Des voix se sont élevées pour dénoncer «des nominations sur mesure». Au moment où un remaniement ministériel est annoncé avec insistance au mois de septembre prochain, le président de la République, M.Bouteflika vient d'opérer un mouvement non moins important, au sein de nos représentations diplomatiques à l'étranger. Un mouvement qui a essuyé de sévères critiques de la part de ceux qui n'ont pas eu le privilège de figurer parmi les nouveaux promus. Dans son édition d'hier, le quotidien El Khabar, a rapporté la nomination de 43 nouveaux ambassadeurs et 12 consuls dont certains partants n'ont pas été reconduits dans leurs missions ailleurs. Pour Idriss El Djazaïri, ambassadeur à Washington, et Mohamed Salah Dembri, représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, il y a eu simplement un échange de postes. Aussi, l'ex-ministre de l'Intérieur, Mohamed Chérif Meziane, qui a cédé sa place d'ambassadeur dans la capitale tchèque, Prague, à Mohamed Guendil, le désormais ex-secrétaire général du ministère de l'intérieur, s'est vu nommé consul à Paris. Cependant, Ahmed Attaf, ex-ministre des Affaires étrangères, a été supplanté au poste d'ambassadeur en Grande-Bretagne par Mohamed Henache qui occupait la direction du cercle européen au niveau du ministère des Affaires étrangères. Tout comme Abdelkader H. qui a remplacé Slimane Cheikh à la tête de l'ambassade nationale de Téhéran. De son côté, Boufarès qui assurait la présidence du cabinet de ministre des Affaires étrangères, Belkhadem, est affecté à la capitale syrienne, Damas, à titre d'ambassadeur après qu'une fin de mission eut été signifiée à Kamal Bouchama. Par ailleurs, le chargé de mission au cabinet de Belkhadem, Gaïd, a été désigné pour succéder à Mokhtar Karkeb, à notre ambassade en Mauritanie. En outre, Belbaki, Belani, Ben Cheikh et Ben Yamina, ont été nommés respectivement: consul à la ville tunisienne El Kaf, ambassadeur à la capitale malaisienne Kuala Lumpur, ambassadeur en Allemagne, ambassadeur en Afrique du Sud et ambassadeur à la capitale grecque, Athènes. Pour leur part, Boumediene Guenad, ambassadeur d'Algérie au Tchad, Antar Daoued, ambassadeur d'Algérie au Mali, Ahmed Benflis, ambassadeur d'Algérie au Soudan ainsi que Rezak Barra, ambassadeur d'Algérie en Libye ont été destinataires de consignes de fin de mission. Selon le quotidien sus-cité, le département des Affaires étrangères a vécu une nuit de «tumulte». A se fier aux faits qu'il a rapportés, aussitôt les nouvelles nominations annoncées, des centaines de cadres «d'une grande compétence diplomatique» se sont réunis au ministère pour contester «des désignations sur mesure». La même source, reprenant les témoignages des «mécontents», parlent du «non-respect des critères de sélection devant être pris en considération dans ce genre de mouvement». Et en guise d'action de protestation, «les oubliés de Belkhadem» sont décidés à solliciter «l'arbitrage» du chef de l'Etat en lui adressant une lettre à cet effet. A présent, le ministère des Affaires étrangères n'a pas réagi à «cette vague de mécontentement». Et que dire quand les remous se manifestent de l'intérieur!
