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Un homme qui se confond avec la cause de la Palestine
LE MONDE PLEURE ARAFAT
Publié dans L'Expression le 13 - 11 - 2004

Une page de l'histoire de la Palestine vient de se fermer avec le décès de l'un de ses plus éminents hérauts.
Les Palestiniens pleuraient hier le leader charismatique de leur cause historique, Yasser Arafat, mort le jeudi 11 novembre à l'âge de 75 ans à l'hôpital militaire Percy (Paris) où il a été admis le 29 octobre dernier. La vie de cet homme hors du commun s'est confondue en vérité avec l'histoire moderne et tumultueuse du XXe siècle. Mohammad Abdel Raouf Arafat Al Kidwa Al Husseini, a eu une destinée singulière, lui qui a vu le jour en 1929 sur une terre d'exil déjà au Caire (d'autres biographies situent sa naissance à Jérusalem, il reste vraisemblable toutefois qu'il soit né au Caire où sa famille s'était installée pour fuir les exactions de l'occupant britannique) pour mourir à Paris loin de la terre pour laquelle il a tout sacrifié, sa fortune et sa carrière. Cet ingénieur en génie civil sera rapidement pris par le virus de la politique et rejoint à l'âge de 17 ans les rangs de la résistance après l'amère défaite arabe de 1947-48 et la création de l'Etat hébreu. Il se lancera alors corps et âme dans l'entreprise de faire réapproprier par le peuple palestinien sa terre et la résurrection de la Palestine. Une Palestine indépendante dont il rêvera sa vie durant, et pour laquelle il avalera toutes les couleuvres et acceptera toutes les humiliations. Ses études finies, il ouvre une entreprise qui connaîtra rapidement le succès, c'est important à signaler, car c'est avec cet argent acquis à la sueur de son travail qu'il mettra au service de la résistance, en créant en 1958, le premier mouvement de libération palestinien Al Fatah. Très rapidement aussi, le ton libre et déterminé du jeune palestinien indispose et sera mal pris par les dirigeants arabes lui attirant l'animosité de nombre d'entre eux, dont le président Gamal Abdel Nasser. De fait, ce ne sera pas le dernier accrochage qu'aura Arafat avec les dirigeants arabes trop infatués de leur propre importance pour saisir toutes les implications de la détermination d'une jeunesse palestinienne qui voyait les choses autrement. Yasser Arafat part s'installer au Koweït où il crée son entreprise. En 1964, il est Abou Ammar et décide d'abandonner toute autre occupation que celle de libérer la Palestine, cause pour laquelle il se consacrera totalement ses quarante dernières années de sa vie. Son opiniâtreté, son entregent, son sens de la communication sortiront peu à peu le dossier palestinien de l'impasse où l'ont enlisé les Arabes. En janvier 1965, le mouvement de Arafat, le Fatah, entre dans l'action et la lutte armée. Un nouveau palier dans la prise de décision sur le dossier palestinien par les Palestiniens venait ainsi d'être franchi et induira une nouvelle donne dans la problématique proche-orientale. Cette nouvelle orientation prendra toute sa signification en 1969, lorsque Arafat sera élu à la tête du Comité exécutif de l'OLP, instance suprême de la lutte du peuple palestinien. Il venait ainsi de remplacer l'inconsistant Ahmed Choukeiri, totalement inféodé à l'Egypte et fidèle exécutant des directives du Caire. Ce qui eu pour effet de bloquer dans la durée toute percée réelle de la cause de la Palestine, les Arabes semblant s'accommoder de cet état de ni guerre ni paix avec Israël. C'était deux ans après l'humiliante guerre des Six jours de juin 1967 où la coalition militaire arabe s'est faite écraser par l'armée israélienne qui occupa la totalité des territoires palestiniens alors gérés par l'Egypte (Ghaza) et la Jordanie (la Cisjordanie et Jérusalem-Est). Aussi, les Palestiniens viennent-ils, avec Yasser Arafat, de prendre leur cause en charge. Contrairement à Ahmed Choukeiri, Arafat n'est pas manoeuvrable ni ne se laissera manoeuvrer. Cela aura pour première conséquence un septembre noir de 1970, qui verra l'armée jordanienne massacrer des centaines de Palestiniens dans les camps de réfugiés en Jordanie, lançant ce peuple dans un nouvel exode au Liban. Le même processus se répétera au Liban en 1982, lorsque Israël tenta de liquider l'état-major palestinien et le président Arafat, engendrant un autre exil, en Tunisie, qui durera douze ans. A Tunis, Arafat échappe à plusieurs tentatives d'assassinat de la part de l'armée israélienne qui bombarda en 1984 la résidence du leader palestinien, tuant néanmoins l'un des dirigeants les plus respectés de la résistance palestinienne, Khalil Al Wazir, (alias, Abou Jihad). D'autres responsables palestiniens seront assassinés au cours de ces décennies noires par l'armée et le Mossad israéliens. Yasser Arafat avait effectivement la baraka qui a réussi à échapper à toutes les tentatives de mettre fin à sa vie fomentés contre lui par Israël. Son combat donnera à la cause palestinienne un retentissement considérable au niveau international et changera totalement la vision qu'elle avait de la problématique proche-orientale. Les Palestiniens, grâce à Yasser Arafat, ont repris la parole et défendent eux-mêmes leur cause dans les forums internationaux où le leader palestinien est devenu l'un des animateurs les plus assidus de ces assises, pour dire le combat pour la Palestine, pour solliciter l'application des résolutions de l'ONU sur le retrait d'Israël, pour affirmer le droit du peuple palestinien à l'érection de son Etat indépendant. Arafat, en dépit de toutes les erreurs qu'il a pu commettre dans sa longue carrière politique, a été un révélateur du fait palestinien que d'aucuns se sont empressés de faire passer par pertes et profits, tentant aussi de rayer le nom de la Palestine de la carte mondiale. Symbole de la révolution palestinienne, Yasser Arafat a été un rassembleur, il a été celui qui a refait l'unité dans les rangs de la résistance, qui s'est totalement investi dans cette cause, jusqu'à se confondre avec elle, ne reculant ni devant les rebuffades ni devant les humiliations qui ne viennent pas toujours de ceux que l'on pense. Le fait patent, au moment où le peuple palestinien enterre son leader charismatique, est que Yasser Arafat a sorti du néant la cause palestinienne où l'inaptitude des Arabes l'avait fourvoyé. Si de son vivant, Yasser Arafat n'a pas réalisé son rêve de vivre dans un Etat palestinien indépendant, il a fait le nécessaire pour que ses héritiers mènent à son terme cette entreprise de réhabilitation de la Palestine. Récemment encore il indiquait : «On me demandait quand j'étais à Beyrouth encerclé par l'armée israélienne, où je comptais aller. Je répondais: en Palestine. Si on me demande à nouveau aujourd'hui, alors que je suis en Palestine, dans mon QG de Ramallah, toujours encerclé par l'armée israélienne, où je compte aller. Je répondrais: à El-Qods» El-Qods où il n'aura plus le loisir de prier. Toutefois, aujourd'hui mort, Arafat restera à jamais l'artisan de la résurrection de son peuple enterré avant l'heure, autant par son ennemi sioniste, que par les potentats arabes qui n'ont pas fait ce qu'il fallait faire et ont été incapables d'aider un peuple qui a été expulsé et spolié de sa terre. L'Histoire se souviendra que cet homme qui est venu à l'ONU avec un olivier à la main proposer la paix aux Israéliens - qui ont ignoré ses sollicitations - a été l'artisan de l'éveil de la conscience nationale du peuple palestinien. En cela, les hommes et l'Histoire auront à en témoigner, d'autant qu'un Arafat servira encore mieux la cause de son peuple qui l'identifie aujourd'hui à la Palestine.

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