L' International Air Transport Association, qui regroupe l'ensemble des compagnies aériennes dans le monde, a dénoncé hier les entraves à l'enquête sur le crash du vol MH17 et a demandé que les corps des victimes soient remis à leurs proches. «La tragédie de MH17 est un outrage. Au cours du week-end, il a été confirmé que les passagers et l'équipage à bord de l'avion ont été les victimes d'un crime odieux», a déclaré le directeur général de l'Iata, Tony Tyler, dans un communiqué. L'avion était «clairement identifié comme étant un vol commercial. Et il a été abattu, en totale violation du droit international, des normes et des conventions», alors qu'il volait à une altitude considérée comme «sure», a-t-il dénoncé. «Parmi les priorités immédiates, les corps des victimes doivent être retournés à leurs proches de façon respectueuse. Depuis plus de quatre jours, nous avons assisté à des images effroyables de la scène de l'accident», a-t-il ajouté. Il a demandé aux gouvernements de mettre de côté leurs différends et de traiter les victimes et leurs familles avec la dignité qu'ils méritent, «ce qui inclut la sécurisation de toute urgence du site». «L'enquête doit également être lancée rapidement» avec une totale liberté d'accès et d'action, a souligné M.Tyler, qui a dénoncé des «actions» ayant ralenti l'avancée de l'enquête, sans toutefois les citer. Le Boeing 777, qui effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, s'est écrasé jeudi dernier dans l'est de l'Ukraine, probablement abattu par un missile tiré, selon les Etats-Unis, depuis une zone contrôlée par «les rebelles appuyés par la Russie». Selon un chef rebelle, 282 corps sur 298 occupants de l'avion malaisien ont été retrouvés, ainsi que de nombreux fragments de corps des 16 autres victimes. Le train réfrigéré transportant les corps des passagers du vol MH17, est arrivé hier peu avant midi à Kharkiv, ville contrôlée par le gouvernement de Kiev. Les corps doivent être remis à une délégation néerlandaise qui les transportera par avion à Amsterdam où ils seront identifiés avant d'être remis aux familles, par l'intermédiaire des services de leurs pays. Dans la nuit de lundi à mardi, les rebelles russophones ont remis à une délégation malaisienne les deux boîtes noires de l'avion de ligne. Ils ont en même temps annoncé un cessez-le-feu dans un rayon de 10 km autour du site du crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines pour faciliter l'enquête sur sa chute.