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Dis-moi qui tu es...
Publié dans L'Expression le 12 - 03 - 2015

Il aura fallu l'esclandre d'une première adjointe, sans étiquette, au maire UMP (opposition de droite) de Juvisy-sur-Orge, en banlieue parisienne, pour que les socialistes au pouvoir haussent soudain le ton contre des propos racistes qui sont devenus monnaie courante en France depuis plusieurs années. Isabelle Guinot avait affirmé le 8 mars - jour anniversaire des droits de la femme - son «dégoût pour la politique menée par Christiane Taubira», ajoutant en guise de commentaire, sur sa page d'un réseau social, qu'il «est pitoyable d'avoir une telle ministre de la Justice. Elle vient de Cayenne, là où il y avait le bagne, qu'elle reparte là-bas, vu qu'elle a toujours détesté la France». Le président français François Hollande et son Premier ministre, Manuel Valls, ont aussitôt exprimé leur «indignation» et leur «colère» face à de tels «propos racistes, antisémites, homophobes, sexistes» qu'on voit se répandre avec une très grande facilité. Le président socialiste a ainsi estimé, pendant le Conseil des ministres hebdomadaire, que ces attaques étaient «inqualifiables», observant que «dans le débat politique, on n'est pas obligé de tomber dans l'irrespect, l'indignité»...
En jetant l'anathème sur toute une communauté musulmane, tantôt soupçonnée de cautionner, en dépit de toutes les manifestations contraires, l'apologie du terrorisme, tantôt désignée à la vindicte au motif que sa foi ne saurait être soluble dans la laïcité, et surtout, surtout, en détournant pudiquement le regard des actes abjects qui en font le bouc émissaire idéal de toutes les frustrations, ne valide-t-on pas cet irrespect et cette indignité? Inqualifiables, ces attaques? Certes, certes, mais la vérité oblige à dire que cette réaction aurait eu plus de valeur et davantage d'impact si les propos et les actes, tout autant «inqualifiables», qui ciblent, depuis janvier dernier, la communauté musulmane de France avaient suscité de semblables condamnations, au demeurant légitimes. Et on ne peut être que totalement d'accord avec Manuel Valls quand il clame: «ça suffit. Il faut qu'il y ait bien plus que de l'indignation. Il faut que chacun prenne conscience que des digues se sont brisées au cours de ces dernières années, peut-être encore davantage ces derniers mois.»
Aveu tardif et difficile mais qui illustre, en vérité, la déliquescence du débat politique français où l'invective et la stigmatisation pour des motifs de couleur et (ou) de religion ont revêtu l'apparat des choses ordinaires. Et pour cause! Quand on joue à l'apprenti sorcier, il n'est pas rare de provoquer des dires et des actes auxquels on ne s'attendait guère, avec pour ultime résultat l'avènement d'un racisme, voire même d'un fascisme, tout ce qu'il y a de plus ordinaires.
Les Français de souche dont les grands-parents ne sont pas tous tombés à Verdun ou à Monte Cassino, mais pour beaucoup venus de terres bien plus lointaines, auront beau jeu de crier leur haine et leur rejet des compatriotes noirs, arabes, musulmans tant qu'il existera cet insoutenable légèreté de l'homo politicus hexagonal qui danse allègrement sur les non-dits d'un racisme en fin de compte banalisé à l'extrême.


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