Le professeur Lellou affirme que «le cancer provoqué par le tabac tue annuellement 15.000 personnes en Algérie». La broncho-pneumopathie-chronique obstructive est en constante augmentation. Au moins, 500.000 cas sont enregistrés un peu partout sur le territoire national. La prévalence augmente de jour en jour. C'est ce qu'a révélé jeudi à L'Expression le professeur Lellou Salah, chef de service des maladies respiratoires à l'Etablissement hospitalo-universitaire d'Oran. En tirant l'alarme, le professeur Lellou Salah dira que «les deux tiers des malades ne sont pas diagnostiqués». Localement, soit à Oran, le chiffre exact des patients pris en charge quotidiennement est de cinq malades dont un à deux nouveaux cas», a expliqué Lellou Salah, ajoutant que «dans notre service cinq cas de cancer ont été diagnostiqués précocement et opérés, ils sont vivants». Le tabac en est le principal facteur provoquant le cancer bronchique. Là encore, Lellou Salah, dans une déclaration faite à L'Expression, revient en affirmant que «90% des cancers bronchiques sont provoqués par le tabac, d'où les campagnes de prévention contre le tabac que nous avons lancées». Car, a-t-il expliqué, la Bpco est une maladie irréversible. Il faut donc stopper son évolution. En Algérie, avance le professeur, «le cancer provoqué par le tabac tue annuellement 15 000 personnes». Une telle problématique a été posée avec acuité à l'occasion des travaux des 6èmes Journées internationales pneumologiques tenues à l'EHU d'Oran, rencontre à laquelle d'imminents médecins ont pris part. Dans sa communication, B. Melloni, chef de service de pneumologie du CHU de Limoges (Belgique) est revenu sur l'impact considérable de la Bcpo pour le patient en termes d'handicaps respiratoires et de mortalité. Comme elle n'a pas omis au passage de souligner l'impact d'une telle maladie sur la société en termes de ressources économiques. «Les exacerbations représentent la part prépondérante des dépenses de santé», a expliqué le Dr Melloni du CHU de Limoges ajoutant que «la lutte contre le tabagisme, la réhabilitation et les traitements pharmacologiques sont essentiels dans la prise en charge des patients». Pour le Dr Melloni, plusieurs études ont montré l'impact de l'éducation thérapeutique sur la perception par le malade des exacerbations, qu'une meilleure utilisation des dispositifs et une réduction significative des dépenses de santé par la diminution au recours des soins s'appuie sur quatre étapes. La première repose sur l'élaboration d'un diagnostic éducatif, tandis que la deuxième se base essentiellement sur l'éducation de thérapeutique avec des priorités d'apprentissage. La troisième étape vise la mise en oeuvre des séances d'éducation thérapeutique individuelles ou collectives. Dans les cancers bronchiques le Dr Melloni préconise, la stimulation globale de l'immunité sachant que la vaccination contre les antigènes tumoraux a été utilisée avec des résultats décevantes. La femme fumeuse n'est pas non plus à l'abri des maladies respiratoires tant exacerbants. Le tabagisme est le facteur de risque majeur de la Bpco. Le chef de service pneumo du CHU Béni Messous, le Dr R. Khellati, dira que «cette affection concerne autant les hommes que les femmes qui fument». Il explique que «la bronchite chronique pulmonaire présente le plus souvent un phénotype particulier entraînant une réponse au traitement et une évolution différente de la Bcpo chez les femmes». Revenant à ce sujet, le professeur Lellou Salah dira que «les thèmes abordés cette année sont des sujets d'actualité. Le cancer bronchique, la Bcpo et l'asthme ont constitué l'essentiel des travaux et débats des ateliers de formation continue tenus dans le cadre du traitement du syndrome de l'apnée obstructive du sommeil, l'image médicale et le reste des maladies respiratoires. La rencontre de jeudi a été une occasion ayant permis l'échange des expériences, tout en mettant à jour les actualités récentes.