Ces hausses montrent à qui veut ne pas voir que nos marchés pataugent dans une anarchie totale Les pâtes et les fruits secs ont vu leurs prix augmenter entre 15 et 20 DA. Les viandes rouges ou blanches ont aussi vu leurs prix en hausse. L'ensemble des produits de consommation connaissent une augmentation ces derniers jours sur les marchés de Bouira. La tête de tableau est occupée par les fruits et légumes qui connaissent une révision à la hausse de leurs prix. La pomme de terre coûte 50 à 70 DA le kilo. L'arrivée sur le marché de la production locale se devait de diminuer le prix, mais le mauvais temps est venu compliquer la situation. Prétextant l'incapacité d'accéder aux champs en raison de la boue, les producteurs temporisent. Cet argument ne tient pas la route surtout que les pouvoirs publics et à longueur d'année ne cessent de parler de stocks et de stratégie prévisionnelle. Le terrain montre le contraire et nos marchés sont tributaires des aléas de la nature, mais et surtout soumis au gré des intermédiaires qui ont pignon sur les espaces de vente. La carotte, le navet, la courge, les fèves ont vu leurs prix atteindre des seuils alarmants. L'ensemble de ces légumes nécessaires à une bonne diététique valent entre 80 et 120 DA le kilo. Ces hausses montrent à qui veut ne pas voir que nos marchés pataugent dans une anarchie totale. La lutte contre l'informel prônée par les pouvoirs publics ne peut se concrétiser tant que les marchés de gros et demi-gros dûment contrôlés restent un écrit sur un bout de papier. A la faveur d'une interprétation du contenu de la loi de finances 2017, certains commerçants ont revu les prix des produits à large consommation à la hausse. Les pâtes, les fruits secs ont vu leurs prix augmenter entre 15 et 20 DA. Les viandes rouges ou blanches ont aussi vu leurs prix en hausse. Le poulet très demandé en été en raison des fêtes a connu une faible baisse puisqu'il est passé de 350 DA à 290 DA le kilo alors que l'année dernière à la même période son cours avoisinait les 190 à 210 DA. Concernant la literie, les habits, l'organisation d'une foire qui ferme ses portes aujourd'hui s'est dressée telle un rempart contre les commerçants de la ville qui ont vite crié au scandale eu égard au manque de clients. Même si les produits proposés restent de piètre qualité, bon nombre préfèrent ces lieux occasionnels surtout que les portefeuilles ne peuvent plus répondre à l'exigence du moment. Même constat pour les fruits et légumes où le citoyen se rabat sur ces camionnettes ambulantes qui sillonnent les quartiers pour y proposer des produits moins frais que ceux des étals. Même l'huile d'olive locale connaît déjà une nette augmentation de prix. Précisons que la meilleure huile reste celle de la région de M'Chedallah et Chorfa où la variété «Achemlal» donne une huile avec un taux d'acidité inférieur à 2%. La rareté du produit cette saison influera aussi sur le prix à la vente. Les conséquences de la saison 2013 - 2014 où la production avait été minime, moins de deux millions de litres, suite à l'apparition d'une maladie qui affecte les oliviers, ont tiré les prix vers le haut puisque le litre d'une bonne huile est cédé à plus de 600 DA, voire 700 DA le litre. Même le prix du lait, un produit subventionné par l'Etat hautement exigé pour ses valeurs nutritives, joue au yoyo. Le sachet à 25 DA est cédé sous le manteau. Le produit est vendu à 40, 50, 75 DA le sachet au motif que c'est du lait de vache. Voilà ce que disait un expert lors d'un séminaire organisé l'année dernière sur le thème: «Souvent, quand on consomme du lait en sachet, on se dit qu'on a l'impression de boire de l'eau blanche! Eh bien, c'est tout à fait le cas, car lors du procédé de pasteurisation, ce lait perd près de 95% de sa teneur en vitamines et par conséquent, nous consommons de l'eau vendue 25DA le litre...» Bien avant l'entrée en vigueur des taxes fixées dans la loi de finances, les commerçants se sont empressés de soutirer encore quelques sous supplémentaires au consommateur. Ces commerçants ont annoncé la couleur en recourant à une grève de trois jours pour mettre un peu plus de pression. Finalement c'est toujours le consommateur qui reste le maillon faible dans cette chaîne et cette course au profit.