Cette unité, si précieuse servira «la sauvegarde de notre pays et de notre liberté». «Les moudjahidine ont fait, de leur vie (...) un projet de construction du pays pour qu'il renoue avec son rôle civilisationnel parmi les nations.» L'évocation du 20 Août 1955 et 1956 «offre matière à la réflexion et à l'analyse d'une valeur morale et humaine qui a consacré le triomphe des Algériens lorsqu'ils ont privilégié les facteurs les unissant», a indiqué le président de la République, dans le message lu en son nom par le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi. La sacro-sainte unité nationale qui a été forgée dans le sang des martyrs est, en effet, l'une des valeurs sûres de l'Algérie, plus de 53 ans après son indépendance. Si le chef de l'Etat y a fait référence, c'est parce que c'est un argument très sérieux pour faire face à l'adversité. Aussi, le président de la République estime dans son message que «cette occasion constitue une référence nationale pour la consolidation de la cohésion sociale, le raffermissement des volontés et la mobilisation de toutes les énergies autour d'un même objectif», celui du développement social et économique. Ce sont ces «vertus qui ont fait de la Révolution un exemple pour toutes les âmes opprimées en quête de liberté et de dignité», a rappelé le président de la République. Cette unité, si précieuse servira, souligne le message, à «la sauvegarde de notre pays et de notre liberté». Pour ce faire, le chef de l'Etat appelle à «oeuvrer au resserrement des rangs face aux menaces du terrorisme barbare et dévastateur qui ne connaît pas de frontières». De fait, le président «lance un appel à tous les enfants de notre pays à s'unir pour barrer la route à tous ceux qui veulent attenter à sa stabilité et le plonger dans l'inconnu». Le premier magistrat du pays en appelle à l'ensemble des acteurs sociaux et politiques du pays, «à la différence de leurs obédiences et appartenances politiques, à l'effet de faire front uni contre le sous-développement, sous toutes ses formes». Le propos s'adresse donc à tout le monde, opposition comprise. Estimant tous les Algériens concernés par ce combat, le chef de l'Etat recommande de «nous dresser d'un seul bloc contre tout esprit pessimiste et défaitiste, en consolidant l'espoir et la confiance en soi afin de pouvoir appréhender positivement les difficultés économiques qui se posent aujourd'hui à la planète». L'ambition dépasse de loin les «petits calculs politiciens» des uns et des autres, puisqu'elle donne à la nation la dimension qu'elle n'a pas encore, Bouteflika préconisant «de nous projeter ensemble, forts du génie de nos jeunes savants, chercheurs et créateurs, de l'ère du pétrole dans l'ère des technologies de pointe». Nous n'en sommes pas encore là, plus d'un demi-siècle après l'indépendance. A ce propos, le chef de l'Etat propose de «marquer une halte pour méditer sur les facteurs de force de la Révolution et le degré de maturité de cette avant-garde qui l'a déclenchée et conduite dans ses étapes successives, exceptionnelles pour la plupart, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays». Un travail qui n'est pas véritablement accompli par la génération de l'indépendance, du seul fait que la jeunesse d'aujourd'hui ne semble pas faire montre de la même maturité ou alors on l'empêche de s'exprimer. Cette halte, le président de la République, donne l'impression d'y avoir bien reflechi puisque dans son message, il a eu des propos lourds de sens. «Les moudjahidine ont fait, de leur vie (...) un projet de construction du pays pour qu'il renoue avec son rôle civilisationnel parmi les nations.» Le martyre avait un sens concret. Et de finir son message: «L'Algérie est un legs précieux dont la préservation est la responsabilité de tous.»