C'est que dans le jeu de la désinformation orchestrée, on peut dire une chose et son contraire. Suite à la fausse information des oranges contaminées provenant du Maroc et commercialisées sur les étals de la wilaya de Tlemcen, le Royaume chérifien choisit l'option de nourrir l'intox. En effet, et alors que les experts agronomes algériens, ont formellement démonté tout fondement de cette thèse montée de toutes pièces par certaines sources en mal de scoops; voilà que notre voisin de l'Ouest surfe sur la vague de la rumeur et en rajoute une couche en accusant la volaille algérienne d'une maladie qui ne dit pas son nom. Il invoque notamment la grippe aviaire qui aurait frappé les volatiles nationaux. Cette estocade est portée par le Royaume chérifien au moment où les spécialistes algériens viennent de confirmer que les fruits marocains ne sont pas contaminés. Le Maroc a par ailleurs saisi la perche que lui a tendu le marché noir de l'élevage dans la wilaya de Mostaganem. Un marché parallèle qui a pris de l'ampleur du fait que bon nombre d'éleveurs sont approvisionnés par le marché de la contrebande puisque 6800 poules atteintes de la maladie de Marek ont transité par Maghnia: «Trik el wahda» et sont vendues dans la capitale du Dahra. L'on indique que la maladie de Marek n'est pas la grippe aviaire mais une pathologie qui provient d'une souche du virus de la peste aviaire identifiée sous le numéro H7 et provoque l'infection du système neurologique du poulet. Dans cette propagande savamment menée, le Maroc prend soin de ne pas écorcher des pays où la grippe aviaire est constatée par les vétérinaires et où des milliers de canards ont été abattus, par mesure de précaution et sur ordre des autorités sanitaire de ces pays européens. Les autorités sanitaires néerlandaises ont à ce titre annoncé, en début de semaine, avoir procédé à l'abattage de 190 000 canards dans une ferme du centre des Pays-Bas après des tests ayant révélé que la volaille était contaminée par le virus de la grippe aviaire. Dans ce chapitre, le Maroc cache bien son jeu. L'association relevant de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA) avait pourtant auparavant annoncé l'apparition du virus H9N2 et initié de grandes rencontres régionales dans différents régions du royaume. La même association ne tarda pas par la suite à démentir l'information faisant état de la mort de certaines volailles à cause de l'apparition de la grippe aviaire. Elle précisera dans un communiqué que les informations relayées par certains supports de presse, citant des sources associatives qui n'ont aucune représentativité sont «erronées et dénuées de tout fondement». C'est que dans le jeu de la désinformation orchestrée, l'on peut dire une chose et son contraire.