Les demandes de terres visent les régions de Tébessa, Laghouat et plus tard Adrar et Ghardaïa. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) va investir pour la première fois dans la production locale afin de participer à la stratégie nationale de réduction des importations, a indiqué hier son directeur général, Mohamed Belabdi. «Pour réaliser ces investissements, nous avons fait des demandes d'acquisition de terres à Tébessa et à Laghouat et nous comptons faire la même chose à Adrar et à Ghardaïa», a indiqué Belabdi à l'APS. Le choix de ces zones «n'est pas fortuit», souligne Belabdi qui indique que l'Office table sur la ressource hydrique de la nappe albienne au niveau de ces régions pour assurer une irrigation complète des parcelles et garantir ainsi la qualité du produit. Pour ce faire, l'Oaic a confié au Bureau national des études de développement rural (Bneder), la réalisation des études de forage dans des parcelles qui s'étendent sur 1 000 ha dans la wilaya de Tébessa, a ajouté le même responsable. Sans dévoiler les montants de ces futurs investissements, qui seront consacrés à ces projets et toutefois qualifiés de «grands», le DG de l'Oaic a rappelé que l'Office n'était jusque-là qu'un «organisme importateur commercial, stockeur de céréales et accompagnateur des céréaliculteurs», et d'ajouter que «désormais, nous allons aussi nous impliquer directement dans la production nationale». «Notre intérêt est d'augmenter la production nationale de céréales et d'arrêter d'importer le blé dur en particulier», a-t-il souligné. Selon lui, la priorité sera donnée à la production du blé dur au regard des potentialités existantes sur lesquelles mise le gouvernement pour «atteindre l'autosuffisance d'ici 2020.» Afin de concrétiser ces investissements, l'Oaic mise sur le capital expérience des coopératives de céréales et de légumes secs (Ccls) qui sont des filiales de l'office. Leur activité s'articule notamment autour de la commercialisation d'intrants et de semences ainsi que la mécanisation de la filière céréaliculture via des unités de motoculture. Les 42 Ccls installées à travers le pays comptent également quelque 400 techniciens et ingénieurs agronomes qui assurent l'accompagnement technique au profit des agriculteurs. Il faut savoir aussi que les pouvoirs publics ont récemment affecté à l'Oaic une trentaine de fermes pilotes spécialisées dans la production de semences de céréales dans le nord du pays. Elles doivent ainsi permettre à cet opérateur public de produire lui-même ses besoins en semences. La facture d'importations de l'Oaic, qui est le principal importateur de céréales, s'est élevée en 2016 à 1,704 milliard de dollars, contre 2,310 milliards de dollars en 2015, soit une baisse de 26,23%, a indiqué Belabdi. de Détaillant ces achats, le DG de l'Office a précisé que les achats de blé dur ont atteint 443 millions (mn) USD (dollars), contre 662 mn/usd en 2015, ceux de blé tendre 1,123 milliard (md) de dollars, contre 1,49 md usd en 2015 et, enfin, ceux de l'orge 138 mn-usd contre 149 mn usd en 2015. Etayant les mesures ayant permis ce recul de la facture d'importations de céréales par l'Oaic, il dira que de nouveaux moyens de transport et de logistique ont été acquis, ce qui s'est traduit par une réduction de 70% du temps d'attente des navires en rade. La réduction du temps d'attente en rade permet, a-t-il expliqué, de profiter des meilleures opportunités du marché extérieur des céréales. L'Oaic a également dégagé, a indiqué son DG, un milliard DA pour l'installation au niveau des ports céréaliers de pompes à grains et de portiques afin d'améliorer l'opération de déchargement des navires céréaliers.
