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Séisme audiovisuel à Canal+
Publié dans L'Expression le 05 - 07 - 2015

Canal + vit des moments difficiles. La télévision proche de la gauche et symbole de la liberté d'expression dans le paysage audiovisuel français subit des pressions énormes pour voir ses meilleures productions finir dans un écran noir. C'est le cas notamment du programme phare: Les Guignols de l'info et surtout du Grand Journal. C'est le 3 juillet, que l'avenir de la chaîne cryptée a été décidé lors d'une réunion du groupe qui a bouleversé le conseil d'administration: le N°2 de la chaîne, Rodolphe Belmer, se fait virer dans l'après-midi et remplacer par Maxime Saada. A seulement 45 ans, il est l'un des plus jeunes directeurs de Canal+. Il était directeur général adjoint du groupe Canal+ en charge de l'édition des chaînes payantes depuis 2013. Passé par Sciences Po et titulaire d'un MBA de HEC, il a fait ses débuts, en 1999, au cabinet de conseil McKinsey & Company, où il a mené plusieurs missions dans les télécoms et la distribution. Il a commencé l'aventure Canal+ en 2004, d'abord en tant que directeur de la stratégie, où il a oeuvré pour le rapprochement entre les actionnaires de TPS et le groupe Canal+, puis il a pris la tête de Canalsat en 2007, avant d'être nommé directeur commercial du groupe en 2009, puis directeur général adjoint en charge de la distribution en 2012. Première mesure de ce changement: réduction du champ de diffusion des Guignols de l'info du quotidien à l'hebdomadaire et possible suppression de l'émission phare de Canal+: le Grand Journal. Selon la presse française, l'émission créée et produite par Renaud le Van Kim depuis 2004, production phare de la chaîne, ne reviendra pas l'année prochaine, le coût de l'émission (120.000 euros par jour) étant trop élevé comparativement aux audiences réalisées. Depuis le départ de Michel Denisot et l'installation au siège d'animateur par Antoine de Caunes, l'émission a constamment perdu des téléspectateurs, réunissant moins d'un million (et parfois moins de 900.000) d'entre eux chaque soir alors qu'ils étaient encore 1,2 million à la suivre quotidiennement il y a deux ans. L'arrivée de la TNT, la concurrence des chaînes d'info dont Itélé et de D8 ont énormément réduit l'audience du Grand Journal. Ceci au moment où le contrat de renouvellement entre Canal+ et KM, la société de Renaud le Van Kim, a déjà été signé pour la saison prochaine. La presse française révèle que le nouveau patron aurait opté pour Maïtena Biraben, pour la direction d'une nouvelle émission dans la case 19-20h. Pour ce qui est des célèbres marionnettes, Vincent Bolloré en personne a démenti vouloir supprimer la quotidienne satirique. En revanche, le format des Guignols de l'info et leur rythme de diffusion pourraient être modifiés. Les Guignols font partie du patrimoine de Canal+ qui a été créé par Havas il y a 30 ans» et «il est hors de question de se priver de cet atout qui est la propriété du groupe», a confirmé l'homme d'affaires breton, qui est à la fois premier actionnaire de Vivendi, maison-mère de Canal+, et de Havas. Selon plusieurs médias, Vincent Bolloré apprécierait peu la liberté de ton des marionnettes de Canal+ et envisageait l'arrêt de l'émission. L'homme d'affaires aurait proposé à plusieurs humoristes, dont Florence Foresti, de se produire à la place des Guignols.
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