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De fortes peines pour rien!
Publié dans L'Expression le 27 - 06 - 2015

Le président de la République devrait ajouter le crime ou le délit d'escroquerie à la liste excluant les bénéficiaires de la grâce présidentielle, car les escrocs le savent...
Au moment où la greffière appela à la barre Djamel Zeghbib dit «l'électri-cien», prévenu d'escroquerie, fait prévu et puni par l'article 374 du Code pénal, Liès K., la victime, se leva en même temps du banc réservé aux justiciables et s'avança, la face plus rouge qu'une tomate mûre malgré les affres du jeûne. Elle se leva en fixant Maître Akila Drif, son avocate venue très tôt au Ruisseau, presque en même temps que le trio de magistrats menés par Meriem Djebbari, la présidente de la chambre correctionnelle d'Alger. Et ce Djamel, au riche et triste «palmarès» orné de dix poursuites dont une seule relaxe arrachée à Sétif où la jeune juge avait estimé qu'il y avait prescription autour d'un chèque dont la victime est en train de comprendre ce qui lui est arrivé en cours de route, en appel dans la capitale des Hauts-Plateaux au printemps dernier. Ce fut là l'occasion pour Zeghbib de prendre le large car trois mandats d'arrêt lui pendaient du nez, dont un, celui de Bir Mourad Raïs où les procureurs adjoints ont horreur des escrocs de tous bords.
L'escroquerie! Un vilain délit qui peut aller jusqu'à la criminelle si, aux côtés, on trouve une association de malfaiteurs et là, ce n'est plus une rigolade! C'est un fait que le magistrat instructeur peut inculquer un auteur d'une escroquerie matérialisée par l'émission de chèque sans provision: «Quiconque, premièrement, de mauvaise foi, émet un chèque sans provision préalable et disponible ou avec une provision inférieure au montant du chèque ou retire après l'émission, tout ou en partie de la provision, ou fait défaut de payer, deuxièmement, quiconque, en connaissance de cause, accepte de recevoir ou endosse un chèque émis dans les conditions de l'alinéa précédent, troisièmement, quiconque émet, accepte ou endosse un chèque à la condition qu'il ne soit pas retiré immédiatement, mais à titre de garantie: est puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende qui ne saurait être inférieure au montant du chèque ou de l'insuffisance.»
Liès K. la victime, sexagénaire, était dans la salle d'audience à 8h55 pile, flanquée de son avocate en forme en ce début de Ramadhan 1436. Au rez-de-chaussée, c'est un infernal va-et-vient des justiciables, mais un vide absolu pour ce qui est des curieux fans d'audiences publiques, le jeûne les ayant empêchés...
D'emblée, Djebbari, la juge, posa une question au détenu qui parlera durant cinq bonnes minutes en vue de tenter une diversion: «Oui, madame la présidente, c'est moi qui ai signé les deux chèques, mais je n'ai jamais rempli ces deux chèques», ajoute le prévenu qui précise: «C'est Liès qui a transcrit les dates...»
Maître Drif sursaute et crache: «Madame la présidente, ce prévenu n'est pas crédible. Il ne dit pas la vérité. Jusqu'à hier, les journaux ont rapporté une énième tentative d'escroquerie aux dépens d'une APC du Sud à qui il a fait croire qu'il était capable d'aménager un 'lac'' au rendement faramineux. Avec une audace sans pareil, cet escroc était entré dans une institution de la République, alors qu'il était sous le coup de quatre mandats d'arrêt. Mais son audace a pris fin grâce à la vigilance des services de sécurité qui l'ont cueilli deux jours après la cérémonie du 'lac'' animée à Bir Mourad Raïs et aujourd'hui le voilà devant vous en appel. Alors qu'il ne vienne pas aujourd'hui nier avoir transcrit les dates sur les deux chèques en bois!», a récité Maître Teldja-Drif, décidée à retenir l'attention du trio de magistrats et surtout de Abdelmadjid Benhadj, le procureur général qui n'ouvrira la bouche qu'au moment où Meriem Djebbari, la présidente, lui demanda de requérir: «Maintien du verdict de la première instance: deux ans ferme!».
Quant à Maître Djelloul Gherarmi et sa consoeur Maître Houria Abdessmad, ils ont axé leurs courtes interventions autour de l'amitié liant, dans un passé récent, les deux adversaires du jour. Et si Maître Gherarmi a évité d'enflammer les débats en passant à côté des côtés noirs et noircis, Maître Abdessmad a plutôt fait les yeux doux au trio de magistrats en vue de les pousser à une revue à la baisse de la sentence de Bir Mourad Raïs où les juges locaux ont la réputation d'être des magistrats aux mains d'acier dans des gants en... fonte! C'est dire que l'on rigole rarement à Saïd Hamdine lorsqu'il s'agit d'appliquer la loi, uniquement la loi.
Dossier mis en examen pour le 28 juin 2015! Sauf qu'avec ces dossiers d'escroquerie, il apparaît nettement et ce, depuis un certain temps, que les escrocs connaissent la loi et les peines prévues par le Code pénal. Les magistrats du siège les plus intraitables ne peuvent aller au-delà du maximum de la peine (cinq ans d'emprisonnement). Ce dont profitent certains escrocs (nous allions écrire de mauvaise foi!) pour ne pas rembourser les victimes, ne pas payer l'amende en attendant une grâce tombée du ciel.
Certaines victimes ne s'emballent pas en entendant les peines prononcées et donc, demandent une révision de la grâce car normalement, un escroc est un criminel et un criminel ne mérite pas le bénéfice d'une grâce. Alors de... grâce, que les décideurs passent à l'action et mettent sous mandat de dépôt définitivement ce gracieux cadeau-légal-licite, mais redouté par les honnêtes gens.
Liès K., la victime de cette affaire, soupire et ne comprend pas la non-utilisation de la contrainte par corps, un moyen légal rigoureux et légal permettant aux victimes de récupérer leurs biens spoliés de manière frauduleuse, voire criminelle.
Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a déjà plusieurs chantiers sur les bras, des dossiers concernant les familles, l'enfant, la femme, la société. Il ne perdrait pas de sa superbe en proposant au président de la République d'ajouter l'escroquerie sur la liste «noire» des éventuels condamnés «graciables». Oui, car Louh c'est de l'acier trempé. Il peut le faire comme il a décidé de lever la répression chère à Ali Badaoui que certains chefs de cours regrettent car il y a des magistrats sans scrupules, qui se cachent derrière le bris de la répression pour faire les 400 coups!


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