Deux jours durant, la question de la sécurisation dans l'aviation civile a fait l'objet d'un débat des plus intéressants lors d'un séminaire organisé par la compagnie Air Algérie au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Le thème de «la sûreté dans l'aviation civile est en évolution, donc perfectible, dans un domaine fortement finalisé et régi par des règles internationales multiples», a été donné par Mohamed Salah Boultif, président-directeur général de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, lors de l'ouverture des travaux à laquelle il a donné le «la». L' urgence est, selon lui, de «former les personnels travaillant dans les aéroports chargés de la sûreté et de la sécurité à être vigilants pour détecter d'éventuels détonateurs d'explosifs, de détournement d'aéronefs et des bagages non accompagnés». Revenant sur les attentats qui ont frappé plusieurs pays dans le monde, M. Boultif a fait savoir que ce sont surtout les événements du 11 septembre qui sont essentiellement à l'origine de la prise de conscience envers la sûreté et des recommandations de l'Organisation internationale de l'aviation civile (Oiac), notamment l'article 17 de la Convention de Chicago. Le patron d'Air Algérie a souligné qu'il existe «un total bouleversement de la sécurité qui occupe quelque chose de fondamental dans la convention de Chicago en matière de transport aérien sur le sens de la sécurité des passages». En tout cas, durant le séminaire, quatre thèmes ont été abordés par les conférenciers: législation de sûreté nationale et internationale, la sûreté aérienne, la protection du patrimoine et enfin, la formation de la sûreté et le facteur humain. D'ailleurs, des experts de la sécurisation de la messagerie à la direction des systèmes d'information d'Air Algérie ont rappelé, par la même occasion, les avancés effectuées dans ce domaine: «Nous avons mis au point un système de sécurité interne à la compagnie Air Algérie où la sécurité de l'information est indispensable», affirme-t-on et de poursuivre; «Nous sommes constamment disponibles pour détecter une éventuelle menace.» Aujourd'hui, les compagnies aériennes, à l'instar d'Air Algérie, misent de plus en plus sur la mise en place de moyens techniques de sensibilisation des utilisateurs, des pilotes et de l'entourage, sans oublier la formation des informaticiens où il existe des cycles de perfectionnement, notamment à l'étranger. Sur un autre registre, interrogé, en marge de cette rencontre, Sedik Abdelkader a affirmé que la dissémination des missiles sol-air au niveau des frontières entre l'Algérie et la Libye, utilisés généralement par des groupes terroristes, en particulier Al Qaîda, est une vraie menace pour l'Algérie. Il précisera que certaines sources libyennes avaient annoncé la disparition dans la nature de 10 000 missiles sol-air depuis le début du conflit en Libye. «Le risque de telles armes est réel. Ils peuvent tomber entre les mains des terroristes qui s'en serviront pour commettre des attentats contre des avions civils.» S'exprimant sur la même question, le P-DG d'Air Algérie a tenu à souligner que le surarmement en Libye et la disparition d'importants stocks d'armes, constituent une «menace réelle» «les autorités algériennes sont conscientes de cette réalité. Nous avons un l'Etat qui agit et qui est en train d'échanger des informations avec les autorités libyennes pour faire face à ce genre de situation. On ne baissera jamais la garde», a-t-il ajouté.