Un pacte secret aurait été conclu entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite pour provoquer la chute des cours de l'or noir selon The Wall Street Journal. Le ministre de l'Energie a-t-il levé le lièvre? «La baisse des prix du pétrole sur le marché mondial est liée à plusieurs facteurs, notamment la situation géopolitique prévalant à travers le monde, marquée par des troubles et conflits dans plusieurs pays producteurs de pétrole», a déclaré dimanche dernier à Oran, Youcef Yousfi en marge de la Conférence internationale sur l'industrie du gaz en Algérie. «Cette baisse est également due à l'accumulation des stocks et aux jeux spéculatifs», a-t-il souligné. A chaque jour suffit sa peine. Les jours se suivent et se ressemblent. Les prix du pétrole continuent leur descente aux enfers. Vers la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 88,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit une baisse de 1,84 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Le Brent est même tombé à 88,03 dollars dans les échanges asiatiques enregistrant ainsi un niveau plus bas depuis le 1er décembre 2010. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,15 dollar, à 84,67 dollars. Il avait clôturé la semaine (le 10 octobre) à 83,59 dollars. Son niveau le plus faible depuis le 3 juillet 2012. Une véritable saignée à laquelle Ryadh ne serait pas étrangère. Un pacte secret aurait, en effet, été conclu entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite pour provoquer la chute des cours de l'or noir selon The Wall Street Journal. Un accord négocié par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.Il a signé les retrouvailles entre Ryadh et Washington. Preuve en est, l'engagement de l'Arabie Saoudite aux côtés des Etats-Unis et de la coalition occidentale dans l'offensive militaire menée contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie. «Le processus a permis aux Saoudiens de faire pression sur les Etats-Unis pour obtenir un engagement d'entraîner les rebelles combattant Bashar el-Assad (le président syrien Ndlr), dont le renversement est toujours considéré par les Saoudiens comme une priorité», explique le quotidien américain le plus vendu dans le monde, spécialisé dans l'actualité économique et financière. La baisse des prix du pétrole consiste par ailleurs, à limiter les ambitions de l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Un objectif, dont Washington et les pays occidentaux ont fait leur cheval de bataille. Gros importateurs de pétrole de surcroît, ils font coup double: mettre au pas la République islamique d'Iran et payer un baril de pétrole à bas prix. Une aubaine en ces moments de crise. La conjoncture s'y prête. L'offre est excessive. L'Arabie saoudite ouvre davantage ses vannes. Cela suffit pour que les cours de l'or noir refluent. Le cafouillage qui règne au sein de l'Opep a contribué à exacerber cette situation. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pompe un tiers du brut mondial, «n'envoie toujours aucun signe d'une volonté d'agir pour amarrer les prix qui ne cessent de dégringoler ces derniers mois» faisaient remarquer les experts de Commerzbank. «Au contraire, l'Irak est désormais le troisième membre important de l'Opep à diminuer significativement ses prix, par rapport aux prix de référence internationaux», emboîtant ainsi le pas au Koweït et à l'Arabie Saoudite, ces pays semblent «plus préoccupés par le fait de défendre leurs parts de marché que par une nécessité de stabiliser les prix», expliquaient les experts de Commerzbank. «Ce qu'il nous faut vraiment savoir désormais, c'est si l'Arabie Saoudite et ses alliés au sein de l'Opep sont finalement arrivés à la conclusion que cela ne vaut pas le coup de lutter contre la chute des prix face à un si large excédent d'offre», constatait de son côté David Hufton, analyste chez PVM. L'Opep ne peut attendre sa prochaine réunion programmée le 27 novembre à Vienne, pour envoyer un signal fort au marché et remettre de l'ordre dans ses rangs...A moins qu'elle n'ait décidé de rendre les armes.
