Un «différend frontalier» ravivé par la découverte de pétrole en off-shore A la veille de l'indépendance du Guyana, le Royaume-Uni et le Venezuela signèrent, le 17 février 1966, le Traité de Genève à l'ONU, par lequel ils ont convenu de la création d'une commission mixte chargée de trouver en quatre ans une solution au litige territorial au sujet de la région de l'Essequibo, qui les oppose et dont le Venezuela réclame la souveraineté, fondée sur ce même traité. A l'occasion du 50e anniversaire de la signature de ce traité, l'ambassade de la République bolivarienne du Venezuela à Alger a organisé jeudi dernier un colloque afin d'informer à propos de la controverse territoriale, héritée du colonialisme britannique, qui oppose ce pays à la République coopérative du Guyana au sujet de la région de l'Essequibo. Le colloque était animé par Madame Yurlen Rondon, première secrétaire à l'ambassade qui a développé, devant un parterre d'étudiants et journalistes, les positions de son pays devant ce litige séculaire. Ce territoire, d'une superficie de 159 500 km2, a été incorporé à la République coopérative du Guyana dont il représente 62% de la superficie totale. Une autre revendication territoriale émane de l'Etat voisin du Surinam réclamant une zone au sud-est du Guyana ex-britannique qui compose environ le tiers sud-est de la région. Des procédures ont été mises en place, dans le cadre de l'accord de Genève, afin de trouver une solution par des «voies d'application pacifiques» de cette «victoire diplomatique» sur le droit (reconnu) du Venezuela sur la «Guyana Essequiba». Le Venezuela estime que le scénario idéal, pour régler ce problème, réside dans un accord par voie «amiable, pratique et légale» dans la stricte conformité du Traité de Genève de 1966. Vinrent récemment, au grand dam de Caracas, les appétences des grands trusts pétroliers, Exxon Mobil, en l'occurrence, qui n'affiche aucun scrupule quant à l'exploitation ou à l'exploration illégales de ressources pétrolières dans les eaux territoriales de l'Essequibo, un territoire en litige, ou occupé à l'instar de ceux du Sahara occidental ou de Palestine dont les richesses continuent à être lapidées illégalement par leurs occupants. La chancelière Delcy Rodriguez a déclaré en 2015 qu'une communication, demandant le gel immédiat de ces activités, avait été envoyée à Exxon Mobil. Le Venezuela a ainsi exhorté de façon «formelle et catégorique» cette transnationale d'éviter toute incursion dans cet espace maritime. L'Essequibo recèle des «trésors» minéraux, allant du pétrole à l'or en passant par les diamants, l'aluminium ou encore le coltan, un minéral qui sert à fabriquer des pièces d'avion, de fusées, des outils de précision, mais surtout des objets de consommation très courante et des condensateurs pour les ordinateurs et les téléphones portables. Ainsi, l'ambition d'Exxon change désormais la donne dans cet espace maritime convoité. Elle a en effet entrepris des recherches exploratrices de pétrole off shore à 200 km de la côte atlantique de ce pays sur une zone de 26.800 km2.