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Les cas algérien et israélien
LE NUCLEAIRE EN QUESTION
Publié dans L'Expression le 28 - 07 - 2004

Régulièrement et avec une régularité de métronome, l'Algérie est acculée à la défensive à cause d'un prétendu programme nucléaire qui lui permettrait, à terme, de disposer d'armes de destruction massive, entendons par là de la bombe atomique.
En novembre 2001, le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Shimon Peres, actuel chef de l'opposition travailliste, Shimon Peres et «père» du programme nucléaire israélien, a reconnu que la France avait accepté en 1956 de doter Israël d'une «capacité nucléaire». Selon des historiens militaires, Israël a été tenté d'utiliser des armes nucléaires tactiques pour stopper les blindés syriens sur le Golan durant la guerre d'Octobre 1973.
Le programme nucléaire israélien est donc un secret de polichinelle. Les principales puissances nucléaires: Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, sont fondatrices du programme nucléaire israélien. L'espion israélien Mordechaï Vanunu a été condamné pour «espionnage» en 1986, en raison de révélations qu'il avait faites au Sunday Times sur l'arsenal nucléaire israélien de plus ou moins 200 bombes. Après ses révélations, Vanunu avait été enlevé par le Mossad à Rome et conduit secrètement en Israël le 30 septembre 1986 et jugé.
Mordechaï Vanunu est sorti le 21 avril 2004 de la prison de Shikma. Il a assuré que l'Etat hébreu «n'a pas besoin de l'arme nucléaire». Le vertige de la puissance et du secret ont fait que l'espion a subi un traitement exceptionnel : selon le droit israélien, Mordechaï Vanunu aurait pu être libéré en 1998 après avoir purgé les deux tiers de sa peine. Pour mémoire, l'officier israélien qui fit exécuter 48 villageois du village arabe de Kafr Kassem, en octobre 1956, fut condamné à quinze ans d'emprisonnement, et, en fin de compte, affecté au service de sécurité de la centrale de Dimona! (5).
La naissance du nucléaire israélien
Le gouvernement hébreu est à la sixième place dans le classement des puissances atomiques mondiales. Le programme israélien a été lancé quelques années après la fondation de l'Etat, en 1948, sous la direction de M. Bergmann, dénommé le «père de la bombe israélienne» qui a aussi fondé, en 1952, la Commission israélienne pour l'énergie atomique. Israël est entré ainsi, incognito dans le club fermé des pays possédant l'arme nucléaire par la porte de service du nucléaire civil. En refusant de signer le traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 1968, il a affirmé son intention de poursuivre son programme nucléaire militaire sans aucun contrôle international. (6).
C'est sur la base d'une stratégie de containment et de surveillance, sûrement en accord avec Washington, que le 7 juin 1981 Israël lance une attaque surprise contre le réacteur nucléaire Tamouz-1 qui était sur le point d'entrer en fonction à Osirak en Irak. «Se plaçant dès lors en situation de monopole du nucléaire au Moyen-Orient avec le soutien américain, il a mis en joue tous ses voisins les uns après les autres, mais ne pourra maintenir sa position de gendarme nucléaire incontrôlé et belliciste sans risque grave pour la région: il s'agit bien d'une perspective de guerre nucléaire. Israël, considéré par l'opinion européenne comme une menace prioritaire pour la paix, doit être soumis à une inspection internationale de ses installations nucléaires».(6).
Dans un rapport du Pentagone publié en mars 2002 dans Los Angeles Times, l'administration Bush demande de préparer des plans pour l'emploi d'armes nucléaires contre au moins sept pays: la Chine, la Russie, l'Irak, la Corée du Nord, l'Iran, la Libye et la Syrie. Certains passages de ce rapport précisent où et pourquoi les forces armées américaines «devraient être préparées à employer des armes nucléaires: dans un conflit arabo-israélien, dans une guerre entre la Chine et Taiwan ou dans une attaque de la Corée du Nord contre la Corée du Sud. Elles devraient être prêtes aussi dans le cas d'une attaque de l'Irak contre Israël ou contre un autre pays voisin.». On comprend que le 7 octobre 2003, Ariel Sharon, encouragé par le soutien américain à son bombardement en Syrie, déclare à la télévision israélienne qu'Israël frappera ses ennemis «à n'importe quel endroit et avec n'importe quel moyen». Ainsi Ariel Sharon, qui vient de bombarder la Syrie, se déclare immédiatement prêt à utiliser l'arme nucléaire.(7).
Sur la base d'estimations diverses, les forces armées israéliennes possèdent entre deux cents et quatre cents têtes nucléaires. Selon la revue anglaise spécialisée Jane's Intelligence Review, leur arsenal est équivalent à 3850 bombes d'Hiroshima. Comme vecteurs nucléaires les forces israéliennes disposent d'environ 300 chasseurs F16 fournis par les Etats-Unis et 25 F15 dotés de systèmes de guidage plus sophistiqués. Le missile nucléaire, Popeye Turbo, a été installé sur trois sous-marins Dolphin, fournis par l'Allemagne en 1999-2000. Il faut ajouter à ces vecteurs nucléaires environ 50 missiles balistiques Jéricho II sur des rampes mobiles de lancement avec une portée d'environ 1500 km emportant une charge nucléaire d'une tonne. En outre, Israël possède le Shavit, un engin qui a permis de mettre en orbite les satellites Ofek. Dérivé du missile Jéricho II, il peut à son tour être employé comme missile balistique qui, avec une portée comprise entre 5 000 et 7000 km, est capable de frapper n'importe quel objectif au Moyen-Orient et au Maghreb.
Le programme nucléaire israélien a démarré dès la naissance de l'Etat d'Israël en 1948. Dès cette année, est constitué au sein de l'armée un «corps scientifique» (Hemed Gimmel). En 1949, une équipe de ce corps scientifique a effectué des prospections dans le désert du Néguev à la recherche de réserves d'uranium. À cette étape, Israël a besoin d'un réacteur. Pour l'avoir, il s'adresse secrètement à la France. A l'automne 1956, la France accepte de fournir à Israël un réacteur nucléaire de 18 mégawatts. Le gouvernement français envoie ses propres techniciens pour construire dans le plus grand secret, dans un bunker souterrain à Dimona, un réacteur nucléaire de 24 mégawatts. En même temps, en 1959, Israël acquiert secrètement de la Norvège 20 tonnes d'eau lourde sur la base d'un contrat, connu...trente ans après, qui contraint l'acquéreur à l'utiliser uniquement pour des usages pacifiques...
Israël change de parrain. Dans les années soixante, les Etats-Unis entrent officiellement en scène et demandent à Israël de soumettre le réacteur de Dimona à des inspections internationales.(8).Le gouvernement israélien accepte en posant une seule condition : les inspections doivent être effectuées par le gouvernement américain, qui ensuite en communiquera les résultats. Alors, entre 1962 et 1969, vont arriver à Dimona des inspecteurs envoyés par Washington. Ignorants ou malhonnêtes, ces experts ne s'aperçoivent pas que les locaux qu'ils visitent sont une mise en scène avec de faux instruments qui miment des processus inexistants du nucléaire civil et que sous le pavé sur lequel ils marchent, il y a un énorme bunker de huit étages où l'on construit les armes nucléaires...Le président Lyndon Johnson peut alors assurer officiellement que l'installation est utilisée seulement pour des objectifs pacifiques...L'installation de Dimona devient alors opérationnelle et, dès 1966 elle aurait commencé à produire des armes nucléaires. En 1967, Israël dispose probablement de deux bombes qu'elle déploie secrètement pendant la guerre des Six jours. Les vecteurs qui peuvent la transporter, - des avions de chasse-, ont été fournis par les Américains.(6) (8).
Dans les années soixante-dix, le gouvernement israélien établit une relation secrète avec un partenaire particulier : l'Afrique du Sud de l'apartheid. Ce pays lui fournit au moins 550 tonnes d'uranium et, en échange, reçoit d'Israël le savoir technologique qui lui permet de construire des bombes nucléaires.
A partir de 1998, la situation change en effet quand la droite hindoue non seulement fait exploser des armes nucléaires mais entreprend de renforcer ses liens avec les Etats-Unis et Israël, essayant de créer une nouvelle entente Washington-Tel-Aviv-New-Delhi contre l'Islam. En fait, c'est en 1998, au moment des essais nucléaires effectués par l'Inde et le Pakistan, entérinant ainsi la nucléarisation de l'Asie du Sud, que sont révélés les contacts clandestins entre l'Inde et Israël en matière de technologie nucléaire et de missiles. Israël, échappant aux inspections de l'AIEA, a aussi aidé l'Inde pour son programme d'armes nucléaires. Le Pakistan, dont le statut nucléaire a été perçu dans le monde musulman comme un contrepoids positif à l'arsenal israélien, a craint une attaque préventive d'Israël sur ses installations nucléaires, en liaison avec l'Inde.(9).
Dès mars 1998, quelques jours avant que l'Inde entame ses essais nucléaires, une délégation des industries aéronautiques israéliennes vient en Inde pour vendre des avions-missiles sans pilote pour neutraliser l'option nucléaire du Pakistan. S'exprimant devant le Comité juif américain (AJC) à Washington, le conseiller à la sécurité du premier ministre indien, Brajesh Mishra plaidera pour «un axe central Etats-Unis-Israël-Inde pour combattre en commun le terrorisme».(10).En septembre 2003, la visite d'Ariel Sharon en Inde est la première d'un chef de gouvernement israélien depuis l'indépendance du pays en 1947.
Conclusion
Pourquoi l'AIEA, qui, dans le cadre de sa mission de prévention de la prolifération nucléaire, menace l'Iran et la Corée du Nord de déférer leur cas devant le Conseil de sécurité de l'ONU, ignore totalement le seul Etat de la région disposant effectivement des armes de destruction massive? Elle est sans doute occupée, sur instruction, à surveiller des centrales nucléaires édifiées dans les pays arabes et musulmans...En réalité, la question qui se pose aujourd'hui est bien de savoir qui, enfin, expertisera l'arsenal nucléaire israélien? Ne craignant pas une escalade militaire au Proche-Orient, Israël vient à nouveau de menacer la Syrie de représailles comme l'affirme, sous couvert de l'anonymat,
un responsable israélien proche de Sharon.(11).
Il s'avère plus que jamais nécessaire dans un monde sans morale que les musulmans s'organisent à l'échelle du monde scientifique musulman de disposer d'arme de défense à même d'assurer la pérennité de la civilisation musulmane dans ses multiples dimensions. Il s'agit en fait, de redimensionner la place du monde musulman d'une façon apaisée mais ferme. L'Occident a besoin du monde musulman et réciproquement. Il est temps de donner aux évènements et aux choses leur vrai valeur. La coopération nucléaire entre le Pakistan et l'Arabie saoudite est un premier pas. Un accord secret existe probablement pour cette coopération sur la base du schéma Oil-For-Nukes : pétrole saoudien contre technologie et savoir-faire nucléaire pakistanais.(12).
Ce qui sauvera le monde arabe musulman et arabe est l'émergence de la science L'Organisation de la conférence islamique au lieu de ronronner dans des conférences sans lendemain et des «salamalecs» qui n'ont plus cours, devra sans attendre investir la mondialisation. On comprend que cette «Nahda» ne peut être qu'endogène. L'Occident qui veut imposer sa vision des choses ne tient, naturellement pas compte du patrimoine culturel et cultuel des Autres qu'il veut asservir. L'impunité d'Israël est à bien des égards un catalyseur de la fitna. La phrase prophétique de Théodore Herzl «le fondateur du sionisme» est plus que jamais d'actualité: «La-bàs, nous établirons, pour le compte du monde occidental, un mur contre la barbarie». Le mur est là et là-bas, désigne, on l'aura compris, le monde arabe...
Le monde arabe devrait sans plus tarder consacrer à la recherche 2 à 3 % de son PNB à marche forcée en s'entourant de scientifiques dans tous les domaines de la connaissance. Pour faire émerger un savoir et un savoir-faire et passer de 0 brevets à une place respectable faisant émerger graduellement la méritocratie. Alors les humiliations des Arabes appartiendront à l'histoire et l'Islam redeviendra ce qu'il était, une religion de la science.
(5). Correspondant à Dimona. Nucléaire militaire : le cas Mordechaï Vanunu. L'Humanité, 21 Novembre 2001.
(6). Bernard Ravenel : Israël: une menace nucléaire globale. Mardi 27 janvier 2004
(7). Haaretz, 8 octobre 2003.
(8). Dominique Lorentz: Affaires atomiques Editions Gallimard. 2001.
(9). Dilip Hiro: Middle East International, 19 juin 1998.
(10). Le Monde, 11 septembre 2003.
(11). Karim Mohsen: Qui expertisera l'arsenal nucléaire israélien? l'Expression 12-10-2003.
(12). Courrier International n° 681 du 19-26 novembre 2003.


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