Un match de fin de saison, sans réel enjeu, et qui aurait dû se dérouler dans le fair-play, au lieu de tourner au cauchemar, pour cause de sinistres individus qui continuent en toute impunité d'imposer leur loi par la violence. La rencontre Mouloudia d'Alger-Entente de Sétif, qui entrait pour rappel dans le cadre de la 30ème et dernière journée de la Ligue 1 Mobilis, sanctionnée au final par un score nul de 2 à 2, s'est malheureusement achevée avant-hier au stade Omar-Hammadi dans la confusion totale. Un match de fin de saison qui a réellement failli semer la mort en marge de ce dernier duel au cours duquel les Sétifiens s'étaient déplacés dans la capitale, avec l'ambition légitime d'accrocher une place qualificative à une compétition africaine. Finalement, les Ententistes ont achevé leur saison au pied du podium, et surtout au terme d'une rencontre qui a complètement viré au cauchemar, lorsque dès le coup de sifflet de l'arbitre Mial, des centaines de supporters du Mouloudia ont envahi de partout le terrain, pour tenter d'agresser le portier sétifien Belhani. Ce match qui avait été plusieurs fois émaillé par des échauffourées avec un service d'ordre peu nombreux, et des arrêts pendant plusieurs minutes, «sentait» vraiment le roussi. Pendant ce match, le Mouloudia avait atteint la pause en sa faveur sur le score de 2 à 0, avant de se faire rejoindre à la marque durant le temps additionnel, en présence d'un nombreux public mouloudéen complètement «surexcité», et auquel à plusieurs reprises, certains joueurs du MCA comme le portier Chaouchi, Boucherit, et autres Hachoud, lui ont demandé de garder son calme. Même Omar Ghrib a été obligé d'intervenir auprès de la 2ème tribune où les choses avaient pris une tournure très inquiétante. Mais en réalité, personne n'avait imaginé ce qui allait se produire à la fin de ce match, lorsqu'une horde de jeunes supporters du Mouloudia allait «s'attaquer» carrément aux forces de police. Selon de nombreux témoins oculaires présents avant-hier à Bologhine, un individu se serait emparé de l'arme de service d'un fonctionnaire de police et tiré plusieurs coups de feu, alors que d'autres policiers s'étaient retrouvés entourés de partout par une horde de voyous en furie et totalement incontrôlables. Des sources concordantes nous ont fait état de plusieurs policiers sérieusement blessés, et dont un aurait été victime de plusieurs fractures au niveau du torse. Le plus navrant et surtout déplorable au cours de ces faits aura été sans conteste cette déclaration de Ghrib qui a justifié une telle grave réaction des supporters de son club, en désignant comme principal coupable le portier de l'ES Sétif Belhani. Quant au keeper de l'ESS, ce dernier a nié avec force avoir commis un geste obscène envers la galerie mouloudéenne, et qu'il avait tout simplement levé les bras au moment de l'égalisation de son équipe. Il n'en demeure pas moins que ce qui vient de se dérouler vendredi dernier à Bologhine confirme de manière irréfutable, le degré de pourrissement atteint aujourd'hui au sein de notre sport-roi, Un match de fin de saison, sans réel enjeu, et qui aurait dû en principe se dérouler dans la convivialité et le fair-play, au lieu de tourner carrément au cauchemar, pour cause de sinistres individus qui continuent en toute impunité «d'imposer» leur loi, au détriment d'une société civile «gangrénée» par la violence. Le Mouloudia d'Alger est devenu otage de la rue, via des supporters qui ont encore terni l'image d'un authentique club historique, réduit aujourd'hui à subir de plein fouet les affres d'une réalité marquée chaque jour de foot, par la mort progressive, et surtout inexorable du doyen des clubs algériens. Les faits qui se sont produits avant-hier, sont de la plus haute gravité, et que notre conscience ne saurait taire. Notre société a bel et bien atteint un seuil des plus inquiétants, via un football national qui porte en lui désormais tout ce qui va à l'encontre du véritable ballon rond.
