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«Basta !»
L'UGTA REAGIT À LA DECISION DE PRIVATISER 1 200 ENTREPRISES
Publié dans L'Expression le 04 - 11 - 2004

S'il faut aller vers une grève nationale, la Centrale le fera avec l'accord de ses structures de base.
Brutal aura été le réveil de la puissante Ugta. La sortie d'Ouyahia, annonçant la privatisation de pas moins de 1200 entreprises, a eu le chic de provoquer une sorte de «grand déballage» entre les cadres syndicalistes dirigeants, réunis hier à la Maison du peuple. Les représentants de l'ensemble des fédérations, qui sont intervenus à tour de rôle, ont exprimé toute la colère face à un gouvernement qui se sent assez fort pour cesser de s'encombrer de toute concertation sociale avant de prendre des décisions de cette importance. Entre ceux qui appellent à une grève générale immédiate, en se basant sur les textes adoptés lors du dixième congrès ainsi que la dernière CEN (Commission exécutive nationale), rejetant tous deux toute idée de privatisation, et ceux qui se sont montrés relativement fatalistes, des accusations feutrées ont fusé à l'encontre de la Centrale en générale, et Sidi Saïd en particulier.
Ces derniers sont tout simplement soupçonnés d'avoir négocié secrètement les termes de cette privatisation massive, laquelle, aux yeux de Mohamed Lakhdar Badreddine, député et secrétaire national chargé des affaires économiques, ainsi que de beaucoup d'autres intervenants, «n'épargnera pas non plus, dans un second temps, les secteurs stratégiques, ainsi que les activités techniques liées à la Fonction publique».
La direction nationale de l'Ugta, qui agit dans la transparence depuis que Sidi Saïd est à sa tête, ouvrant à la presse de bout en bout l'ensemble de ses rencontres, a ainsi donné une piètre figure du manque de cohésion qui la caractérise depuis que «l'heure du jugement dernier», dixit Badreddine, a sonné pour tous.
Tombant sa veste, résolu à crever l'ensemble des abcès, Sidi Saïd a été le dernier à prendre la parole pour faire une spectaculaire intervention. «La surenchère est on ne peut plus facile», s'est-il écrié. Cela, avant de demander: «Vous voulez la grève?» Le oui, pas véritablement unanime qui a fusé des présents, ne rappelait en rien une scène similaire intervenue au niveau du hall central de cette prestigieuse bâtisse en 1998. Testant ainsi le «moral» des dirigeants de ses troupes de choc, Sidi Saïd y est allé de ses propres reproches, lui qui en a essuyé pas mal, alors qu'il dit tenir plus que tout à son statut de syndicaliste, mais être prêt dans le même temps à quitter ce poste sans autre forme de procès s'il devait être convaincu que ce choix aidera les travailleurs ainsi que la Centrale. Sidi Saïd ne ferait quand même pas cela, le cas échéant, sans préparer le terrain à la seule personne qu'il pense être apte à lui succéder, et à gérer une situation d'une délicatesse extrême. Il s'agit vraisemblablement de Salah Djennouhat, secrétaire national en charge de l'organique.
Mais, fort heureusement, nous n'en sommes pas là. Sidi Saïd, qui a brandi le protocole d'accord intervenu lors de la dernière bipartite, a reproché aux fédérations, dont la plupart fonctionnent sans mandat depuis de trop nombreuses années, de ne pas avoir réuni les CEF (commissions exécutives fédérales) depuis les derniers congrès. Le même reproche est fait aux syndicats d'entreprises qui ne convoquent plus d'AG (assemblées générales) depuis au moins trois années. Bref, la situation est déplorable sur le plan organique. En témoigne le document gouvernemental transmis aux fédérations portant «remarques sur la stratégie industrielle au niveau des entreprises publiques» pour débat et critiques en concertation avec la base, et que les secrétaires généraux des fédérations se sont contentés de critiquer eux-mêmes, sans en référer à leurs troupes.
Premières décisions, tant que la Centrale demeure contre les privatisations, «s'il faut aller vers l'affrontement, a encore dit Sidi Saïd, nous le ferons en rangs serrés». C'est pourquoi un délai de deux mois a été laissé à toutes ces fédérations de retourner vers leurs bases et d'élaborer des documents détaillés sur chacun des secteurs concernés. Ce sera une occasion propice de redonner vie à des structures sclérosées en prévision d'éventuelles grèves, soit nationale, soit sectorielles. Sidi Saïd, qui soutient les réformes engagées par le président, citant en exemple le nouveau code de la famille, martèle que «même les privatisations ne doivent pas être rejetées de manière dogmatique si elles devaient servir à préserver l'outil de travail, les salaires ainsi que le mouvement syndical». Or, c'est loin d'être l'avis de la plupart des présents, pour qui sur les 1200 entreprises proposées à la vente, 600 sont parfaitement rentables, alors que les autres ont fait l'objet d'un véritable complot visant à les pousser à la faillite en attendant la privatisation, à commencer par les circuits de distribution liquidés, la concurrence déloyale avec l'émergence de la mafia des containers et le fait que le privé ne paie que rarement ses charges sociales...
Ajouter à cela, comme le soulignait Ouyahia lui-même lors de la dernière bipartite, la décision prise par le gouvernement de ne plus prendre en charge les salaires impayés. Les travailleurs concernés, au nombre de plusieurs dizaines de milliers, accepteront n'importe quoi plutôt que la mort à petit feu, une fois que la misère commencera à progresser et qu'ils n'auront même pas de quoi payer un quignon de pain à leur progéniture. Compte tenu du fait que le syndicat n'est présent qu'à hauteur de 1 % dans le secteur privé, il est également permis de supposer, comme le soutiennent de nombreux intervenants, que le gouvernement ait voulu faire d'une pierre deux coups, privatisant d'un côté et se débarrassant de l'Ugta de l'autre. De nombreux indices, semble-t-il, tendent à démontrer cette seconde thèse. Sidi Saïd, qui cherche avant tout à s'assurer de la force et de la loyauté de ses troupes, ne veut pour sa part rien précipiter et n'engager le fer qu'une fois toutes les données disponibles.
Toujours est-il qu'en réponse à notre question sur la tripartite, annoncée par Ouyahia pour après le mois de Ramadan, elle risque fort d'être reportée pour le début de l'année prochaine puisque l'ordre du jour de cette rencontre porte sur la stratégie économique des pouvoirs publics, y compris la privatisation, et que l'Ugta refusera désormais de s'en expliquer tant que sa base ne l'aura pas fait en toute transparence et démocratie avant elle.
Reste à se demander si Ouyahia attendra alors que le temps presse autant, et si la Centrale, pour une fois, cèdera à la pression de sa base et «renouera avec le syndicalisme», pour reprendre, là encore, une des nombreuses expressions dépitées du secrétaire général de ce cette Union.


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