Les ententes illicites pour décrocher les marchés publics en Algérie sont pratiquées non seulement par des entreprises algériennes mais aussi par des firmes étrangères et certains Etats, a affirmé, hier à Alger, le président du Conseil de la concurrence, M. Amara Zitouni. Ce responsable a tenu ces propos lors d'une journée d'étude consacrée aux indices de collusion dans les marchés publics. Dans le domaine économique, la collusion est une entente entre des hommes d'affaires afin de se partager un marché ou de permettre, en particulier, à un opérateur économique de bénéficier d'un marché public contre des financements convenus au profit des sociétés qui se désistent en sa faveur. «En Algérie, le phénomène de collusion en matière de marchés publics existe depuis longtemps, et les entreprises algériennes ne sont pas les seules à se livrer à ce genre d'actes illicites, puisque des sociétés étrangères qui exportent leurs marchandises vers l'Algérie recourent à la collusion transfrontalière qui implique aussi certains pays souhaitant se partager le marché algérien», a indiqué M. Zitouni. Selon lui, les secteurs les plus touchés par ce phénomène sont ceux des travaux publics, des médicaments et, à un moindre degré, ceux de la chimie et de l'électronique.