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Quid du maire en Algérie?
Publié dans L'Expression le 11 - 02 - 2016


Une pièce essentielle de la gouvernance fait défaut en Algérie. Il s'agit du premier magistrat de la commune, autrement dit le maire -un maire dans son acception universelle, certes - dont l'absence est de plus en plus remarquée, au détour de visites protocolaires de maires étrangers. La preuve en a été administrée ces dernières semaines, lors de «défilés» de maires français dans nos villes. Ça a été flagrant quand nos villes ont accueilli des premiers édiles étrangers. Cela a été le cas récemment avec la venue du maire de Lyon, Gérard Collomb (Parti socialiste, PS) à Sétif, celui de Bordeaux, Alain Juppé (parti de droite, Les Républicains, LR) à Oran et ce lundi, la première magistrate de Paris, la capitale française, Anne Hidalgo, (PS). Ces hommes et femme sont tous des politiques, sont ministrables et peuvent postuler à la plus haute magistrature de l'Etat (c'est le cas du maire de Bordeaux, M.Juppé, candidat aux primaires de son parti pour la présidentielle française de 2017). En venant en Algérie, en se faisant recevoir par les plus hautes autorités de l'Etat, M.Juppé se teste. C'est dire que le maire est, dans une démocratie, un des rouages fondamentaux de la bonne gouvernance urbaine et plus généralement dans la prise de décision outre la ville qu'il dirige, la région en général, avec un ascendant certain sur la stabilité du pays. Or donc, cette pièce, le maire, essentielle ailleurs dans le monde, n'est pas prise en compte en Algérie. De fait, le maire algérien n'a pas de statut politique. Il est le président de l'«Assemblée populaire communale» APC. Il n'est qu'un faire-valoir, dès lors que le secrétaire général de l'APC a plus de poids politique que son «président». C'est tellement vrai qu'à Sétif et Oran, les maires de ces villes faisaient banquette. Ce sont les walis qui ont été les interlocuteurs [politiques] des maires de Lyon et de Bordeaux. A Alger, pour la venue de Mme Hidalgo, maire de Paris, il n'y avait que le wali de la capitale à l'accueil. Et pour cause! Alger, aussi singulier que cela paraisse, n'a pas de maire. Alger est un conglomérat de 26 communes - dont chacune est dirigée par un président d'APC - qui n'a pas de maire titulaire pour la gouverner, le poste étant resté vacant. Avec une population de 3 millions d'habitants, Alger est l'une des plus grandes villes africaines et compte parmi les grandes capitales du monde. Or, elle n'a pas de maire! Une anomalie dont les responsables politiques du pays ne semblent pas en mesurer l'absurdité. Une ville de la dimension d'Alger, n'a plus de premier magistrat depuis la fin des années 1960 et la dissolution du Conseil populaire de la ville d'Alger (Cpva) dont le président était Bachir Mentouri. Il faut sans doute aussi ajouter, qu'outre l'absence d'un maire, Alger ne dispose pas non plus d'une mairie représentative de cette mégapole. Le bâtiment qui tenait lieu de siège à la mairie d'Alger (Cpva) a été octroyé à l'Assemblée populaire nationale (APN) et n'a jamais été remplacé. Il est vrai que Bachir Mentouri a été, avec le maire de Constantine, Hassan Boudjenana, l'un des derniers Mohicans, dirigeant à l'ancienne et selon les règles héritées de la France, avant la mise en place du Code communal de 1968, refondé par celui d'avril 1990, relativisant grandement le rôle politique du maire. Aussi, il n'est pas étonnant que Bachir Mentouri et Hassan Boudjenana, qui ont marqué leur passage à la tête des exécutifs de ces deux grandes métropoles, (Alger et Constantine) soient restés une exception. Sous cet angle, on peut estimer que le poste de maire était encore - avant les Codes communaux de 1968 et de 1990 - une charge éminemment politique. Les récentes visites des maires français illustrent ce qu'est la place du maire ailleurs dans le monde où les magistrats municipaux ont le profil d'hommes d'Etat qu'ils mettent en exergue dans leur gestion de la commune. De fait, ils sont nombreux à postuler à des postes plus gratifiants dans de hautes charges dans les institutions de l'Etat, y compris à la charge suprême de premier magistrat de l'Etat. Or, ce chemin est barré pour les maires algériens confinés dans les tâches subalternes d'exécutants. Quand il a été question de parler politique avec les maires de Lyon et de Bordeaux, ils n'ont pas trouvé en face d'eux leurs collègues de Sétif et Oran, mais les walis de ces villes et des politiques dépêchés d'Alger. Ceci pour dire que le poste de maire, tremplin de toute carrière politique, - exigeant certes des compétences et une culture politique et générale qui confèrent à l'élu la stature d'homme d'Etat - est réduit à sa plus simple expression en Algérie. Aussi, le maire n'a seulement pas de place dans le système politique algérien. Dès lors, la question qui se pose est de savoir si l'on se rend compte de cette étrangeté qui -sans doute - explique la faillite de la gouvernance communale et, toute chose égale par ailleurs, certains échecs de la gouvernance du pays.

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