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à l'aune de la Révolution algérienne
SPECIAL NOVEMBRE 1954 NOVEMBRE 2004 LA DECOLONISATION
Publié dans L'Expression le 01 - 11 - 2004

La révolution algérienne de Novembre 54 a eu pour effet de précipiter le mouvement de décolonisation.
Au moment où l'Algérie célèbre le cinquantième anniversaire de la révolution du 1er Novembre 54, on s'aperçoit que tout n'a pas été dit sur une révolution qui a bouleversé la carte politique mondiale par sa contribution à l'émergence de nouveaux Etats dans le sillage d'une révolution qui reste unique dans les annales de l'Histoire de la seconde moitié du XXe siècle.
En effet, l'Histoire n'a pas encore tout dit sur la révolution du 1er Novembre 54 et l'impact qu'elle a eu sur l'évolution des esprits et la confirmation du principe de décolonisation et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Certes, ce dossier figurait dès 1945 parmi les premières préoccupations des instances de la nouvelle organisation internationale.
Mais, il fallait un contexte spécifique pour impulser le mouvement d'émancipation des peuples et conforter l'irréversibilité de leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance. De fait, la révolution algérienne qui a eu un retentissement considérable parmi les peuples du monde dans ces années charnières du milieu du XXe siècle, (1950-1960) allait reconfigurer la géopolitique mondiale qui verra l'apparition de nouveaux Etats en Afrique et en Asie notamment. Lors de cette décennie, et plus précisément entre 1954 et 1962, c'est-à-dire en pleine guerre de Libération algérienne, la cause de la décolonisation dans le monde a connu un tournant décisif, par l'actualité d'une question devenue alors récurrente, celle du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
La France, dans un combat d'arrière-garde et à contre-courant, a tenté vainement d'empêcher la saisine du dossier algérien par le Conseil de sécurité. L'ONU, alors qualifiée de «machin» par le président français, Charles de Gaulle, saisit l'occasion de cette guerre de libération pour approfondir un débat commencé en réalité à San Francisco en 1945 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et la création de l'Organisation des Nations unies (ONU) qui succéda à la défunte Société des Nations (SDN).
C'est dire que la question de la décolonisation n'était pas nouvelle mais n'a acquis sa dimension d'urgence qu'avec les guerres de libération qui sévissaient alors en Algérie et dans d'autres contrées du monde. Isolée au sein de l'ONU sur le dossier des territoires non autonomes, la France n'a pu empêcher l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'un document qui allait changer la vision qu'avaient les Etats de ce problème qui se posait avec acuité à la communauté internationale.
Ce texte, la résolution 1514 (XVe session de l'AG de l'ONU) du 14 décembre 1960 (voir encadrés) faisait droit aux peuples à s'autodéterminer et à l'indépendance. Ainsi, les Nations unies condamnent-elles «le colonialisme et toutes les pratiques de ségrégation et de discrimination dont il s'accompagne, sous quelque forme et en quelque endroit qu'ils existent», alors que la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés, du 14 décembre 1960 [résolution 1514 (XV) de l'Assemblée générale], affirme et proclame solennellement «la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement» un terme aux situations de non-droit des peuples colonisés.
Cette résolution fera date car elle allait donner à tous les peuples et à tous les pays la possibilité de se constituer en peuples et Etats indépendants. Un pas important venait ainsi d'être franchi par la communauté internationale en direction de l'émancipation des peuples encore sous le joug de la colonisation et de la servitude.
La guerre de Libération nationale dont l'impact a été considérable dans le monde a ainsi ouvert la voie aux indépendances pour les peuples africains, asiatiques et des îles du Pacifique notamment. Des indépendances que les pays coloniaux n'ont jamais envisagées pour des peuples tenus pour incapables de se gérer et de gérer leurs pays, et souvent pour quantité négligeable, d'où le peu d'attention accordée aux timides revendications de ces peuples du «tiers- monde».
De fait, au cours de ces années aucune revendication pacifique faite dans le cadre des lois du pays administrant n'a abouti à l'autonomie ou à l'indépendance de territoires non autonomes placés sous la domination des colons. A l'exception du cas vietnamien, on ne trouve nulle part dans le monde d'exemple d'une révolution qui, partie de rien - si ce n'était la volonté du peuple de vivre libre - a pu tenir tête à une puissance regardée à l'époque comme la quatrième du monde. Malgré les innombrables handicaps qui rendaient cette aventure improbable, la Révolution algérienne a su s'imposer au monde d'abord, imposer à la France ensuite la réalité de la spécificité algérienne. Pourtant, contrairement aux autres pays africains colonisés par la France, pour nous en tenir à l'Afrique, l'Algérie avait un statut à part, du fait que territorialement elle était incluse à la France métropolitaine, et était divisée en «départements français» d'Algérie sur le même schéma administratif que les départements de la métropole. De fait, pour la France, l'Algérie n'était rien d'autre que des «Département français d'Algérie» qu'illustrait le slogan des années 50 «la France de Dunkerque à Tamanrasset». Ce territoire nord-africain est ainsi mis sur un autre plan que les autres pays du continent noir sous le régime français.
D'autre part, il y avait en Algérie une importante communauté française et européenne, qui rendait encore plus aléatoire l'acceptation par la France d'autre statut pour l'Algérie que le label d'Algérie «française». C'est tellement vrai que la France, dans l'optique de mieux s'occuper du dossier algérien, accéda aux revendications marocaines et tunisiennes, en octroyant à ces deux pays maghrébins l'indépendance en 1956.
Toutefois, loin de s'essouffler, comme cela a pu être le cas lors de précédentes insurrections contre la domination français, la Révolution de 1954 tenait bon et forçait la France à rappeler le contingent et les réservistes à partir de 1955. Tenant plus à l'Algérie qu'au reste de ses autres possessions en Afrique, la France est amenée dès les années 1960/1961 à accorder autonomie et indépendance à de nombreux pays africains vivant sous le joug de la colonisation française, concession assortie par la création d'une «Union française» dont sont membres les nouveaux Etats indépendants africains, sur le modèle du Commonwealth instauré par la Grande-Bretagne lequel regroupe les anciennes colonies britanniques.
La France est ainsi allée au partage avec les pays africains, l'essentiel étant de garder la haute main sur ces nouveaux Etats et les guider au mieux des intérêts de Paris (Jacques Foccart, conseiller du président français pour le continent noir était un véritable pro-consul français en Afrique).
De fait, 1960 et 1961 ont été des années charnières dans la mesure où la France et aussi la Grande-Bretagne ont dû se résigner à se séparer de leurs anciennes colonies en accordant l'indépendance aux peuples africains dont nombreux sont ceux qui n'ont pas tiré un seul coup de feu et qui se voyaient octroyer le statut d'Etat souverain. Ainsi, on peut soutenir que la Révolution algérienne a pris une part active à l'émancipation du continent africain, en accélérant le mouvement émancipateur d'une part, en immobilisant l'armée française en Algérie d'autre part, (en 1960 le contingent français en Algérie dépassait les 500.000 hommes, ce qui était énorme pour l'époque), alors que la guerre devenait de plus en plus insupportable pour les finances et l'économie françaises. La France s'est donc «débarrassée» de ses possessions africaines pour mieux concentrer sa puissance de feu et son argent à la sauvegarde des «départements français» d'Algérie.
Peine perdue, la Révolution algérienne ne fléchit pas et poursuivit inlassablement le combat sur deux fronts, celui de la guerre sur le plan intérieur, et diplomatique au plan international. De fait, sur ce dernier front, dès l'année suivante, en 1955, l'Algérie combattante fait une percée spectaculaire au plan international par sa participation remarquée à la conférence qui a réuni en avril de la même année à Bandoeng, en Indonésie, des pays d'Asie, d'Afrique. De par la notoriété de son combat pour la liberté et l'indépendance, le Front de libération nationale (FLN) algérien a été l'un des rares mouvements de libération nationaux à être invité es-qualité à une conférence qui se fera remarquer par la qualité des chefs d'Etat qui y ont pris part - l'hôte indonésien, le président Ahmed Soekarno, les présidents indien Jawaharlal Nehru, et égyptien Gamal Abdel Nasser - et les thèmes abordés par cette conférence dite «afro-asiatique», la colonialisme et le racisme.
La conférence de Bandoeng condamna en effet le colonialisme et le racisme et opta pour le neutralisme (se démarquant de la guerre froide qui faisait rage entre le bloc communiste mené par l'URSS et l'Occident sous la houlette des USA) tout en posant les bases de ce qui deviendra le mouvement des Pays non alignés, l'un des plus vastes regroupements (hors ONU) de pays dans le monde.
Dans un monde bipolaire où s'affrontaient Américains et Soviétiques, les pays dits du «tiers-monde» décident ainsi de s'organiser et d'affirmer qu'ils ont leur mot à dire dans la marche du monde.
Bandoeng en 1955, avant le coup de grâce de l'ONU (Résolution 1514 du 14 décembre 1960), annonçait ainsi l'agonie, puis la mort, du système colonial et le joug qu'impose un pays sur un autre pays. L'Algérie combattante (de fait son représentant le FLN) était au coeur de ces deux évènements comme invitée à la conférence de Bandoeng, et observateur à l'Assemblée générale de l'ONU. La Révolution algérienne, véritable épopée, a ainsi marqué de son sceau l'histoire de la décolonisation et poséles premiers jalons de la marche des territoires non autonomes vers l'indépendance.


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