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La preuve par Internet
TOURISME SAUVAGE ET VOLS D'OBJETS D'ART
Publié dans L'Expression le 25 - 11 - 2004

L'affaire des cinq touristes disparus a, fort heureusement, permis de délier les langues.
Comme il était permis de le supposer, l'affaire des cinq touristes allemands prétendument disparus alors qu'ils se livraient à de vulgaires pillages de nos richesses archéologiques, n'était que la face émergée d'un immense iceberg. C'est, du moins, ce qu'il convient de retenir de la lettre adressée depuis décembre 2002 à l'ensemble des autorités concernées de la part de l'agence touristique Tarahist, et dont nous avons obtenu copie. D'entrée de jeu, le document révèle qu'il est en fait un parmi des dizaines d'autres qui l'ont précédé: «Ce n'est pas la première fois que nous attirons votre attention sur le pillage des sites préhistoriques dans nos parcs nationaux du Sahara, notamment le parc national de l'Ahaggar et le parc national du Tassili n'Ajjer». Même les fameux touristes véritablement enlevés l'année passée étaient passés par une «filière» non officielle, sans protection, ni passage par des agences de voyages, ni guides agréés, ce qui a rendu possible leur rapt par le groupe terroriste de Mokhtar Belmokhtar, rejoint par la suite par Amari Saïfi, alias Abderrezak El-Para. En matière de révélations, il est directement fait état d'agences de voyages étrangères qui organisent, quasi au vu et au su de tous, des «circuits de pillage». Le document rapporte à ce propos que les professionnels du tourisme dans le Grand Sud algérien savent que «des organisations de voyage étrangères programment des circuits de pillage professionnel avec leurs propres véhicules dans les zones archéologiques du grand sud algérien». C'est documents à l'appui, notamment des articles de presse allemands et des «guides touristiques» puisés sur Internet, où le «pillage» et le «tourisme sauvage» sont évoqués à mots à peine couverts, que Tarahist se demande «pourquoi ces agences étrangères continuent d'exercer librement depuis des années avec leur personnel, leurs véhicules et matériels, sans licence ni représentation dans notre pays». Le document ajoute que ces agences étrangères, qui déclarent publiquement leurs chiffres d'affaires dans leurs pays d'origine, jouissent depuis des années de la priorité par rapport aux agences algériennes classiques qui obéissent, elles, aux normes imposées par les besoins sécuritaires mais aussi par la nécessaire protection de nos sites archéologiques.
Partant de ce constat, que l'Algérie semble avoir «toléré» dans le but d'encourager le tourisme dans notre pays, il y a lieu de dire que les autorités assument de facto une part de responsabilité dans ce qu'elles dénoncent aujourd'hui. Quoiqu'il n'est jamais trop tard pour bien faire. Pour ce qui est du chapitre des révélations fracassantes, un site Internet, débusqué et traqué par la fondation «Déserts du Monde», en collaboration avec l'éminent professeur Jeremy Keenan, est pointé d'un doigt accusateur. The Rollig Rover, car c'est de lui qu'il s'agit, présente clairement sur son site, du matériel ne pouvant guère servir à autre chose qu'au pillage ainsi qu'à la revente des objets néolithiques dérobés. Des objets, vraisemblablement pris sur le sol algérien, sont même présentés à la vente aux enchères sur le site en toute impunité. Inutile de dire que l'ensemble de ces données ont été effacées dès que le scandale a éclaté dans le courant de cette semaine.
L'agence algérienne, qui dit avoir reçu une «demande de coopération» de la part de The Rollig Rover avec un programme précis des voyages, les noms des «pilleurs» attendus et de leurs circuits, ajoute être persuadée «que toutes ces données et toutes les évidences (fournies en pièces jointes de cette lettre), alliées à une stratégie intelligente de nos services des douanes et du parc national de l'Ahaggar, devraient permettre de mettre hors d'état de nuire ces pilleurs professionnels en les prenant en flagrant délit». Il est regrettable de constater que si cela a en effet eu lieu, il a fallu attendre deux longues années. Il a également fallu que la presse se saisisse de l'affaire des cinq touristes «disparus» pour que le pot aux roses soit enfin définitivement découvert et que les révélations se suivent en une véritable cascade. A la faveur de ces révélations, il est également loisible de comprendre pourquoi les autorités allemandes, d'ordinaire si «offensives» quand il s'agit de leurs ressortissants mis en difficulté, se sont confinées dans un discret silence qui en dit long sur la complicité passive de Berlin.


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