Il y a un Etat terroriste qui, quelque part dans un coin de notre planète, sème la terreur, transgresse les lois internationales connues, le droit du même nom, le droit humanitaire, les conventions applicables en temps de guerre... Ses armées (terre, mer et air) s'acharnent depuis un mois avec une barbarie sans mesure sur la population de Ghaza sans que le monde ne réussisse à savoir qui sont ces soudards et d'où ils viennent alors que la planète est quadrillée par les satellites et les renseignements des grandes puissances. Or, à écouter les réactions indignées des plus hautes autorités de notre monde, il faut admettre que personne n'est capable de mettre un nom sur cet Etat qui pratique le terrorisme à grande échelle, se place même en dehors des lois communes aux Nations et s'estime non concerné par les normes habituelles applicables aux pays et aux dirigeants qui contreviennent aux lois et droit internationaux. Qui est donc cet Etat, qui sont ces barbares qui, depuis un mois tuent des enfants et des femmes, sans que l'on parvienne à l'identifier? Un comble! Outre décisive, la question est incontestablement déterminante dès lors que les grandes puissances et l'ONU - un mois après le début de l'agression militaire contre Ghaza - n'arrivent pas à mettre un nom sur l'agresseur, comme de le qualifier clairement. Vendredi dernier, cet Etat fantôme a encore fait bombarder par son armée une école à Rafah dirigée par l'Unrwa (ONU) faisant une trentaine de victimes, majoritairement des enfants et des femmes. Ce nouvel acte criminel n'a pas manqué de choquer les grands leaders mondiaux, à commencer par le secrétaire général de lONU, le président américain et le président français, notamment. Ban Ki-moon a eu des mots fermes et durs pour dire son indignation. «C'est un scandale du point de vue moral et un acte criminel» ainsi qu'une «nouvelle violation flagrante du droit humanitaire international». Dans la même trajectoire, le président américain, Barack Obama, s'est dit «consterné» par un «bombardement honteux». N'étant pas en reste, le président français, François Hollande, a estimé «inadmissible» le bombardement de cette école, demandant que «les responsables» de ce crime «répondent de leurs actes». L'accord contre cet acte criminel est parfait. Le hic, - à la mesure des crimes commis par cet improbable Etat inidentifiable - est qu'aucun de ces hommes d'Etat indignés n'a été capable de nommer ou de mettre un nom sur cet énigmatique Etat qui massacre des enfants. D'autant plus singulier que les mêmes, - cités ci-dessus - ont parfaitement pointé d'un doigt accusateur le «terrorisme» du Hamas. Cela ne résout pas pour autant le problème. Car, contre qui se bat, au final, le Hamas, dès lors que ni Ban, ni Obama, ni Hollande ne sont arrivés à qualifier l'Etat qui a ordonné l'assassinat, voire le génocide, d'un peuple? Le président français, qui s'agite pour tenter de remonter dans les sondages, en rajoute une couche. Participant en Belgique, à la célébration du centenaire de la Grande Guerre (1914-1918), l'hôte de l'Elysée s'est laissé aller à des digressions hors de saison sur la neutralité, surtout quand lui-même ne s'est pas trouvé du côté du plus faible et de l'opprimé. Et Hollande de dire: «Comment rester neutre lorsqu'un peuple, non loin d'Europe se bat pour ses droits et son intégrité territoriale? Comment rester neutre lorsqu'un avion civil est abattu en Ukraine? Comment rester neutre devant des massacres de populations civiles, comme en Irak, comme en Syrie où les minorités sont persécutées? Comment rester neutre quand un pays ami comme le Liban voit son intégrité territoriale menacée? Comment rester neutre quand à Ghaza, un conflit meurtrier depuis plus d'un mois?» Fin de citation. Le problème pour le président français, est qu'il parle trop, car au moins pour les cas de l'Ukraine, de la Syrie et de Ghaza, la responsabilité de son pays est largement engagée par le soutien actif que Paris apporta à un coup d'Etat fasciste en Ukraine, à des rebelles, aidés par des djihadistes, en Syrie avec de graves répercussions sur l'intégrité de l'Irak, du Liban, de la Syrie. Ghaza? Bien sûr que M.Hollande n'est pas neutre dès lors qu'il donna le droit à Israël de «tuer», prenant partie pour l'entité sioniste, ne serait-ce qu'en étant incapable de désigner les «responsables» des crimes de Ghaza, demandant, par ailleurs à ce qu'ils «répondent de leurs actes», tout en se gardant toutefois de les identifier. Le contentieux israélo-palestinien ne pourra jamais être résolu si ceux qui peuvent y mettre un terme continuent à nier la réalité des crimes d'Israël et s'interdisent d'identifier les criminels. Ces barbares des temps modernes ne sont pourtant pas des extra-terrestres!