C'est aussi un début de la réappropriation du parti par les militants. Depuis la dernière élection présidentielle, l'opposition politique n'arrive pas encore à trouver ses repères. La désaffection de l'électorat, notamment le fort taux d'abstention enregistré dénote l'incapacité de la classe politique de l'opposition à fédérer les foules autour de leurs démarches. C'est paradoxalement l'ex-parti unique qui fait l'événement. Son prochain congrès tient en haleine tous les observateurs. Pour cause, les initiatives lancées par le FFS et le RCD ne semblent pas avoir un écho favorable auprès des autres formations politiques réduites plutôt à jouer le rôle de formations «saisonnières» ne se manifestant qu'à l'occasion des rendez-vous électoraux. L'alternative démocratique du FFS, incarnée, rappelons-le, par son fameux mémorandum de sortie de crise adressé aux généraux décideurs en mai 2001, a fait long feu. Ainsi, la période de transition tant escomptée laissera la place au sempiternel «changement dans la continuité». Par ailleurs, les différentes tentatives du parti de Hocine Aït Ahmed de réunir autour d'une même table les partis de l'opposition ont toutes échoué en raison des calculs des uns et des autres. Le groupe des «6», ensuite des «11» et enfin l'initiative de créer un front de l'opposition après l'élection présidentielle du 8 avril dernier n'ont pas été menés à bon port. Pour le FFS, il est désormais question de compter sur ses propres capacités de mobilisation, en vue de se réapproprier la rue. D'après M.Mustapha Bouhadef, le nouveau premier secrétaire national du FFS, «il est temps d'exclure l'exclusion» au sein même du parti. Allusion faite à un éventuel retour au bercail d'anciens cadres du parti, à l'image de Djamel Zenati, Hakim Bouaggache, Samir Bouakouir...La préparation du prochain congrès, la tenue de conventions thématiques et de la conférence nationale d'audit, sont les principaux objectifs que se fixe le FFS à l'occasion de la tenue, jeudi prochain, de son conseil national ordinaire. C'est ce que nous a déclaré, hier, Bouhadef, qui revient d'un voyage en Suisse où il a rencontré M. Hocine Aït Ahmed. Il s'agit donc de remettre sur les rails le plus vieux parti de l'opposition qui a connu des moments difficiles depuis sa participation aux dernières élections locales. Les tiraillements au sein de la direction nationale du parti, à savoir les pro et les contre la participation à ces élections, sont à l'origine de la situation de blocage que connaît le FFS au cours de ces derniers mois. Même les militants ne se sentent pas autant concernés par les activités du parti, au point que certains ne s'acquittent plus de leur devoir le plus primordial : payer leurs cotisations. Par ailleurs, poursuit M.Bouhadef, le programme qui sera soumis jeudi à l'appréciation des membres du conseil national s'articule autour d'actions de proximité en direction de la population. C'est aussi un début de la réappropriation du parti par les militants.
