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Quand la peur change de camp
SKIKDA
Publié dans L'Expression le 29 - 12 - 2004

Expression célèbre parmi d'autres, elle désigne ici l'angoisse causée par les agressions en lieu et place du terrorisme.
«Skikda a connu ces derniers temps une légère amélioration sécuritaire grâce au plan Delphine» selon un responsable de la gendarmerie. On constate cela en regardant les données statistiques les plus récentes relatives à cette wilaya. En effet, ces derniers mois, il y a eu 101 affaires criminelles, avec 162 personnes arrêtées dont 80 se trouvent en détention provisoire.
La police judiciaire, quant à elle, a traité 40 affaires criminelles, interpellant 56 personnes dont 41 ont été placées en détention préventive. Il est à relever, ici, dans le cadre de la lutte contre la drogue, que le service de la gendarmerie de la wilaya de Skikda et dans la même période, ont réussi à saisir 1,4 kg de cannabis et 5000 gélules et pilules de produits psychotropes divers, tels que le Diasépam, le Témesta, le Nivotrène que l'on appelle vulgairement «Madame Courage», mais aussi d'autres produits stupéfiants, comme ils ont saisi 15 m3 de sable volé, ce qui représente plusieurs tonnes, pris dans des plages protégées, bien souvent avec des complicités quasi insoupçonnables.
Et en ce qui concerne la sécurité routière, la même période a été caractérisée par 148 accidents de la route qui ont provoqué le décès de 20 personnes en blessant 290 autres. Dans le même temps, 65 personnes ont été arrêtées et 14 d'entre elles placées en détention provisoire pour grave et mortelle infraction au code de la route.
Il est à relever que le bilan global de la lutte contre le crime organisé et la délinquance routière, a connu une notable amélioration comparativement à celui de l'année précédente. Mais, en dépit de tous ces efforts et des moyens dont dispose la gendarmerie (chiens policiers, motos BMW, nouvelles voitures Peugeot 307, moyens de communication très modernes...) le mal est partout et le crime est toujours là ... que ce soit dans le meurtre ou dans la drogue, dans la prostitution ou dans les agressions, dans le vol ou dans le trafic, même dans la méchanceté gratuite de tous les jours, le fameux héritage de Caen est toujours là.
L'exemple des habitants de la cité Ennafir en témoigne. Ces derniers ont même commencé à signer une pétition dans laquelle ils souhaitent l'intervention des autorités locales pour mettre un terme à cette situation, après de multiples agressions de la part d'une bande de délinquants, consommateurs de drogue et d'alcool...
La dernière agression ne remontant pas à très loin, celle d'une femme qui se rendait à l'hôpital en empruntant ce chemin là, par la même bande, qui d'ailleurs, a fait de la cité d'à côté (Haï Edoubat), dont les habitants ont déménagé il y a longtemps, une sorte de «mahchacha» en plein air...
Harcèlements tous azimuts...
Sans parler des filles qui se font harceler et agresser quotidiennement dans la rue principale Didouche Mourad et sous les yeux de leurs familles avec des mots blessants, indécents et si jamais elles ont le malheur de se défendre, elles le payeront cher, car elles risquent d'être frappées voire menacées avec un couteau ou autres... C'est le cas de H., jeune fille, victime de harcèlements quotidiens de la part de ses collègues de travail. «Quand cela vient d'ailleurs je peux fermer les yeux et me boucher les oreilles ...mais que de tels comportements viennent du lieu où je travail ça je ne peux le supporter. Quant aux harcèlements et aux menaces cela fait aussi partie de mon quotidien ...» M.29 ans, a été victime de vol deux fois de suite: «Je suis traumatisée, je n'ose plus sortir seule dans la rue en portant des bijoux. Une fois on m'a volé ma chaîne en or et la deuxième fois, mon portable...» N., fonctionnaire dans une société, s'est vu voler son salaire, deux jours avant la fête de l'Aïd. Mais, peut-on accuser ces jeunes voleurs et délinquants à 100 % ? H. nous a rapporté qu'il y avait cette contrainte sociale qui pousse ces jeunes à emprunter ce chemin pour assurer leur argent de poche en volant des portables, des magasins, en agressant des gens, en vendant de la drogue ou en se prostituant.
Elle poursuit son témoignage: ...Un jour j'étais au marché et j'ai aperçu un jeune homme qui volait une dame. Je lui ai dis pourquoi tu fais ça ? Si tu veux de l'argent je t'en donne et là il m'a répondu : «Oui mais tu vas me donner aujourd'hui de l'argent et demain et après-demain tu va encore m'en donner...tu sais cette femme va acheter de la vaisselle alors que moi je n'ai même pas de quoi manger». «Et là je suis restée sidérée». Le chef de groupement de la gendarmerie nous a confié que cet été, il y a eu plusieurs plaintes à propos des plages privées et des tentes qu'ils louent aux touristes et vacanciers pour la somme de 200 et 500 dinars sans autorisation. «Nous nous sommes retrouvés face à un vrai dilemme entre notre conscience professionnelle et notre humanité» . «Et là, on a préféré les laisser faire, plutôt que de les pousser à voler ou vendre de la drogue». Personne n'ose utiliser son portable dans la rue. Tous, utilisent plutôt des micros cravate.
On ne porte plus de bijoux, on ne sort jamais tranquille d'une banque, on ne va jamais aux souks les poches pleines de peur d'être agressé. Tout le monde a peur de tout le monde et tout le monde se cache de tout le monde. Hélas, nous vivons une époque où méfiance et peur règnent en maîtres.


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