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Racisme d'ici et de là-bas
FICA 2016
Publié dans L'Expression le 07 - 12 - 2016

Soy nero de Rafi Pitts et Héros invisibles, une fiction et un documentaire, deux films et un seul thème, l'exclusion des hommes après les avoir utilisés...
Deux films qui raisonnent hélas, amèrement, avec la réalité que nous vivons actuellement en Algérie et notamment avec la «rafle» récente des migrants subsahariens à Dély Ibrahim et qui, parqués dans de mauvaises conditions, entre hommes, enfants et y compris femmes enceintes, sur décision du wali d'Alger 1400 migrants ont été arrêtés. Leur sort? Il se résume non pas en une prise en charge comme c'est le cas pourtant chez nos voisins européens, mais tout bonnement en une exclusion, une double peine et une marginalisation, aucune prise en charge pour les demandeurs d'asile, mais un refoulement derechef aux frontières. Est-ce là la solution? La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) a dénoncé cette semaine ce genre d'agissements vils. Mais cela suffit-il? L'histoire recommence sans cesse et nous prouve que l'homme n'apprend rien de ses aînés. C'est dans ce contexte alarmant que nous avions regardé lundi dernier ces deux longs-métrages entrant dans le cadre de la compétition officielle du Festival international du cinéma d'Alger, dédié au film engagé, avec un oeil ici et un esprit là-bas. Le premier projeté en cette journée du 5 décembre 2016 est une production mexico-allemande, intitulée Soy Nero de Rafi Pitts. Ainsi, comme dira à juste titre la Laddh et pour reprendre ses termes «on exploite les migrants pour des considérations économiques» et on les expulse «quand le besoin ne se fait plus sentir». Ici en l'occurrence, il s'agit de raison politique, mais pas que: servir sous les drapeaux les Etats-Unis et défendre le pays contre de potentiels ennemis. Ainsi, ils sont nombreux, Mexicains, Afro-Américains de conditions sociales très défavorisées qui s'enrôlent dans l'armée pour se faire une virginité et pour beaucoup afin d'être reconnus comme citoyens américains à part entière. Ce film est dédié d'emblée à ces nombreux migrants qui ont servi durant la guerre et une fois cette dernière terminée, ont été chassés et exclus des USA. Le synopsis? Nero a 19 ans, il a grandi aux Etats-Unis, puis s'est fait déporter au Mexique. Etranger dans le pays de ses parents, il est décidé à repasser la frontière coûte que coûte. Il parvient enfin à retrouver son frère, Jésus, qui vit à Los Angeles. Pour échapper à la vie de misère à laquelle le condamne sa condition de clandestin, sa dernière chance pour devenir américain est de s'engager dans l'armée. Nero rejoint le front des Green card soldiers. Alors qu'il est attaqué par des terroristes, il est le seul rescapé. Au milieu de la route, alors qu'il tombe enfin d'un camion de l'armée, il est non pas aidé mais mis à terre. Le film un peu démagogique parfois, n'en dévoile pas moins des vérités de racisme auquel ces gens de couleur notamment ou d'autres de religions différentes sont confrontés au jour le jour. L'attentat du 11 septembre 2011 aidant, a renforcé le racisme envers «les Arabes» et l'a accéléré. Le film témoigne de la réalité américaine et dénonce à travers la cruauté des scènes ou encore des dialogues de cette ségrégation dont font preuve les Etats-Unis envers ces peuples, notamment les étrangers ou pas qui constituent souvent une menace pour la sécurité du pays croit -on. Un pays qui semble vivre sur une tension permanente comme une mine prête à exploser et les minorités ou les migrant, nous le savons sont toujours les premières victimes de toute forme d'injustice. Le film montre très bien aussi l'écart social qui continue à exister entre le Blanc américain, le Mexicain et l'Afro-Américain. Aussi, il révèle l'image de la police américaine qui illustre très bien cette notion de racisme qui prévaut aux USA. Un film intéressant, si ce n'est un peu trop démonstratif et verbeux, mais toutefois bien utile pour dénoncer et ne jamais oublier. Les Héros invisibles est un autre film, cette fois qui nous vient d'Espagne. Cosigné par Alfonso Domingo et Jordi Torrent, il est aussi coécrit par l'auteur espagnol Mireia Sentis, qui a choisi de relater l'histoire de la guerre civile en Espagne autrement. Prélude à la Seconde Guerre mondiale, ses enjeux avaient été perçus par de nombreux citoyens dans le monde. En 1936, 3000 jeunes Américains et 50 000 volontaires issus de 54 pays formèrent les Brigades internationales pour défendre la République contre Franco et ses troupes. Des milliers d'entre eux y laisseront leur vie. Ce qui est moins connu, c'est que parmi ces volontaires se trouvaient 85 Afro-américians qui rejoignirent ce mouvement pour les mêmes raisons que leurs compagnons, mais aussi pour lutter contre le racisme et les droits qui leur étaient refusés dans leurs pays. Ce film relate leur histoire, chapitre oublié de l'histoire des Etats-Unis et de l'Espagne et rend hommage à leur engagement dans une guerre lointaine, mais pour un idéal proche. «J'ai trouvé ce livre qui s'appelle Mississipi to Madrid», dans un garage abandonné. Cela a été une révélation. C'est l'histoire de James Yades qui est parti du Mississipi vers le nord des Etats-Unis puis en Espagne. Il a fini à Madrid. J'ai fait traduire le livre pour la collection que je dirige. Et j'ai trouvé des gens pour faire le film», nous confiera la coauteure du film Mireia Sentis Casablancas. Et de révéler: «Quand nous avons fait le film, ils étaient déjà tous morts. Quelques interviews étaient faites par le réalisateur espagnol qui est spécialisé dans la guerre civile en Espagne. C'est pour cela que j'ai été le chercher. Il avait déjà beaucoup de matières là-dessus. On a fait une espèce de collage avec tout ce qu'on avait, et entre autres avec les archives de la Brigade internationale Brahim Lincoln qui se trouve à New York. Je précise que cela ne concernait pas seulement les Noirs, mais les Blancs aussi n'étaient pas reconnus. Quand ils sont revenus, ils ne trouvèrent pas de travail non plus. Les Noirs encore moins naturellement.» Un film qui rappelle encore une fois combien la reconnaissance est dure pour celui qui se veut généreux. Ici le terme «généreux» est plutôt faible de surcroît!

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