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Les prix risquent de flamber
RAMADAN
Publié dans L'Expression le 09 - 10 - 2004

A moins d'une semaine du mois sacré, les prix des fruits et légumes demeurent stables et accessibles aux bourses modestes.
On dit souvent que les vieilles habitudes ont la peau dure, et qu'il faudrait, donc, consentir tant d'années d'efforts et de volonté pour espérer, peut-être un jour, en venir à bout.
Alors que l'approche de Ramadan, pointe avec autant de promptitude, les Algériens, eux, restent sur le qui-vive. Les yeux constamment rivés sur les étals des marchés, ils redoutent, la peur au ventre, de subir, comme à chaque année et très souvent à leur corps défendant, la flambée des prix des produits à large consommation, notamment les fruits et légumes.
Le ministère de l'Agriculture, l'autorité agricole suprême, quant à lui, rassure. Comme dans un état de «guerre», il appelle les citoyens au calme et à ne pas céder aux rumeurs colportées et grossies sur une «imminente» augmentation des prix, car, une fois n'est pas coutume, la production agricole pour cette année 2004 marque, selon nos sources, une abondance record. Il n y a pas de quoi s'affoler. Elle est à même de satisfaire une demande de plus en plus accrue dans pareille conjoncture. D'où, au demeurant, des prix qui, jusqu'ici, affichent une clémence pour le moins inhabituelle.
Au marché populaire Amar El Kama situé au pied de la Casbah, à dix jours du mois sacré, règne un calme précaire. L'afflux est timide bien que les articles proposés soient à la portée de tous. Les marchands, postés derrière leurs étals généreusement garnis, tiennent un discours rassurant. L'un d'eux opine : «Contrairement aux années précédentes où l'on a vu, des dizaines de jours avant le Ramadan, les prix grimper à une vitesse vertigineuse, cette année, particulièrement, El Hamdoulillah (Dieu merci) la tendance est plutôt à la stabilité si ce n'est, au bout du compte à la baisse». Selon le commerçant, la pomme de terre, l'oignon mais aussi la tomate, forment, tous les trois, l'essentiel de la production des fellahs. Sur sa table, la pomme de terre est à 28 DA le kilo. La tomate est cédée entre 20 et 30 DA. L'ognon affiche le prix «dérisoire» de 15 DA. Le poivron dont la saison arrive à échéance tente quelque résistance avec un prix oscillant entre 40 à 50 DA. La courgette s'est fait de petites ailes en titillant les 40 DA. Les haricots verts sont vendus à 65 DA. La salade dont la production, selon nos interlocuteurs, reste en deçà des attentes, est laissée, pour sa part, à 50 DA. Même son de cloche du côté de la carotte dont il est, à ce titre, inquiétant, de voir le prix brimbalé entre 35 et 40 DA.
Côté fruit, l'on n'est pas moins dorloté. La tendance demeure stable avec tout de même certains produits comme la pomme et la poire qui affichent le prix de 60 à 70 DA, à la limite du supportable aux yeux des bourses modestes. Le raisin se vend comme des petits pains grâce à son prix qui balance entre 40 et 80 DA. La pastèque qui vit ses derniers jours, est placardé à 30 DA, les prunes à 50, les dattes, très appréciées durant ce mois, sont proposées entre 120 et 220 DA le kilo. Reste enfin, le melon au prix abordable de 30 DA.
Pour autant, l'optimisme des chiffres et des analyses de notre vendeur laissent place à l'inquiétude liée à une éventuelle «légère» hausse, durant les deux premiers jours, des prix de certains produits comme la courgette, la tomate, les haricots mais aussi le poivron et la salade. Pourquoi ces légumes précisément?: «Les gens font provision de ces produits. Ce sont généralement les articles les plus demandés pour la cuisson de la chorba (la soupe traditionnelle)» explique notre marchand en tentant de rassurer que cette «faible» majoration de cinq «petits» dinars qui résulte, habituellement, de l'engouement massif des citoyens ne saurait, dépasser les deux premiers jours.
En termes plus clairs, s'il y a hausse des prix, la faute incombe, en premier lieu, aux citoyens qui envahissent les souks dès la semaine précédant le Ramadan et celle qui suit, en s'approvisionnant en grandes quantités. Les vendeurs eux, s'astreignent aux «incontestables» règles de l'offre et de la demande. D'un autre côté, cette situation s'accommode, au plus haut point, avec de nombreux marchands mercantiles lesquels, se souciant très peu des lois en vigueur, s'adonnent, à coeur joie, à pratiquer des prix au-delà de la réalité du marché. C'est dans ce cadre, justement qu'interviennent, le plus fréquemment, ceux qu'on appelle dans le lexique du souk «Lamaâoudia»: ces spéculateurs, qui s'échinent vainement depuis quelques jours, pour faire main basse sur les produits précités et donc imposer « vainement » leurs prix.
«Les spéculateurs piégés par la forte production»
Au «célébrissime» marché de gros Kamel Slimani des Eucalyptus, dans la banlieue algéroise, on vit l'attente du Ramadan avec moins d'effervescence par rapport aux années passées. Habib Bourdji, mandataire depuis de nombreuses années, en sait quelque chose. Il est l'un des opérateurs les plus actifs sur le marché, d'après les témoignages de ses collègues. Dans son «p'tit» coin à lui, on y trouve de tout, et, de surcroît, à des prix manifestement bon marché. Son rôle de commissionnaire des productions du fellah, lui permet, en contrepartie, une marge de bénéfice de 6% sur les produits qu'il a la charge d'écouler aux marchés détaillants.
«Cette année, la production a été telle que durant les trois mois de l'été nous avons jeté des tonnes de fruits et légumes dans les décharges publiques» atteste-t-il pour dire à quel point le rendement de la terre a été, jusqu'ici, important. Selon lui, du fait de leur abondance, tous les articles, y compris ceux qui ne répondent pas forcément au normes saisonnières, seront proposés et, en sus, à des prix accessibles.
Citant le prix de gros de la pomme de terre qui est de 19 DA et celui de la tomate à 30 DA, le grossiste exclut, de fait, une probable flambée des prix. «Une éventualité qui ne se pose même pas» Même son de cloche chez les autres vendeurs du marché Slimani, qui, eux aussi, accréditent unanimement la thèse de leur collègue «dites-moi comment vous pouvez majorer les prix alors que le marché, à ce jour, regorge de tous les produits?» poursuit un autre mandataire en balayant d'un revers de la main la crainte de voir les spéculateurs imposer leurs propres règles. «Les spéculateurs sont piégés par les règles du marché. Finie la période des vaches maigres où ces opportunistes dictaient impunément, leur loi», a-t-il ajouté, catégorique. Cela dit, si l'emballement des citoyens durant les premiers jours du mois de Ramadan prend une telle ampleur, il ne saurait, en revanche, persister. Les prix de quelques produits, prétendus à la hausse, fléchiront aussitôt. Ce sont les estimations que nous avons recueillies auprès de plusieurs mandataires, même ceux de l'autre marché, aussi célèbre, Bougara (ex-Rovigo). Là aussi, les mandataires parlent d'une saison prospère qui a permis au marché de s'approvisionner plus qu'il n'en faut. Pour Hamid 44 ans, fellah de Aïn Defla, les spéculateurs, que tout le monde redoute, n'ont plus de marge de manoeuvre «Ils iront sûrement mettre leur argent ailleurs, dans d'autres secteurs», lâche-t-il sereinement.
Les officiels rassurent
Au ministère de l'Agriculture, l'abondance de la production agricole n'est pas tout à fait une surprise. Bien au contraire.
M.Assabah, directeur de la régulation, du développement et de la production agricoles, affirme avoir prévu une telle profusion depuis notamment les trois mois de l'été «où les prix des fruits et légumes défièrent toute concurrence». Selon ce responsable, l'année 2004 est marquée par une surproduction dont le citoyen serait le grand bénéficiaire. Outre les conditions climatiques qui ont été derrière cette «richesse» car la culture nationale reste à 100% pluviale, M.Assabah met toutefois en avant la politique initiée par la tutelle pour encourager et accroître l'investissement des fellahs. Il avance qu'à cet effet, l'Etat par le biais du ministère de l'Agriculture, a lancé un programme de soutien aux opérateurs consistant, entre autres, à pourvoir ces derniers de moyens pour l'irrigation des terres. Plus de 800.000 hectares sont aujourd'hui, d'après notre interlocuteur, irrigués, dont 100.000 en irrigation localisée. Pour ce qui est du mois sacré, M.Assabah, en dépit de ses analyses plus ou moins favorables à un mois clément, joue la carte de la prudence. Il ne veut pas croire en une hausse soudaine et abrupte des prix des produits. «Si tel est le scénario, je dirai qu'il y a anomalie dans la chaîne de la production et de la distribution», fait-il savoir en mettant en garde les marchands contre certains agissements contraires à la pratique légale comme ceux qui profitent de l'engouement de la population dès la veille de Ramadan, pour appliquer leurs tarifs. «Je dirai que l'effet psychologique ne sera pas sans conséquence sur l'évolution des prix notamment durant la semaine qui précède le premier jour du mois et celle qui suit», conclut M.Assabah.


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