Beni Yenni ne vit que par et pour le bijou Hier, dimanche, est sans doute l'un des plus beaux jours des artisans de la région d'Ath Yenni. Ces derniers, après s'être battus durant des années afin d'attirer l'attention des responsables concernés sur la nécessité d'intervenir et de prendre des mesures adéquates et urgentes, afin de sauver l'art du bijou, ont fini par avoir une oreille attentive. Il ne s'agit point d'une vaine promesse que le vent du temps emportera mais plutôt d'une décision concrète. Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, a en effet annoncé, lors de sa visite hier, la décision de réaliser un musée et une Maison de l'artisanat dans la localité d'Ath Yenni. Une initiative louable qui viendra mettre à coup sûr un terme aux appréhensions, maintes fois exprimées et réitérées par les artisans de toute la région d'Ath Yenni où la fabrication du bijou est un métier, un art et une passion à la fois. Pour preuve, en dépit de toutes les difficultés que lesdits artisans ont dû rencontrer ces quinze dernières années et plus particulièrement ces dix dernières années, il n'en demeure pas moins qu'ils les ont surmontées. Même la fête annuelle du bijou traditionnel, maintes fois menacée de disparition, renaît chaque été de ses cendres et actuellement, elle en est à sa douzième édition. Afin de permettre à la décision de réaliser un musée et une Maison de l'artisanat de se concrétiser dans les meilleurs délais, Amar Ghoul a invité les autorités locales, dès hier à trouver une assiette de terrain où les deux projets pourront être érigés. Un grand soulagement a été exprimé par l'ensemble des présents hier à la fête du bijou qui se tenait au niveau du collège Larbi Mezani et ce, pour la quatrième journée puisque l'ouverture officielle de ladite fête s'est déroulée dans une grande ambiance de fête jeudi dernier, en présence de dizaines d'artisans mais aussi des autorités locales et de celles de la wilaya ainsi que des centaines de visiteurs. Près de cent artisans exposent ainsi leurs belles oeuvres d'art en matière d'artisanat traditionnel qui est une partie intégrante et non des moindres de la culture et du patrimoine local de la région de Kabylie, loués par de grands artistes comme le maitre Slimane Azem et l'inoubliable Samy El Djazairi.Même si les prix affichés pour les produits d'artisanat exposés sont relativement chers, il n'en demeure pas moins que le jeu en vaut la chandelle. Les artisans ont leur raison légitime qui justifie amplement cette hausse des prix, à commencer par le prix élevé de la matière première utilisée dans ce genre d'art. En tout état de cause, les prix ne peuvent en aucun cas, constituer un aléa, dès lors que la valeur de ces bijoux notamment la valeur sociale, culturelle ainsi que symbolique et sentimentale qu'ils revêtent est inestimable. La preuve: l'affluence record enregistrée durant ces quatre journées, en dépit d'une chaleur caniculaire qui n'encourage pas du tout des déplacements en dehors des localités côtières. Nous avons même constaté la présence de visiteurs venus de nombreuses autres wilayas du pays. Pour bon nombre de ces familles, se rendre à Ath Yenni pour la fête annuelle du bijou est une habitude sacrée et chaque année, elles sont là. Et la décision de Amar Ghoul de doter la région d'un musée et d'une Maison de l'artisanat fera le bonheur de milliers de citoyens de toute la région dont le point commun est l'amour voué aussi bien à la région paradisiaque d'Ath Yenni en particulier qu'à l'artisanat du bijou en général.
