Mohamed Nebbou---Mohcine Belabbès La conférence de consensus doit arriver à transcender les visions étriquées, les opportunismes tactiques et les surenchères. Le RCD a émis d'ores et déjà des réserves à l'égard de la proposition de médiation de son frère ennemi le FFS.Le nouveau président du RCD, Mohcine Belabbès souligne une divergence de fond entre la démarche de construction du consensus national annoncée récemment par le parti de Hocine Aït Ahmed et celle prônée par la Cltd. Ainsi, en matière de stratégie à mettre en place, la transition démocratique, «n'a pas besoin de médiation»,fait-il savoir. Mais il s'agit «de la création de rapports de force pour peser dans une éventuelle négociation avec le pouvoir», soutient-il. D'ailleurs, poursuit-il «la médiation renvoie à l'arrangement. Et un arrangement n'est pas un consensus. Il veut dire plutôt que, dès le départ, des concessions seront consenties pour un certain nombre d'intérêts. Nous ne sommes pas dans cette démarche». A l'instar des autres partis de l'opposition que ce soit ceux pointant à la Cltd ou ceux constituant la coordination des forces de changement démocratiques, le RCD veut y voir plus clair avant de réagir. «Tant mieux que le FFS pense à organiser une conférence nationale. Nous verrons le contenu de cette conférence et ses objectifs. On ne peut pas organiser une conférence sans fixer un certain nombre d'objectifs au départ, sans déterminer autour de quoi on voudrait construire ce consensus et dans quel objectif», a indiqué Mohcine Belabbès dans son entretien accordé à TSA. Pour sa part, le FFS a considéré dans son communiqué transmis, hier, à notre rédaction que «le consensus national constitue une réponse adaptée aux exigences de la situation actuelle. Pour le 1er secrétaire national du FFS, M.Nebbou qui a prononcé son premier discours à Ifri(Béjaïa) «c'est la seule solution qui s'offre à l'Algérie pour la mener vers des horizons les plus sûrs et la prémunir des périls qui la guettent». L'orateur qui se réjouit des avancées réalisées par cette démarche de la quête du consensus depuis le 5e congrès du parti, affirme que «le souhait du FFS est que la conférence de consensus arrive à transcender les visions étriquées et réductrices, les opportunismes tactiques et les surenchères». Outre que les idées et les aspirations du peuple algérien n'ont pas été concrétisées 50 ans après l'indépendance, «le nouveau contexte régional et international et la crise politique..... peuvent compromettre l'avenir, la cohésion sociale et la stabilité du pays», a indiqué le nouveau premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, lors de son allocution prononcée à l'occasion de la commémoration du 58e anniversaire du Congrès de la Soummam. Par ailleurs, le président du RCD est revenu sur le verrouillage de la vie politique. Il fait remarquer que le département de l'intérieur «continue à refuser des agréments pour des partis politiques, alors qu'on les donne à d'autres. Surtout, dont les initiateurs sont issus de partis connus pour leur farouche opposition au pouvoir.» Dans le même ordre d'idées, le président du MSP dira à propos de la proposition du FFS, pour «l'heure il n'y a rien de concret». Cependant, «la question qui se pose est, est-ce que le FFS peut amener les autorités à accepter les garanties des libertés et de la transition démocratique?» Si le FFS arrive à faire revenir le pouvoir sur «sa position, pour aller vers le changement et la transition démocratique, ce serait formidable», ajoutera-t-il.
