Le Représentant spécial du secrétaire général et Chef du Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a appelé lundi soir toutes les parties en Guinée à redoubler leurs efforts pour assurer une organisation «des élections crédibles et inclusives» qui sauvegardera la paix et consolidera le processus démocratique dans ce pays. «Environ cinq mois seulement nous séparent de l'échéance prévue par la constitution pour organiser l'élection présidentielle. Il est urgent qu'un dialogue constructif qui aspire à sauvegarder la paix à travers l'organisation d'une élection crédible, inclusive, et apaisée soit entamé entre les parties prenantes en Guinée dans les meilleurs délai», a déclaré M. Ibn Chambas dans un communiqué de presse. Selon le Bureau de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest (Unowa), dans le contexte de la lutte contre la maladie d'Ebola, l'échéance électorale présidentielle que connaîtra la Guinée sera cruciale pour la consolidation de l'unité nationale, la stabilité et la prospérité du pays. «Les Nations Unies ainsi que les partenaires régionaux et internationaux sont déterminés à aider les Guinéens et l'administration électorale à organiser des élections crédibles, transparentes afin de permettre à la Guinée d'affronter les défis du développement post Ebola, d'une manière sereine et efficace», a ajouté M. Ibn Chambas, qui se trouve actuellement à Conakry, pour une série de rencontres avec les acteurs politiques et les partenaires régionaux et internationaux. Cet appel intervient après plus d'un mois et demi de bras de fer entre le président guinéen Alpha Condé et l'opposition autour du calendrier électoral, et de violentes manifestations qui ont fait plusieurs morts et des dizaines de blessés à Conakry et dans plusieurs villes de province. L'opposition exige l'annulation du calendrier électoral qui renvoie le scrutin local à 2016, après la présidentielle, dont le premier tour a été fixé au 11 octobre. Elle soupçonne le pouvoir de vouloir utiliser les exécutifs communaux désignés par lui, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, pour orchestrer des fraudes massives, ce que dément catégoriquement le chef de l'Etat, assurant qu'ils ne joueront «aucun rôle» dans la présidentielle.