Comme avec le Mali, les pays voisins se sont alignés sur la position algérienne pour tracer la feuille de route pour une sortie de crise en Libye. «L'Algérie est un exportateur net de stabilité.» Cette phrase chère au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, vient de trouver tout son sens sur le terrain! D'abord, à travers la réconciliation malienne puisque c'est elle qui dirige le dialogue inter- malien. Ensuite, par sa présidence de la commission sécuritaire de soutien à la Libye. En effet, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé lundi dernier à Tunis que les Etats voisins de la Libye ont décidé de la mise en place de deux commissions. L'une, sécuritaire présidée par l'Algérie et l'autre, politique présidée par l'Egypte dans le cadre du soutien à la Libye pour l'aider à surmonter la crise actuelle. Dans une déclaration en marge des travaux de la réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye qui se tient à Hammamet (Tunisie), M.Lamamra a expliqué que la commission politique était chargée de la coopération avec la classe politique et les composantes de la société civile libyenne. «La commission sécuritaire et militaire a aussi pour mission la coordination entre la Libye et les pays voisins, afin de renforcer les mesures sécuritaires et le contrôle des frontières», a-t-il souligné, comme pour insister sur l'importance de la commission sécuritaire par rapport à la politique. Selon le chef de la diplomatie algérienne, la commission s'attellera également à intensifier la coopération avec tous les groupes armés qui «obéissent à l'autorité de la loi et croient en l'avenir de la Libye en tant que pays uni». Il a précisé en outre, que la réunion ministérielle avait insisté sur le principe d'une sortie de la crise libyenne sur la base de l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de ce pays soulignant la nécessité d'un dialogue national libyen. «Cela en incluant tous les citoyens libyens qui rejettent la violence et le terrorisme et croient en l'unité nationale globale, tout en écartant les groupes liés aux réseaux terroristes étrangers», a-t-il rapporté. En des mots plus clairs, cette réunion s'est alignée sur la position algérienne. Les résolutions de cette crise sont celles de l'Algérie dans les conflits du Sahel, qui ont d'ailleurs été rappelés par Ramtane Lamamra, lors de l'ouverture de cette réunion. Abordant l'évolution des actions du conseil ministériel des pays voisins de la Libye, Lamamra a rappelé que l'idée de la création de ce «groupe» a été initiée par l'Algérie qui a saisi l'opportunité de la tenue du Conseil des ministres du mouvement des non-alignés en mai 2014 pour le lancement de pourparlers informels entre les pays voisins de la Libye, l'Union africaine et la Ligue arabe. Il a noté que les pays voisins de la Libye faisaient face à des défis et aux retombées de la crise libyenne et sont de ce fait «impliqués» dans la résolution de cette crise. M.Lamamra a également affirmé que les pays voisins de la Libye avaient un «rôle direct» dans la coopération avec les Libyens concernant le «contrôle des frontières», «la formation»des services de sécurité et des unités de l'armée et «l'intensification» de la coopération en matière de renseignements. C'est donc lors de cette réunion que l'Algérie a tracé la feuille de route à suivre pour une sortie de crise. Une situation semblable à ce qui a été fait avec le Mali où Alger avait initié le dialogue inter-malien en entamant des pourparlers avec les différents partis de cette crise avant de diriger, aujourd'hui, la phase initiale du dialogue inclusif inter-malien. Les tentatives du Maroc de saboter la paix au Sahel ont échoué. La diplomatie algérienne est passée par là. Alger reprend la main au Sahel...
