De nouvelles nominations d'ambassadeurs, de consuls généraux et de consuls sont attendues pour le mois de juin prochain. C'est du moins ce qu'ont indiqué à Liberté des sources diplomatiques au fait du dossier. Ainsi, selon les mêmes sources, un changement sera opéré à la tête de plusieurs ambassades, notamment dans les grandes capitales mondiales, avec le rappel de pas moins de 40 chefs de poste. Dans cette optique, on évoque la nomination de plusieurs ambassadeurs conseillers et de directeurs généraux, actuellement en exercice à la centrale. Les mêmes sources précisent également que plusieurs postes devraient être prévus à des ministres qui perdraient leur poste à l'issue du remaniement ministériel que compte opérer le président Abdelaziz Bouteflika d'ici peu. D'autant que le prochain premier ministre, désigné par le chef de l'Etat, devra présenter le programme du gouvernement devant les deux chambres du parlement avant la fin du mois d'avril. Après le rappel de 37 ambassadeurs et consuls et la nomination de pas moins de 17 ambassadeurs et consuls généraux en avril 2008, le président Bouteflika compte effectuer un profond remaniement dans le corps diplomatique d'autant qu'au même titre que des membres du gouvernement, des chefs de poste diplomatique détiennent, eux aussi, des records de longévité. Un mouvement pour rappel qui devait être finalisé en juillet 2008, mais qui aurait été retardé en raison des échéances politiques cruciales qu'attendait le pays en l'occurrence la révision de la constitution et la préparation de l'élection présidentielle. Seul changement effectué était à l'ambassade d'Algérie à Washington où Abdellah Baâli a été nommé chef de poste en septembre 2008. Un choix qui intervient après la nomination d'un nouvel ambassadeur US à Alger à l'issue d'une embrouille diplomatique créée par l'ingérence de l'ancien chef de poste, Robert S. Ford, dans les affaires internes du pays au lendemain des sanglants attentats kamikazes d'avril 2007. Ainsi, il était difficile d'apporter des changements en profondeur, notamment dans les capitales sensibles, et ce, afin de permettre aux diplomates en poste d'expliquer les choix politiques et économiques du pays à la lumière des bouleversements produits par la crise financière internationale. Au-delà de ce souci d'apporter du sang neuf dans le corps des ambassadeurs, le prochain mouvement vise aussi à encourager les jeunes talents à prouver leurs compétences dans le domaine diplomatique, d'autant que l'Algérie est appelée à relever d'autres défis liés aux différents bouleversements intervenus sur la scène internationale. Le président Bouteflika, qui a insisté durant la campagne présidentielle du 9 avril dernier sur l'émergence d'une élite de la jeunesse algérienne afin de prendre en charge la destinée du pays, voudrait également réenclencher le processus d'alternance qui permet à chaque chef de mission diplomatique ou consul général d'apporter sa touche dans l'amélioration de l'image de l'Algérie à l'extérieur et expliquer à chaque circonstance les choix et les objectifs de la politique étrangère.