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L'histoire fascinante de la rue Tanger
QUARTIER EMBLEMATIQUE D'ALGER
Publié dans L'Expression le 07 - 10 - 2015

La rue Tanger, avec ses aspects, sa personnalité particulière, attire quotidiennement des milliers de passants ou visiteurs
Bonnes nouvelles pour les riverains de la rue Tanger. Les travaux de ravalement devront commencer incessamment, selon des sources de l'APC. Quelques immeubles anciens de bonne facture architecturale sont dans l'attente d'un sauvetage en urgence. La chaussée avec ses flaques nauséabondes est incluse dans le programme.
Baptisée au nom de Ahmed Chaïb, héros de la résistance, adjoint de Yacef Saâdi, cette rue encaissée entre la rue Ben M'hidi et Abane-Ramdane exerce une force d'attraction magique. Pour la densité des visiteurs et sa personnalité méditerranéenne, elle dame le pion aux plus prestigieux axes de la capitale. Aux odeurs de la sardine grillée se mêlent les épices qui parfument les bols d'haricot ou les poulets qui n'en finissent pas de rôtir. Et quand partout ailleurs à Alger les rideaux sont baissés, c'est à la rue Tanger qu'il est encore possible de trouver pitance dans une gargote bruyante sous les lumières crues des néons.
La rue Tanger a subjugué de hautes personnalités du monde du cinéma et de la littérature. Qu'on en juge. En 1931, Charlie Chaplin sortait de l'hôtel Aletti pour un petit tour en ville. Il découvre par hasard cette rue. C'est là, dans un petit restaurant qu'il est accueilli au milieu des imprimeurs.
En 1937, pendant le tournage de Pépé le Moko Jean Gabin est invité par le musicologue Iguerbouchen à s'attabler au restaurant Sélect «Le Bosphore» Iguerbouchen qui avait conquis le tout-Vienne avec ses rapsodies. Il avait son petit F3 rue Blanchard, aujourd'hui Seddik Ben Abdelaziz.
Karl Marx au Bosphore
Ce même restaurant a attiré une cohorte de grands noms de la presse nationale. Nombreux ne sont plus de ce monde; Halim Mokdad, Kheireddine Ameyar, Abdelaziz Hassani, Othmane Oudina, Mohamed Mansouri, Omar Boudia, Rabah Afredj, Omar Zeghnoun, Sid Ali Maloufi, Tahar Djaout ou le talentueux photographe Saci Haddad. Et c'est là qu'autrefois venait le prestigieux footballeur Larbi Ben Barek.
En 1887, le philosophe Allemand Karl Marx arpente la rue Tanger. Atteint d'une maladie pulmonaire, l'auteur du Capital loge à l'hôtel d'Angle-terre sur invitation de son ami le maire d'Alger selon l'historien Galissot (Marx à Alger). A son retour de Biskra où il a fait le plein de soleil, il retourne, en pleine forme et heureux de retrouver «Le Bosphore» et ses copains «socialistes» qui accueillent ce barbu venu de Londres avec son fort accent allemand.
A partir des années soixante, c'est l'enseigne du «Roi de la Loubia» de Ali El Morro qui va marquer les mémoires beaucoup plus que toute autre échoppe du quartier.
Le regretté El Morro a reçu dans sa petite gargote Boudjemaâ El Ankis, El Hachemi Guerouabi et Ammar Ezzahi.
Ahmed Halli, sans doute la plus mauvaise langue de tous les journalistes de la rue Tanger réserve ses éloges pour El Morro: «Il a eu beaucoup d'imitateurs, mais il était inégalable, parce qu'il avait ce don de vous captiver, et de faire de vous un ami intermittent, tout en vous faisant croire que vous étiez le meilleur de ses amis, sinon son meilleur ami. Je n'ai pas de doute qu'il sera bien accueilli là-haut, et qu'il aura droit à sa petite parcelle de paradis, sachant que les préposés ne le feront pas souffler dans un ballon ni le soumettre à l'épreuve de l'alcootest. Il est connu que là-haut, ils sont beaucoup moins mesquins, et plus indulgents qu'ici bas»
La rue Tanger a été érigée sur un cimetière musulman de la ville hors de la Casbah. Dans certaines échoppes, entre les morts et les vivants, il y a un simple revêtement de dalles. Tout au début du siècle dernier, des imprimeurs, dont les plus connus, Jourdan et Léon Marcel ont élu domicile sur cette rue étroite.
Le Paris-Alger magazine de mode est né sur cette rue. Il sera le précurseur de Femme Actuelle et Elle.
La fin du XIXe S. était marquée par un essor considérable de l'édition avec la découverte d'un monde nouveau qui s'offrait au colon.
La rue des imprimeurs
L'industrie du livre pourvoyeuse de nombreux postes de travail alimentait la restauration de la rue. Même le consulat d'Autriche était logé dans cette rue.
A l'époque, Hydra était une zone inhabitée et surtout dangereuse en raison de la présence de bêtes sauvages. Les chasseurs y allaient pour le lion et la panthère.
Le doyen mondial de la pâtisserie, El Hadj, se trouve à la rue Tanger.
Doté d'une mémoire prodigieuse, cet homme se souvient du Front populaire des années trente. Pour les amateurs de musique, l'enseigne Lamri connue de tout Alger attire les amateurs et professionnels.
La rue Tanger, avec ses aspects, sa personnalité particulière attire quotidiennement des milliers de passants ou visiteurs. Rue commerçante avec une vitalité méditerranéenne.
En 1970, Buzz Aldrin, le cosmonaute américain attablé dans une petite échoppe à grillades semblait découvrir un monde aussi nouveau que le sol lunaire qu'il avait touché.
Accompagné de Chérif Guellal, sa mission diplomatique à Alger avec pour objet une rencontre avec feu le président Boumediene en vue d'intervenir pour la libération de pilotes US détenus au Viet-Nam.
Rue Tanger c'est le coeur palpitant de la capitale, un espace convivial et chaleureux.
Patrimoine local, elle est dans l'attente d'un respectueux rafraîchissement.


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