Une image qu'on a rarement vue cette année De fortes averses, des rafales de vent et même de la neige sont attendues jusqu'au vendredi 19 février où le soleil brillera de nouveau jusqu'à la fin du mois. Alors que d'habitude on se réjouit du retour du soleil, en cette année de sécheresse c'est le mauvais temps qui nous remonte le moral!La bonne nouvelle est donc là et occupe toutes les discussions: la pluie et la neige feront leur retour à partir de lundi prochain. Notre hiver au compte-gouttes se réveille encore une fois, mais juste pour quatre petits jours. En effet, Météo Algérie annonce de fortes averses, des rafales de vent et même de la neige, à partir du 15 du mois en cours. Ces prévisions météorologiques concernent les régions nord du pays, que ce soit le centre, l'est ou l'ouest. De fréquentes averses de pluie accompagnées de rafales de vent affecteront ces régions côtières et proches côtières. Les chutes de neige sont, elles, attendues sur les reliefs dépassant les 700 mètres d'altitude. C'est lundi où l'on aura droit à la grosse tempête. Les jours suivants les averses seront plus modérées. Pour ce qui est des températures, malgré les chutes de neige, elles ne devraient pas être trop basses avoisinant en moyenne les 10 à 13°. Il est vrai que ce ne sont pas les 20° auxquels on a eu droit ces dernières semaines, mais pour la saison on peut dire qu'elles sont modérées! Il ne faut toutefois pas trop se réjouir, l'hiver ne s'est pas encore installé. Le soleil brillera de nouveau jusqu'à la fin du mois où est attendu un autre petit épisode nuageux. Les spécialistes, qui espèrent que des BMS viendront leur donner tort, prévoient un mois de mars tout aussi clément avec une dizaine d'épisodes pluvieux de faible intensité. On n'est donc pas encore sortis de l'auberge! La sécheresse menace toujours! Les 94 barrages du pays ont certes un taux de remplissage de 70%, mais les autorités savent qu'avec les besoins actuels de la population, ces capacités risquent de fondre comme neige au soleil! Si la situation persiste, l'Etat risque d'être contraint de revoir la tarification de «l'or bleu» à la hausse! L'Algérie est en proie à une crise hydrique critique. Les conséquences risquent d'être des plus affreuses sur la population. «Afeddikhe, thirghi» (Une blessure aggravée par une brûlure, Ndlr), dit un adage populaire de chez nous. Aux conditions économiques et financières déjà détériorées, vient s'ajouter cette menace qui risque d'aggraver sérieusement la situation. L'inquiétude gagne les paysans, le ministère des Ressources en eau pense à la rationalisation et le gouvernement cherche la parade. Le danger est bien réel. Bien que prévisible, la sécheresse est la catastrophe naturelle la plus coûteuse et la plus meurtrière de notre époque. Les conséquences qui en ressortent sont des plus terribles. D'abord, sur l'agriculture: l'irrigation des cultures (telles que le blé) est affectée par la sécheresse car les réserves d'eau sont faibles. Les conséquences de la sécheresse peuvent perdurer longtemps après le retour des pluies: denrées alimentaires rares et chères, ressources en eau peu abondantes, sols érodés et bétail affaibli, sans parler des conflits juridiques et sociaux qui peuvent persister des années durant. Les sécheresses sont souvent suivies d'inondations de grande ampleur qui surprennent les populations au moment où elles sont les plus vulnérables, entraînant un surcroît de souffrances. La santé des populations n'est pas en reste des menaces de la sécheresse, les enfants et les personnes âgées sont très fragiles et sensibles aux fortes chaleurs car ils n'ont pas le réflexe ni l'envie de boire pour lutter contre leur déshydratation qui peut tuer. De plus, le manque d'eau et la chaleur favorisent la propagation d'épidémies graves telles que le choléra et la schistosomiase. Enfin, la sécheresse assèche les sols et altère le bon développement de la faune et de la flore. Ainsi, les incendies sont souvent nombreux en période de sécheresse, et vont émettre des gaz nocifs qui vont polluer l'atmosphère et accentuer l'effet de serre. Il faut cependant rester optimiste car avec ses barrages et ses stations de dessalement d'eau potable, l'Algérie a encore une marge de manoeuvre, même si cette sécheresse conjuguée à la chute des prix du baril de pétrole fait amèrement penser à l'Algérie des années 1980...