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Le livre : la raison elle-même
LE TEMPS DE LIRE LA LECTURE PUBLIQUE EN ALGERIE (1830-1962) DE ARAB ABDELHAMID
Publié dans L'Expression le 09 - 02 - 2005

La lecture publique bien pensée pourrait être un commencement d'espérance du bien penser.
On ne met jamais assez de soin pour que le peuple se cultive et devienne penseur et donc créateur. On aime bien le mettre à toutes les sauces, mais rarement au moment du partage. En d'autres pays, en temps de guerre, un chef militaire disait: «une armée sans culture est une armée battue», - que ne dirait-on en temps de paix : «un peuple cultivé avance dans tous les domaines de l'existence, en amour comme en science»?
Des humanistes spécialistes de la pédagogie ont depuis longtemps chez nous - oui, chez nous - essayé d'instruire nos jeunes intelligences et de les former à la sagesse. En fait, c'est toute une architecture de culture essentielle qu'il aurait fallu entreprendre, mais laquelle et comment? Il faut quand même se rappeler les conditions difficiles de mise en place auxquelles a été soumise cette architecture culturelle et aussi se rendre à l'évidence qu'elle est toujours autre chose que belle et juste, la pensée créatrice délivrée dans la douleur et la précipitation! Car, à l'aube de l'indépendance, le légitime enthousiasme l'a emporté sur tout : on a cru, en toute bonne foi, refaire le monde, refaire toute la pensée, refaire tous les livres, et dans la foulée trop précipitée pour être ordonnée, on a trop souvent piétiné, aveuglément comme dans l'obscurité, des trésors, - et l'on est par moments devenus fous destructeurs de livres.
Or nous avons tous besoin d'avenir ; et comme la bibliothèque rappelle le passé à l'esprit, il est sûr que le temps de lire est précieux pour celui qui raisonne. Le nombre de bibliothèques ouvertes, le nombre de livres disponibles, le nombre de livres lus par le peuple, pourraient être autant de critères pour juger de la bonne santé d'un peuple qui marche vers le progrès. «Va lire ! Rouh taqrâ!», criaient nos anciens à leurs enfants pour les inciter à s'éloigner de l'oisiveté et des tawayach, ces maux qui refrènent l'évolution de la jeune intelligence, et à s'éduquer et s'instruire pour trouver dignement, une fois devenus adultes, des remèdes suffisants à leur besoin de vivre, à leur besoin d'être libres. La lecture soulage quelque peu comme une assurance couvre les risques, mais elle porte plus loin : elle préserve contre l'ignorance.
Aussi, sous le titre La lecture publique en Algérie durant la période coloniale (1830-1962) (*), Arab Abdelhamid, titulaire d'un doctorat d'Etat en bibliothéconomie, nous amène-t-il à réfléchir sur le rôle important des bibliothèques publiques à travers un travail complet, car documenté et commenté. La période étudiée permet de comprendre l'intérêt du colonisateur à ouvrir des bibliothèques, en les multipliant et en les intégrant dans sa stratégie générale, les considérant comme essentielles à côté de l'école pour «l'éducation du peuple». Evoquant l'exemple de la Belgique, Arab Abdelhamid rapporte l'exposé des motifs consacrant l'organisation d'une bibliothèque: «Une restauration nationale ne peut se concevoir sans une restauration intellectuelle.» Etudiant les préoccupations coloniales de la France en Algérie, il écrit: «À ces considérations qui justifiaient l'utilité, voire la nécessité des bibliothèques d'une manière générale, s'ajoutaient d'autres raisons particulières qui rendaient indispensable la création de bibliothèques publiques en Algérie durant la période coloniale. Cette tendance s'accentuait par le fait que les habitants d'origine française étaient minoritaires d'où la nécessité d'utiliser l'école et la bibliothèque en tant que «moyen unique non seulement de propager l'instruction, mais aussi d'affermir et de développer dans la population une mentalité française». Cela dit, quel est, au vrai, s'interroge Arab Abdelhamid, «le rôle, la nature et l'état de fonctionnement des bibliothèques algériennes de la période coloniale pour vérifier leur impact sur les populations musulmanes et européennes»? Sa recherche incite tous ceux qui sont concernés par le livre (auteurs, éditeurs, libraires, responsables de structures d'éducation nationale, directeurs de centres culturels, conservateurs de bibliothèques,...) à aller au plus au fond de ce questionnement pour débattre sur le peu d'importance accordé aujourd'hui aux bibliothèques publiques et, plus exactement et plus largement, à la lecture publique.
N'est-il pas grand temps que, dans notre pays, des volontés responsables fixent clairement les objectifs d'une politique audacieuse en matière de bibliothéconomie et libère et promet toute expression créative algérienne intellectuelle se réclamant d'une culture nationale démocratique?


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