Elle peut désormais exploiter une banque de renseignements comportant 40 millions de documents traitant l'identité des terroristes. La lutte transnationale contre le terrorisme impose une collaboration bien ciblée entre les Etats du monde. Une démarche indispensable à l'ombre de la montée effrénée des organisations terroristes à l'image de Daesh, connue aussi sous le nom de l'Etat islamique. Il est donc désormais impératif de matérialiser cette collaboration. C'est dans cet objectif qu'Interpol décide de remettre à l'Algérie une liste de probables terroristes affiliés à Daesh. La démarche a été initiée lors de l'Assemblée générale annuelle d'Interpol à Monaco, vendredi dernier. L'Organisation internationale de la police vient par ce geste confirmer sa détermination et son apport à l'Algérie pour combattre cette hydre tentaculaire. La liste en question contenant les noms d'éléments suspectés d'appartenir à Daesh vise essentiellement à démasquer les détenteurs des faux passeports dont ils usent lors de leurs passages aux frontières. Ce qui va certainement faciliter la tâche aussi bien des GGF que de la PAF. Les noms seront officiellement soumis aux différents ports et aéroports, au même titre qu'aux postes frontaliers précise le quotidien El Khabar. Au moins 33 pays ont dû soumettre à l'Algérie des listes de noms avec des renseignements précis sur les présumés terroristes qui activent au profit de l'Etat islamique. Dans sa démarche, Interpol ne manquera pas d'avertir que certains présumés terroristes possèdent des passeports en règle. Dans ce contexte, l'Algérie a été informée par Interpol sur les nouveaux modèles des déplacements des recrues lesquelles dissimulent leurs déplacements en s'infiltrant dans des voyages organisés pour passer inaperçus. En contrepartie, Interpol souhaite accéder à la banque de données algériennes sur les passeports volés. Ces passeports sont souvent utilisés par des terroristes. Considérés comme un important partenaire dans la lutte contre le terrorisme, l'Algérie peut désormais exploiter une banque de renseignements comportant 40 millions de documents traitant l'identité des terroristes recrutés par des organisations subversives. Dans ce registre, Interpol informe ses partenaires sur l'existence d'un nombre important de noms de criminels évalué à 155.000, dont des disparus, des recherchés et décédés. La collaboration entre l'Algérie et Interpol ne s'est certainement pas limitée à un échange de données, puisque et à l'initiative de l'Algérie, l'Organisation internationale de la police a pris ses dispositions pour lancer des investigations sur la trace de 3000 recrues. La demande de l'Algérie intervient après l'identification d'un terroriste activement recherché, lequel s'avère être dans une prison au Mali sous un faux nom. C'est grâce à une comparaison d'empreintes que ce terroriste a été démasqué et dont l'Algérie avait transmis le signalement à Interpol. Combien de terroristes activent sous de fausses identités? C'est en somme, le facteur qui a fini par convaincre d'une plus intense collaboration avec l'Algérie qui a réussi le long de son expérience incontestable à ériger une banque de renseignements importants aussi bien sur le plan local, régional que mondial sur les terroristes qui activent dans les différentes organisations criminels et dont l'identité n'échappe pas aux forces de sécurité. Dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme, l'Algérie a su démontrer au monde entier sa compétence, notamment en ce qui concerne l'exploitation du renseignement opérationnel, un élément qui a permis aux forces de l'ANP de déjouer les pires attentats. D'ailleurs, plusieurs opérations menées en Tunisie qui se sont soldées par le démantèlement des cellules de soutien, proviennent des informations en possession de l'Algérie. Mais cette collaboration devrait notamment être plus concrète sur le plan tactique quand il s'agit de déclencher une enquête, autrement même les détails et les procédures devraient être échangés. C'est une question de stratégie quant à la transparence des méthodes cultivées de part et d'autre. Pour des stratèges bien avertis, il s'agit surtout d'une bonne coordination dans des opérations conjointement déclenchées, devant impérativement éviter des interférences susceptibles de compromettre le déroulement d'une enquête.
